Pension universelle et indépendance de la justice : le Reform Party monte au créneau

Le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, a animé une conférence de presse ce vendredi, abordant « l’ingérence du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires » et la réforme de la pension de retraite de base (BRP).

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Bhadain a tiré la sonnette d’alarme après la publication d’une proclamation dans le Government Gazette. Le président de la République, agissant sur avis du Cabinet, y nomme un juge de la Cour suprême comme inspecteur dans une affaire commerciale impliquant deux sociétés privées, dont l’une est en receivership.

Pour le leader du Reform Party, cette décision constitue une intrusion dangereuse de l’exécutif dans les affaires judiciaires : « L’exécutif ne peut pas interférer dans le judiciaire si nous voulons préserver l’État de droit et la démocratie. C’est incroyable et extrêmement grave ce qui est en train de se passer. »

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Bhadain s’est ensuite attaqué au dossier brûlant de la pension de retraite. Selon lui, le gouvernement tente de justifier un recul de la BRP en avançant que « la caisse est vide ». Une argumentation qu’il rejette catégoriquement.

Il a rappelé que Maurice, par le passé, a traversé des périodes économiques difficiles — de la crise financière de 2008 à la pandémie de Covid-19 — sans jamais remettre en cause la pension universelle. « Au lieu de céder aux injonctions du FMI, le pays avait choisi de miser sur le travail des Mauriciens et sur le développement de secteurs comme le textile et l’hôtellerie. La pension n’avait pas été réduite malgré ces cyclones économiques », a-t-il insisté.

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Selon lui, la rupture vient de 2025, avec l’Alliance du Changement, qui dès son premier State of the Economy a décrété la caisse vide, alors qu’elle avait promis pendant la campagne d’augmenter la pension à Rs 21 500, et même de la doubler pour les veuves et les personnes en situation de handicap. « C’était de la poudre aux yeux pour gagner des élections », a-t-il lancé.

Il a critiqué la mise en place précipitée de deux comités interministériels, suivie d’un Income Support Scheme, qu’il juge « irréfléchi, irresponsable et dénué d’équité ». Le dossier, a-t-il annoncé, sera porté devant la Cour suprême.

Ryad Subratty est également intervenu lors de cette conférence de presse. Il a abordé la question des cinq produits subventionnés, prenant l’exemple du paquet de lait bénéficiant d’une réduction de Rs 20. Selon lui, ce système de subside « ne tient pas ses promesses » et n’apporte aucun véritable soulagement à la population.

Il a ajouté que « ni Navin ni Pravind ne représentent une solution », estimant que les partis traditionnels ont coupé le dialogue avec les citoyens. Pour Ryad Subratty, le décorticage du budget a démontré aux Mauriciens qu’un véritable changement de système ne peut venir de ces formations.

Le Reform Party affirme miser sur la mobilisation populaire et l’adhésion de nouveaux membres. À Hennessy Park, 250 personnes ont rejoint le mouvement, preuve, selon Subratty, que « le changement commence avec le Reform Party ».

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