Perceptions et bon sens

Nabiihah Juman mérite de sincères félicitations pour avoir pris l’excellente décision de refuser sa nomination à la Competition Commission. Cela a pris trois jours, c’est vrai, mais mieux vaut tard que jamais. Le bon sens a prévalu. Et la pression des critiques aussi. Comme beaucoup de Mauriciens lui ont fait remarquer, elle est encore très jeune, et cela ne lui sera que plus honorable d’attendre d’acquérir un peu d’expérience et de devenir « une coriace » avant de se jeter dans cette arène infernale. Comme tout papa pour qui ses enfants sont la prunelle de leurs yeux, Eshan Juman en sait quelque chose !
Dans le cas de l’autre nomination qui a relancé la polémique, celle de Frédéric Curé peut être traitée d’une autre façon. Ici, ce n’est pas un néophyte. Et qui sait, avec le temps l’homme pourrait faire ses preuves. Cependant, ce que l’on regrette, c’est, d’une part, la grande maladresse du DPM Paul Bérenger dans le souhait de justifier la nomination de son gendre en renvoyant la balle à Rajesh Bhagwan et Ajay Guness. Un peu dans le style de l’épisode de l’ancien CP Dip, qui signe des chèques de Reward Money les yeux bandés.
Et quid d’un d’appel de candidatures, dans un souci de transparence et de franchise ? Doit-on rappeler que la campagne de l’Alliance du Changement était fortement bâtie justement sur les valeurs que sont la rupture des mauvaises pratiques et le besoin de restaurer la confiance populaire dans nos institutions, et par incidence, les hommes et les femmes qui en sont à la tête ? Les plus gros travers reprochés aux gouvernements de Pravind Jugnauth et sa fameuse Kwizinn concernaient justement le népotisme, les pratiques dynastiques, le copinage à peine déguisé et le favoritisme. Le phénoménal 60–0 du 11 novembre 2024 repose énormément dessus.
Navin Ramgoolam ferait bien d’y repenser la prochaine fois avant de décocher d’aller voir la liste des nominations du MSM. Ce n’est pas parce que Pravind Jugnauth a fait du grand n’importe quoi que cela lui octroie le droit de répéter ces mêmes manquements. Mais enfin… La population attend beaucoup mieux de ces vieux routiers de la real politik, à qui un mandat de la dernière chance a été offert sur un plateau en or, non ?
Ces deux nominations qui ont ravivé la polémique ramènent évidemment à l’affaire similaire concernant les membres de Rezistans ek Alternativ (ReA), Ashok Subron et Kugan Parapen, à la National Empowerment Foundation (NEF). Cas soulevé par des Whistle Blowers et qui ont eu, au final, raison des décisions du ministre de la Sécurité sociale et de son ministre délégué. Dans toute l’affaire, Dany Marie, activiste de premier plan du parti papillon, y a laissé des plumes. On aurait pensé qu’avec toute l’exposition autour, cette affaire aurait mis le holà sur ce type de nominations. D’autant que parmi les premiers à avoir réagi via les réseaux sociaux, on se souviendra des commentaires francs et directs de nul autre que… Eshan Juman !
La politique étant ce qu’elle est, il serait utopique de penser que quelque parti que ce soit romprait définitivement avec la pratique des nominations de « nou bann ». Mais tout au moins, que la décence, les compétences et le respect prévalent; c’est surtout ce que réclame la population !
Ashik Jagai, l’ancien patron de la défunte Special Striking Team (SST) et le nouvel épisode de son parcours entre la FCC, la cellule de détention et la cour, met du baume au cœur… spécialement de ceux des contestataires de l’ancien régime qui s’étaient vus directement ciblés ! Dans la foulée des grandes manœuvres de cette Dream Team de Pravind Jugnauth, un journaliste, en l’occurrence Murvind Beetun, a connu moult complications, qui ont résulté par sa perte d’emploi. « Karma is a bitch », ont souligné de nombreux Mauriciens. La roue tourne. Ceux qui ont la fâcheuse manie de cracher en l’air devraient ne jamais l’oublier.
À Gaza et au Soudan, les choses s’aggravent. D’une part, un génocide dont on n’en voit plus le bout, malgré des levées de boucliers à travers le monde. Pas moins de 40 morts en une semaine, au Soudan; la population est déjà affaiblie par une guerre qui dure depuis plus de deux ans. Quels dénouements pour ces crises ? D’autant que le globe passe actuellement par des conflits très éprouvants.

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Husna Ramjanally

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