ALLAITEMENT MATERNEL  : Un enjeu mondial, un défi pour Maurice

Chaque nouveau-né, dès ses premières heures, a besoin d’une alimentation parfaitement adaptée à ses besoins. L’OMS et l’UNICEF recommandent un allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois, sans ajout d’eau, de tisane, de jus ou d’aliments solides. Le lait maternel apporte tous les nutriments essentiels et agit comme un bouclier protecteur, jouant le rôle de « premier vaccin » du bébé contre des maladies potentiellement mortelles comme la diarrhée ou la pneumonie.
Aujourd’hui, 48 % des nourrissons dans le monde sont exclusivement allaités jusqu’à six mois, un chiffre en progression de 10 % ces dernières années et qui devrait atteindre 50 % en 2025. Mais cette moyenne cache d’importantes disparités. Les pays nordiques dominent : 95 % des nourrissons en Norvège et en Finlande, et 90 % en Suède et au Danemark bénéficient d’un allaitement exclusif.
Les bénéfices sont connus et documentés : les enfants allaités présentent de meilleurs résultats cognitifs, un risque moindre de surpoids et d’obésité, tandis que les mères réduisent leurs risques de cancer du sein et de diabète de type 2. Pourtant, l’UNICEF estimait en 2023 qu’un allaitement inadéquat était responsable de 16 % des décès d’enfants chaque année dans le monde.
L’Assemblée mondiale de la Santé vise un taux global de 60 % d’ici 2030. Le thème de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel 2025, « Priorité à l’allaitement maternel : créer des systèmes de soutien durables », incarne cet objectif. L’OMS et l’UNICEF appellent ainsi à investir dans la formation des professionnels de santé, le soutien communautaire, des campagnes d’information régulières et la création d’espaces adaptés dans les hôpitaux, les cliniques et les lieux de travail.
Maurice : un retard à combler
Sur le plan national, les chiffres sont préoccupants : en août 2024, seule une mère sur cinq à Maurice pratiquait un allaitement exclusif pendant les six premiers mois de son enfant. Un taux inférieur de plus de moitié à la moyenne mondiale, et très loin des performances des pays leaders.
Pour y remédier, le ministère de la Santé s’est engagé, lors de la Semaine de l’allaitement maternel 2024, à porter ce taux de 20 % à 50 % d’ici 2027. Le plan d’action prévoit :
• la formation des médecins, sages-femmes, infirmiers, agents de santé communautaires et ONG,
• des campagnes de sensibilisation dans les communautés, les écoles et les entreprises,
• l’intégration de modules sur l’allaitement dans les « Classes de Préparation au Mariage »,
• la mise en place de stratégies hospitalières comme le contact peau à peau ou l’évaluation précoce de la prise du sein,
• et la création de coins d’allaitement et de salles de conseil en lactation.
Mais la tâche est ardue. Outre le manque de sensibilisation, Maurice, comme d’autres pays, doit faire face à la concurrence des multinationales du lait infantile dont les campagnes marketing agressives séduisent parfois les jeunes mères au détriment des recommandations médicales.
L’allaitement maternel demeure l’un des piliers essentiels de la santé infantile, reconnu pour ses bienfaits à la fois pour le bébé et pour la mère. Il est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé d’allaiter exclusivement au lait maternel durant les six premiers mois de vie, avant d’introduire progressivement la diversification alimentaire.
Dans ce contexte, deux pédiatres et néonatologues de renom partagent leur expertise. Le Dr Radhika Jugatsingh Beehuspoteea, membre fondatrice du Groupe Enfants et Mères (GEM) et responsable de la Neonatal Intensive Care Unit (NICU) de la Clinique Artemis à Curepipe, nous éclaire sur l’importance vitale de l’allaitement et ses implications pour la santé publique et le bien-être des familles.
Nous avons également rencontré le Dr Rubina Alleesahib, spécialiste en pédiatrie et en néonatologie, qui consulte à la clinique Chisty Shifa, à la clinique du Bon Pasteur, à C Care et à Artemis. Avec elle, nous avons abordé la question de la diversification alimentaire des bébés, étape clé du développement, tout en rappelant l’importance de maintenir un allaitement exclusif durant les six premiers mois.
Jocelyn André
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La parole à…..
Dr Jagatsingh: «Il faut commencer l’allaitement le plus tôt possible et aller le plus loin possible…»
Pensez-vous que les futures mamans et les nouvelles mamans sont suffisamment sensibilisées sur la nécessité d’allaiter au sein ?
Le lait maternel est reconnu par tous pour son bienfait mais il semble avoir une barrière entre la théorie et la pratique.
Il faudrait allier les bienfaits de l’allaitement avec les avantages pratique afin d’encourager l’allaitement. Les avantages ne paraissent pas palpables.
La sensibilisation est peut-être trop rigide car on a l’impression que c’est un allaitement exclusif au sein pendant six mois ou rien. Une notion qui est loin de la vérité et qui est très décourageante.
Quels sont les difficultés ou freins qui empêchent l’allaitement au sein ?
Il y a plusieurs raisons qui freine l’allaitement maternel.
• La césarienne, la prématurité, les faibles poids de naissance
• Les complications néonatales de la mère et du bébé
• Le manque d’intimité dans les centres de santé
• La disponibilité du personnel en post natal
• Les difficultés liées à l’allaitement lui-même comme l’engorgement, mastite, douleurs etc
• Les pleurs incessants/les coliques du nouveau-né qui sont souvent associé à un manque de lait lors de l’allaitement maternel par les parents/l’entourage mais qui au contraire, sont souvent dû à trop de lait
• Le support du conjoint et de la famille qui manque par exemple pour faire les courses, la cuisine, le ménage etc
• Comment faire lors de la reprise de travail si jamais bébé n’accepte pas le biberon
• Allaitement exclusif à la demande du bébé fait peur
Y a-t-il des caractéristiques frappantes quand on analyse l’âge des mamans et l’allaitement au sein ?
L’allaitement dans l’heure qui suit la naissance est un concept intéressant et prôné par l’OMS car cela favorise le bonding. Cela facilite l’allaitement et aide à l’adaptation à la vie extra utérine du nouveau-né. Le taux très élevé des césariennes à l’ile Maurice, le manque de personnel et surtout de personnel formé à l’allaitement, les prématurés/petit poids sont autant de facteurs empêchant cette mise au sein précoce qui handicape énormément l’allaitement maternel.
Y a-t-il eu un changement dans l’allaitement au sein à Maurice au fil du temps ? Les mamans allaitent-elles plus ou moins ?
Nous n’avons pas observé d’augmentation significative de notre taux d’allaitement maternel, et il est évident que de nombreuses mères cessent d’allaiter après
2 à 3 mois. C’est pourquoi l’association Groupe Enfants et Mères (GEM) collabore actuellement avec le Mauritius Institute of Health (MIH) pour mener une étude
visant à mieux comprendre les freins/obstacles et les pratiques liés à l’allaitement maternel à Maurice.
Nous sommes persuadés qu’il est essentiel de mettre l’accent sur le colostrum, ce premier lait qui se produit durant la première semaine et qui est extrêmement
riche en facteurs de croissance, d’immunité et d’intelligence. Malheureusement, ce colostrum est encore trop souvent perçu par beaucoup comme « une eau sale » qu’il
ne faut pas donner aux nourrissons. Il est donc crucial de sensibiliser davantage sur l’importance du colostrum.
Quels sont les bienfaits de l’allaitement maternel pour le bébé?
La liste des bienfaits ne fait qu’augmenter car les études se font toujours.Les bienfaits sont aux court, moyen et long terme.
Au court terme : Renforcement du système immunitaire, Facilitation de la cicatrisation des tissus musculaires, digestifs et squelettiques,Aide à une croissance harmonieuse à travers les hormones de croissance
Au moyen terme :Meilleure IQ; Favorise le développement physique, émotionnel et cognitive
Au long terme : Baisse du risque d’obésité, d’asthme et du diabète type 2
Y a-t-il des bienfaits spécifiquement pour la maman qui allaite ?
La liste des bienfaits pour les mamans existe aussi avec :
• Une meilleure tonicité de l’utérus en post natal
• Une Diminution du risque d’avoir un cancer du sein ou de l’ovaire, le diabète, l’endométriose
• Un bonding mère/enfant puissant.
Y a-t-il des cas où il est déconseillé à une maman d’allaiter son bébé ?
Les contre-indications à l’allaitement maternel sont rares mais devront être considéré au cas par cas si la maman a une maladie infectieuse évolutive, est HIV positive, reçoit une chimiothérapie de longue durée ou prend des médicaments antimétabolites.
Quand et comment une mère peut-elle savoir si elle produit suffisamment de lait ?
En général on dit si le nourrisson mouille sa couche régulièrement et prend du poids cela veut dire que bébé boit suffisamment. Ce concept de produire suffisamment de lait est très psychologique nécessitant en pratique un soutien continu de la famille proche et du personnel soignant. C’est très rare qu’une nouvelle maman ait la confiance en soi nécessaire de faire l’allaitement exclusif en étant sure qu’elle produit suffisamment de lait.
Quelles sont les solutions en cas de faible production de lait perçue ou réelle ?
En cas de faible production perçue un soutient et une réassurance continue est nécessaire. En cas de faible production réelle il faut d’abord comprendre que bébé doit téter pour avoir du lait. Le lait ne viendra pas si bébé ne tète pas. Cette simple équation n’est pas encore comprise car beaucoup de maman disent que le lait n’est pas monté donc bébé n’a pas pu boire.
Comment l’environnement de travail peut-il soutenir ou au contraire entraver l’allaitement (aménagements, temps de pause, tire-lait) ?
À l’île Maurice, il existe une législation qui accorde un congé maternité, visant notamment à permettre aux mères d’allaiter correctement leur enfant durant les premières semaines. Ce texte de loi offre également la possibilité d’aménager le temps de travail à la reprise afin de continuer l’allaitement.
Cependant, il est clair qu’actuellement, cette mesure est insuffisante. L’OMS recommande un allaitement maternel exclusif jusqu’à six mois et à la demande. Or, le congé maternité à l’île Maurice ne dure que trois mois et vingt jours, rendant difficile pour les femmes actives de respecter cette recommandation.
Aujourd’hui, ces mères actives se tournent donc vers l’option du lait maternel exprimé. Malheureusement, très peu de crèches acceptent ce type de lait, et les lieux de travail manquent souvent d’installations adéquates pour que les mères puissent exprimer leur lait dans des conditions hygiéniques et le conserver correctement. Dans de nombreux cas, les femmes se voient contraintes d’exprimer leur lait dans les toilettes. Au sein de notre association GEM, nous œuvrons pour sensibiliser les autorités à la nécessité d’améliorer cette législation afin de créer des conditions optimales pour prolonger l’allaitement.  Cela pourrait passer par la facilitation de la création de crèches en entreprise et l’aménagement d’espaces dédiés aux mères allaitantes,
leur permettant d’exprimer et de conserver leur lait pendant les heures de travail. Bien entendu, une extension du congé parental a au moins 4 mois est également essentielle.
Quels sont les conseils pour maintenir une bonne alimentation et une bonne hydratation pendant l’allaitement ?
Un repas équilibré et boire le maximum d’eau possible avec 1.5l au minimum. En revanche, il est impératif que la santé mentale de la maman soit prise en compte. C’est un aspect trop souvent ignoré car la période autour d’une naissance est fêtée et on oublie le stress des nouveaux parents. Il faudrait que l’entourage s’arrange afin que la mère, les parents puissent se reposer.
Comment gérer la reprise du travail et l’allaitement (tirer son lait, garde du bébé ?
Gros soucis de toutes les mamans qui doivent reprendre le travail après 3 mois et 20 jours. Pas beaucoup de crèches/garderie qui accepte le lait exprime. Aussi la maman devra jongler son travail, retirer son lait, s’occuper de sa maison et si pas son premier s’occuper des autres enfants. On ne parle même pas du conjoint !!! Un pari très difficile que beaucoup de mamans ne veulent pas prendre. Il ne faut pas décourager ses mamans car un peu d’allaitement et quand même mieux que zéro allaitement.
Quand et comment se passe le sevrage de l’allaitement maternel ?
Cela est très dépendant de chaque maman. La diversification en général est à partir de 6 mois mais avec poursuite du lait. Il faudra adapter l’allaitement/ le lait maternel exprimé avec la vie de la famille et avec le travail de la mère. Il ne faut pas stigmatiser les mères et bien les rassurer car les super mamans n’existent pas.
Comme chaque année, la semaine de l’allaitement maternel est du 1er au 7 aout, quel est votre message aux futures mamans et aux nouvelles mamans ?
Le lait maternel reste le meilleur lait, la meilleure chose qu’une maman puisse offrir à son nourrisson. Le colostrum étant la partie la plus importante et peut être la plus faisable même si ce n’est pas dans l’heure qui suit la naissance.
Il faut commencer l’allaitement le plus tôt possible et aller le plus loin possible…
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La parole à …
Dr Alleesahib: « Il est toujours bon de consulter un pédiatre avant de commencer la diversification alimentaire »
Le Dr Alleesahib est une spécialiste en pédiatrie et en néonatalogie et  consulte à la clinique Chisty Shifa, à la Clinique du Bon Pasteur, à C Care et à Artemis.
A quel moment est-ce que le bébé a-t-il besoin d’avoir une diversification de son alimentation sachant que le lait maternel est recommandé ?
Le démarrage de la diversification doit se faire suite au conseil d’un médecin, jamais avant 4 mois et au plus tard à 6 mois.
Y a-t-il une substitution au lait maternel pour un nourrisson ?
Oui, il existe des substituts au lait maternel pour les nourrissons, notamment les préparations pour nourrissons (lait infantile) qui sont spécialement formulées pour répondre aux besoins nutritionnels des bébés. Il est important de choisir une formule adaptée à l’âge de l’enfant et de consulter un pédiatre avant de faire un choix, surtout si le nourrisson a des besoins spécifiques ou des allergies. Le lait maternel reste la meilleure option lorsque cela est possible, mais les préparations pour nourrissons sont une alternative sûre et nutritive.
Y a-t-il une nécessité d’apporter une diversification dans l’alimentation du bébé ?
La diversification alimentaire correspond à l’introduction d’aliments autres que le lait dans le régime des nourrissons. Cette étape est importante car elle va permettre d’éviter les carences et les excès, d’assurer une éducation optimale du goût et des habitudes alimentaires et de prévenir certains risques nutritionnels ultérieurs : carence en Fer, obésité, allergie, déficit calcique, …
Quels sont les signes que donne le bébé lorsqu’il est prêt à avoir une alimentation diversifiée ?
Il est toujours bon de consulter un pédiatre avant de commencer la diversification alimentaire pour s’assurer que le bébé est prêt et pour obtenir des conseils adaptés car chaque bébé est différent et évolue différemment.
Voici quelques-uns des principaux indicateurs :
- L’âge approprié : La plupart des experts recommandent de commencer la diversification alimentaire autour de 5-6 mois.
- Posture : Le bébé doit être capable de tenir sa tête droite et de s’asseoir avec un soutien
– Intérêt pour la nourriture : Si le bébé montre de l’intérêt pour ce que mangent les adultes, en regardant ou en essayant d’attraper des aliments, c’est un bon signe qu’il est prêt à explorer de nouveaux goûts.
- Capacité à mastiquer : Même si les dents ne sont pas encore toutes présentes, le bébé doit être capable de mâcher des aliments mous.
- Augmentation de l’appétit : Si le bébé semble avoir faim plus souvent et demande plus de lait, cela peut indiquer qu’il est prêt à essayer des aliments solides.
Y a-t-il des étapes à respecter pour commencer cette alimentation diversifiée ?
Voici les 5 règles d’or d’une diversification réussie :
• Poursuivez le lait maternel
• Variez les aliments : céréales, féculents, fruits et légumes, viande et poisson
• Ne forcez pas bébé s’il refuse un aliment : vous réessayerez plus tard
• Lavez soigneusement et faites bien cuire les aliments que vous écrasez pour s’adapter à l’âge et la dentition de bébé
• Utilisez une cuillère en plastique adaptée aux bébés pour l’aider dans son développement
Avec quels genres d’aliments peut-on commencer cette diversification Alimentaire ?
Son lait reste le pilier de son alimentation au moment de la diversification.En commençant de préférence par des céréales avec ou sans gluten (à rajouter dans son lait). Puis les légumes de préférence à goût fade puis les fruits (à la cuillère).
Il y a des étapes dans l’âge du bébé, 0 à 3 mois, 4 à 6 mois, 6 à 9 mois et 9 mois à 1 an, quels sont les aliments qui sont conseillés à ces différentes étapes ?
L’association Groupe Enfants et Mères (GEM), a fait un tableau de diversification super complet et bien mauricien avec nos produits locaux ! J’invite toutes les mamans et professionnels de la santé de télécharger la brochure diversification & le tableau gratuitement sur leur site web: www.programmenourrirlavie.mu
Y -t-il des aliments à proscrire pour un bébé qui commence une diversification alimentaire ?
Bien sûr, le sel, le sucre, le miel et les fromages pas avant un an et le plus tard possible.
Le sucre de table, confiture, pâte à tartiner au chocolat, les boissons gazeuses et les sirops n’ont aucun intérêt, le plus tard possible.
Les boissons végétales appelées à tort « lait » d’amande, de noisette, de soja ainsi que les boissons type  » lait » de chèvre, de jument ou d’ânesse ne sont pas adaptées à l’alimentation du petit enfant.
Quels sont les légumes et les fruits que l’on peut proposer au bébé pour son alimentation ?
Tous les légumes et les fruits sans exception peuvent être proposés aux nourrissons.
Vous aurez plus de détails en téléchargeant la brochure diversification du GEM sur le site web : www.programmenourrirlavie.mu
A quel âge peut-on commencer les céréales ?
Attention, nous parlons de céréales infantiles ! Les céréales infantiles sont intéressantes pour débuter la diversification alimentaire car elles :
• apportent de l’énergie sous forme de glucides complexes pour la bonne croissance de son cerveau
• sont une source garantie de vitamines et minéraux de qualité,
• apportent des nouveaux gouts pour aider bébé à développer ses sens,
• Choisissez des céréales infantiles qui ne contiennent ni colorants ni conservateurs ajoutés.
Plus haut, vous mentionnez la carence en Fer, pouvez-vous nous en dire plus sur cette carence ?
La carence en fer est l’un des problèmes nutritionnels les plus courants et les plus répandus à travers le monde. La détection d’une carence en fer dès le début de la grossesse et chez les jeunes enfants est cruciale.
La carence en fer chez l’enfant âgé de moins de deux ans peut avoir des effets graves et irréversibles sur le développement du cerveau. Elle peut entraîner des conséquences néfastes sur l’apprentissage et les résultats scolaires plus tard dans la vie. Le développement cognitif d’un enfant peut également être affecté si la mère présente une carence en fer au cours du dernier trimestre de sa grossesse.
Il est donc primordial de se faire suivre pendant les 1000 premiers jours de vie et de rester attentif aux signes de carence en fer.
Où trouver le fer dont bébé a besoin pour sa croissance ?
Les besoins recommandés en fer augmentent de manière importante à 7 mois, puisque les réserves de fer du bébé sont épuisées et que sa croissance en exige beaucoup. C’est d’ailleurs la période de la vie où les besoins en fer sont les plus élevés par rapport au poids.
Pour assurer un bon apport en fer lors de la diversification alimentaire :
• Privilégiez des aliments riches en fer à tous les repas de bébé et des sources de fer variées :  dans la viande, dans les céréales pour bébé enrichies de fer, les légumineuses (lentilles, pois, haricots, etc.), les légumes vert foncé (épinards, brocolis, pois, haricots verts, choux, etc.).
• Des céréales enrichies pour bébé à votre enfant au moins jusqu’à l’âge de 2 ans. Nature, en muffins, en biscuits ou crêpes en remplaçant une partie (jusqu’à la moitié) de la farine par la même quantité de céréales pour bébé enrichies de fer. Vous pouvez aussi les ajouter à du yaourt ou à de la compote de pomme
• En cas de non-allaitement, à partir des 6 mois de bébé, optez pour un lait de suite enrichis en fer, en prébiotiques et vitamine C afin d’optimiser l’absorption du fer.
Quelle est la place du lait à partir de 1 an ?
Le lait spécifique (maternel ou à défaut, le lait infantile) est un pilier de l’alimentation du jeune enfant jusqu’à ses 3 ans. Pour couvrir ses besoins nutritionnels croissants, il faut donc prioriser un fer bien absorbé.
Le lait maternel contient peu de fer mais sa biodisponibilité est élevée (50%) grâce à la lactoferrine, ce qui lui permet de répondre aux besoins nutritionnels spécifiques de l’enfant. Lorsque l’enfant n’est pas allaité, seul le lait infantile est adapté pour couvrir ses besoins en fer car sa biodisponibilité est de 10 à 20% contre seulement 1 à 5% dans le lait de vache ordinaire.
Comme chaque année, la semaine de l’allaitement maternel est du 1er au 7 aout, quel est votre message aux futures mamans et aux nouvelles mamans ?
Il faut comprendre que l’on fait face à une société exposée à beaucoup de fastfood. On mange de moins en moins de fruits et de légumes. La prochaine génération a un gros risque d’avoir des maladies non transmissibles comme la diabète et l’hypertension. It est impératif de bien éduquer nos mamans et futures mamans sur l’importance d’avoir une bonne hygiène de vie. L’allaitement est primordial pour la prochaine génération. Montrer le bon example a nos enfants, cela commence dans nos assiettes.

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