Consommation : Rs 400 M mises à contribution pour atténuer les prix de cinq produits



Le pain maison maintenu à Rs 2.60 pour le moment

 Rs 400 millions provenant du Fonds de stabilisation des prix seront utilisées afin de maintenir à un niveau raisonnable les prix de cinq produits de base, à savoir le lait en poudre, l’huile comestible, le lait infantile, les couches pour bébés et le fromage. Cette mesure, valable pour une durée de six mois, vise à réduire les prix de ces cinq produits dans une fourchette allant de 10 à 20 %. L’annonce a été faite, samedi, par le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, entouré de Michael Sik Yuen, ministre du Commerce ; Reza Uteem, ministre du Travail ; Aadil Ameer Meea, ministre de l’Industrie ; ainsi que Dhaneshwar Damry, ministre délégué aux Finances.
S’adressant à la presse samedi, Paul Bérenger s’est appesanti sur l’importance d’une « politique de vérité », qui contraint à reconnaître une inflation mondiale et que Maurice – qui dépend des importations – ne peut y échapper : « Lorsque les prix augmentent à l’étranger, nous n’avons d’autre choix que d’augmenter des produits importés à Maurice. Ce que nous pouvons faire, c’est limiter ces augmentations des prix », dit-il.

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Le Premier ministre adjoint a expliqué que pour résoudre ce problème l’ancien gouvernement n’avait rien trouvé de mieux que de déprécier massivement la roupie. Cette décision a contribué à alimenter l’inflation. Le présent gouvernement a mis fin à cette pratique, et tout en respectant l’indépendance de la Banque de Maurice, tout sera entrepris pour empêcher une dépréciation intentionnelle de la roupie. Une autre façon de compenser l’inflation consiste à accorder la compensation salariale annuelle. Une troisième façon pour le ministère du Commerce de contrôler l’inflation consiste à combattre les cartels et les commerçants malhonnêtes qui manipulent les chiffres pour gonfler les prix. Finalement, la State Trading Corporation (STC) a pour mission de rechercher de meilleurs prix à l’international pour importer les produits de base. Elle continuera ses activités avec l’aide des missions diplomatiques à l’étranger.
Paul Bérenger a réitéré que les autorités de Mangalore avaient bien aidé pour l’importation des produits pétroliers. Il a reproché à l’ancien gouvernement d’avoir mis fin à ce contrat afin de recourir à des courtiers. Il a saisi cette opportunité pour faire état des risques au niveau des prix pétroliers avec la situation volatile prévalant au Proche-Orient. « Nous avons des dettes et des découverts à payer. De plus, il n’est pas vrai de dire que la STC effectue des transferts de profits au gouvernement. Depuis 2021 la STC, ne paie plus de dividende au gouvernement », a-t-il précisé.
« C’est après avoir pris en considération toutes ces possibilités que la subvention demeure une option et est déjà utilisée par le gouvernement », a fait ressortir Paul Bérenger. Il a cependant mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre les subsides avec précaution afin de ne pas affecter le déficit budgétaire au risque que le pays soit dégradé par l’agence de notation Moody’s.  Ce qui serait une catastrophe. « Ce risque existe toujours », maintient-il.

C’est à ce niveau qu’intervient le Price Stabilisation Fund créé par le gouvernement avec un budget de Rs 10 milliards étalés sur cinq ans, soit Rs 2 milliards par an, en vue de réduire l’impact de la hausse des prix sur la population.

Un des premiers produits à bénéficier de l’aide de ce fonds est le « pain maison », qui est vendu à Rs 2.60 l’unité depuis 2012 alors que le coût de production a augmenté. Rs 450 millions de subventions par an sont nécessaires afin de maintenir ce prix. Une hausse du prix du pain maison à Rs 3.30 nécessitera l’apport de Rs 300 millions de subsides, a-t-il dit. Et ce, avant de reconnaître que certains abus subsistent : la farine qui bénéficie d’une subvention pour la fabrication du pain est également utilisée pour générer des produits dont les prix ne sont pas contrôlés. Toutefois, la situation des boulangeries sera suivie de près par le ministre du Commerce.

Paul Bérenger a fait comprendre qu’un comité ministériel aidé par des fonctionnaires a préparé en une semaine un rapport et que les mesures recommandées ont été validées par le conseil des ministres, vendredi. La première mesure proposée consiste à maintenir le prix du pain maison à Rs 2.60 pour le moment. Les boulangeries continueront à bénéficier d’une subvention de 24 sous par pain. «  C’est une décision bien difficile car logiquement le prix du pain aurait dû augmenter pour passer à Rs 3.30 », ajoute-t-il. Il a également annoncé que par l’entremise du Price Stabilisation Fund , cinq produits bénéficieront de subventions.

Prenant le relais, le ministre du Commerce a fait ressortir qu’en mars 2025 un mark-up sur quelques produits, avait été introduit notamment les légumes surgelés, les légumes en conserve, le beurre, la margarine, la viande hachée, le thon en boîte et le sel. « Nous avons aboli la TVA sur les légumes surgelés, les conserves et aussi les produits alimentaires pour bébé. Malgré cela certaines personnes ont dit pourquoi ne pas baisser les prix du lait, de l’huile, du fromage etc. Comme les prix de ces produits sont déjà contrôlés et ont un maximum mark-up et qu’ils ne sont pas frappés par la TVA, la seule façon de baisser les prix consiste à introduire des subsides. Nous comprenons la population qui affirme que la vie n’est pas facile mais nous faisons notre maximum pour soulager la population », indique le ministre. Il a expliqué avoir eu des consultations avec la Mauritius Chamber of Commerce and Industry, l’ACIM, le ministère du Commerce, la STC, le Parquet et la MRA concernant la mise en œuvre du Price Stabilisation Fund. « Nous avons travaillé sur le mécanisme qui permettra de réduire les prix.  Nous travaillerons sur une liste de produits comme mentionné par le DPM », note-t-il.

Concrètement, à compter du 26 août, les consommateurs verront une baisse de Rs 50 sur le lait en poudre ; de Rs 15 par litre d’huile de soja, de 50 sous par couche pour bébé et de Rs 10 sur les fromages. « Ces allègements sont limités, mais symboliques. Ils visent à montrer un gouvernement à l’écoute d’une population, qui peine à joindre les deux bouts », rassure-t-il. Ces subventions temporaires seront utilisées pour contrôler l’érosion du pouvoir d’achat.

Le ministre du Commerce a, en réponse aux questions de la presse, souligné que le poids du pain maison (100 grammes) et la qualité des pains produits sont surveillés de près. Il a aussi précisé que le prélèvement d’un montant sur les produits pétroliers pour subventionner la farine n’est pas suffisant.

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