Dean Rungen : « Zenes zordi agrese par tou kalite presyon partou : lakaz, lekol, portab… !»

Le centre Lakaz A de Port-Louis, structure qui opère sous l’égide du Groupe A de Cassis, a renoué, le weekend dernier avec ses sessions résidentielles destinées aux jeunes et adolescents. Cette première édition CAZAdo de 2025 s’est tenue au Foyer Fiat à Petite-Rivière, et a accueilli un groupe de jeunes Mauriciens, âgés entre 14 et 25 ans. Il n’a pas été question que de drogues et d’autres fléaux sociaux.

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 » Nous avons abordé une série d’échanges, d’écoutes, de temps de parole, de réflexions et de décisions qui étaient axés sur autant de problématiques qui touchent ces jeunes. Il y a, surtout, le suicide, le manque de confiance, de dialogue, de compréhension… Les années passent mais cela devient de plus en plus compliqué, autant pour les jeunes que leurs parents, de vivre leur vie pleinement, en toute sérénité et quiétude. De plus en plus, et cela s’applique surtout pour les jeunes, j’ai constaté, les agressions viennent de toutes parts. Lakaz, lekol, portab, kamarad-kamaron… Les pressions sont multiples et omniprésentes. D’où notre décision, en reprenant nos Weekend CAZAdo d’offrir une approche toujours aussi Holistic, avec l’accent sur comment bâtir, nourrir et développer l’estime de soi; tant sur le plan individuel que collectif », explique Dean Rungen, animateur et fondateur de CAZAdo.

Le travailleur social lâche un constat glaçant : « je suis sur le terrain depuis de nombreuses années et jusqu’ici, je n’ai jamais été confronté à des situations comme celles que je rencontre, ces temps-ci. Il y a une quinzaine de jours, un jeune m’a approché et a sollicité mon aide. Je suis extrêmement ému parce que ce jeune était tellement bouleversé. J’ai senti sa détresse, extrême et profonde. La nature de sa requête était encore plus déroutante ! Linn dir mwa, ed li kidnap so kouzin amenn li dan enn sant, fer ferm li, akoz dan lafami, zot nepli kone ki pou fer, kot pou ale… »

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IL renchérit : « j’ai été totalement pris au dépourvu que ce jeune me fasse une telle demande ! Jusqu’ici, ceux qui nous approchent nous demandent de les orienter vers des centres, des associations, des organisations… Et bien entendu, nous travaillons de pair avec ceux et celles qui œuvrent dans ce secteur en toute légitimité et en partenariat avec l’État. Mais là, j’avoue que je ne m’y attendais pas du tout ! »

Spirale infernale

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Il est clair, ajoute Dean Rungen, que « de plus en plus de compatriotes sont dépassés par le problème des addictions. Ce jeune qui m’a accosté et certains de ses proches que j’ai rencontrés font état du fait qu’ils ne reconnaissaient plus la jeune victime qu’ils veulent sauver. C’est un jeune étudiant qui, jusqu’à quelques mois, était comme tout le monde ! Me zot dir mwa enn sel kou so laparans fisik inn sanze… Son comportement, son langage, tout avait totalement changé. Il est devenu violent, agressif, sur les nerfs. Il n’a qu’une obsession : avoir des sous pour s’acheter ses doses. Sa vie, et par incidence, celle de ceux qui vivent autour de lui, ont tous pris un sacré coup. Dans autant de détresse, ces personnes arrêtent de vivre, et ne savent plus quoi faire. C’est extrêmement compliqué. »

 » Drogues synthétiques – simik – « ou autres, Brown ou gandia, au final, la victime dépendante suit, hélas !, le même cheminement, la même descente aux enfers, la même spirale souvent mortelle », constate-t-il encore. D’où la priorité de renouer avec le week-end CAZAdo. « Déjà, quand nous avions mis en place ces weekends en résidentiel pour les jeunes, l’idée était d’offrir un espace de discussions et d’échanges, certes avec quelques spécificités quant aux thématiques abordées. Mais dans l’ensemble, telle notre philosophie à Lakaz A, c’est de Tackle the issue sur tous les fronts. Donc, l’aspect du développement humain et les avertissements pour éviter les pièges comme la drogue, la sexualité débridée, des comportements à risque, cela doit bien évidemment faire partie d’un tout, et non pas être traité en isolation. »

Dean Rungen ajoute que  « l’objectif est quand ces jeunes repartent pour chez eux, que le lendemain ils reprennent les classes ou le travail, ils sont mieux armés qu’avant le weekend en résidentiel. » D

e fait, avant la tenue du weekend résidentiel, la petite équipe de Lakaz A, composée autant de jeunes que d’adultes, s’est investie dans la confection de goodies, babioles et giveaways avec lesquels ces jeunes sont repartis. « Il y a des formules, des phrases clés et de petites réflexions courtes mais de sens profond, qui accompagnent ces jeunes désormais, et les aident à garder leurs repères », explique Dean Rungen.

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Ref lakaz a ekip

Les animateurs de Lakaz A se préparant pour le Weekend CAZAdo

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