Le Dr Jean Claude Autrey a été reconduit pour la septième fois au poste de secrétaire général de la société internationale des Technologues de la Canne à sucre. Ce 32e congrès a réuni quelque 1150 délégués de 61 pays au Centro de Eventos Valle del Pacifico, un centre de congrès ultramoderne à Cali, la capitale de la canne à sucre en Colombie. Ce congrès a coïncidé avec la célébration du 100e anniversaire de l’organisation internationale.
Dans son discours de clôture, Jean Claude Autrey a indiqué que le congrès était un moment pour célébrer une étape vraiment remarquable. « Les 100 premières années de l’ISSCT comme nous l’avons appelé, mais il s’agit en fait de cent ans de service, d’innovation et d’excellence dans la technologie de la canne à sucre et de dévouement à la poursuite du savoir. C’est plus qu’un jalon dans le temps, c’est un témoignage de la vision, de la persévérance et de l’esprit de collaboration de générations de chercheurs, d’ingénieurs, de cultivateurs, de scientifiques et de partenaires à travers le monde qui ont fait progresser notre industrie avec un but précis », a-t-il fait ressortir.
L’ISSCT a servi de phare de connaissances et de plateforme d’échange mondial réunissant les esprits et les idées de tous les continents où la canne à sucre prospère. « Nous devons cet héritage aux pionniers qui ont jeté les bases, aux chercheurs qui ont travaillé sans relâche dans les champs et les laboratoires, aux institutions et aux gouvernements qui ont cru en notre mission et aux producteurs dont la résilience a dynamisé notre industrie chaque jour. Derrière chaque document de recherche, chaque percée, chaque expérience sur le terrain et chaque collaboration, il y a une histoire de dévouement et de persévérance et la croyance en la valeur du savoir. Sans eux, ce siècle d’impact n’aurait pas été possible. Alors que nous célébrons notre centenaire, le rôle de la science dans la société est plus que jamais critique », a avancé Jean Claude Autrey.
Pour le scientifique mauricien, la canne à sucre est particulièrement bien placée pour contribuer non seulement comme une culture, mais aussi en tant que solution, car elle est une source d’aliment, de bioénergie et de biomasse, un partenaire dans la décarbonisation grâce à l’énergie verte et aux sous-produits, un acteur dans l’agriculture régénératrice et le développement rural.
La Colombie est un gros producteur sucrier. Son industrie sucrière fonctionne 11 mois par an, est réputée pour son efficacité et son innovation. La surface cultivée en canne est de 239,472 hectares. Ses 14 usines produisent environ 2 millions de tonnes de sucre par an, ses 7 distilleries 406 millions de litres de bioéthanol et ses 13 centrales de cogénération 1,876 GWh d’électricité.
Les autres paramètres de l’industrie cannière colombienne sont 6.3 millions de tonnes de bagasse, 184 000 tonnes de mélasses et de 322 000 tonnes d’engrais organiques. En outre, son centre de recherche et de développement sur la canne à sucre CENICAÑA est une référence sur le plan mondial. Le rendement moyen en Colombie est de 114 tonnes par hectare sur 12 mois avec des pics de 180 tonnes sur de vastes zones ; en comparaison, les données de Maurice étaient de 63 tonnes en 2024. L’industrie est fortement mécanisée et des domaines tels que la durabilité, la décarbonisation sont prioritaires dans son agenda. Elle emploie environ 286,000 personnes. Sa devise est La caña nos une – La canne à sucre nous unit.
Maurice était fortement représentée à ce congrès par une délégation de 20 personnes dont des représentants d’Alteo, Omnicane, MSIRI/MCIA, les producteurs indépendants ainsi que des membres de la diaspora de la Tanzanie et du Kenya.
Pour la première fois, le Conseil et le Comité exécutif seront présidés par une femme, Monalisa Sampaio Carneiro, professeur de biotechnologie à l’Universidade Federal de Carlos – UFSCar dans l’état de São Paulo, Brésil. Maurice a maintenu sa présence dans les différentes instances avec le Dr Salem Saumtally en tant que membre du Comité exécutif responsable des questions constitutionnelles, Nalini Behary Paray – présidente de la section d’entomologie, le Dr Nawshad Joomun et le Aneeza Soobadar, en tant que membres de la section de biologie moléculaire et de génie agricole, respectivement, et Kamla Pillay Samoo et Jacqueline Sauzier en tant que membres de la commission de gestion.
Ils sont tous membres du personnel du MSIRI/MCIA à l’exception de Mme Sauzier qui est la secrétaire générale de la Chambre d’agriculture. Par ailleurs, Asha Dookun-Saumtally a été nommée responsable de la communication scientifique au secrétariat. Ancienne directrice du MSIRI, elle a participé à diverses instances de l’ISSCT, notamment comme membre et présidente de la section de biologie moléculaire et responsable de la commission de biologie. Le mandat d’Autrey, en sa qualité de secrétaire général, a été renouvelé. Le prochain congrès de l’ISSSCCT se tiendra à Guatemala en février 2028.