Déjà un mois, soit depuis le 5 août dernier, la Financial Crimes Commission a initié l’opération Tir Laliann Kanbar en marge de celle connue comme DeepCode avec les Rs 250 millions de Reward Money. Des perquisitions avaient été exécutées en simultané et en coordination avec différentes Law Enforcement Agencies (LEAs) sous la supervision de la Financial Crimes Commission dans plusieurs agglomérations de l’île. Cette première dimension spectaculaire avec les 22 voitures saisies, dont trois Vintage Cars, entre autres, est sur le point d’être reléguée au second plan même si le bilan officiel, établi à vendredi, confirme l’acquisition de 34 bolides pour une valeur de Rs 79,6 millions pour les besoins des exercices de Money Laundering.
En effet, les recoupements d’informations, effectués de sources concordantes en fin de semaine par Week-End, confirment que la Financial Crimes Commission se retrouve ces jours-ci avec au moins un cadavre sur les bras. Et cela de manière définitive suite aux éléments à charge versés dans le dossier. Tout indique que dans l’immédiat, la Financial Crimes Commission, qui se concentre sur des délits de Money Laundering dans des cas de trafic de stupéfiants, n’aura d’autre choix que d’établir des contacts avec les autorités pénales pour communiquer les derniers développements dans le meurtre présumé, survenu dans la nuit du 8 au 9 septembre de l’année dernière à la Prison Centrale de Beau-Bassin, de John-Mick Martingale, âgé de 32 ans. Ce dernier avait été arrêté en compagnie de deux ressortissantes d’Ukraine au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport le samedi 29 octobre 2022 avec une cargaison de cocaïne d’une valeur marchande variant entre Rs 44 millions et Rs 49 millions. Un autre cas d’homicide lié à ce réseau, soit celui de Kevin, qui était en compagnie de sa petite amie, une autre Ukrainienne, mannequin de profession, qui aurait officiellement succombé à une overdose de drogue dans un appartement de Flic-en-Flac à la fin de l’année dernière.
Avec ces nouveaux développements intervenus ces derniers jours en marge de l’opération Tir Laliann Kanbar, l’Ukrainian Cocaine Network on the West Coast est placé sous étroite surveillance avec les limiers de la Financial Crimes Commission faisant les leurs cet adage:From now on, you may expect the unexepected. En effet, des liens entre le dénommé John-Mick Martingale et la bande à Wendip Appaya et son code W ont été établis Beyond Reasonable Doubt, faisant que le fantôme de Martingale ne cesse de hanter l’entourage de ce parrain de Tranquebar.
Six mois avant d’être interpellé à l’aéroport en compagnie de Mariia Perosolkina, qui avait en sa possession une bouteille de gin et une bouteille de vin remplies de cocaïne liquéfiée, et d’une autre Ukrainienne Olena Levina, avec de la drogue dans ses bagages, le dénommé John-Mick Martingale, avait fait un grave accident au volant de l’une des berlines de la flotte de Wendip Appaya, déclarée subséquemment Total Loss. Le dossier de réclamations d’assurance en fait foi.
L’autre élément liant irrémédiablement Martingale au réseau W est que cette cette voiture, impliquée dans cet accident avait pris place une des proches du même Wendip Appaya, détail susceptible d’attester la proximité avec ce dernier. Sans compter les secrets du décryptage des cellulaires concernés.
Au moment de l’arrestation le 29 octobre 2022, Maria Perosolkina, âgée de 26 ans, qui se déclare professionnellement influenceuse et actrice, n’avait pas hésité à dénoncer John-Mick Martingale comme l’instigateur de ce trafic de drogue depuis la Belgique. Elle avait ajouté que tous les frais de ce voyage en vacances avaient été assurés par le Mauricien, cuisinier de son état.
Toutefois, un peu moins de deux ans après cette opération de l’Anti-Drug and Smuggling Unit à l’aéroport, le dossier devait prendre une tournure dralatique avec dans la nuit du 8 au 9 septembre 2024, John-Mick Martingale, retrouvé mort dans sa cellule de la Prison Centrale de Beau-Bassin. D’emblée, le Set-Up de l’Administration de la Prison avec l’autopsie pratiquée par le Police Medical Officer, le Dr Ananda Sunnasee, de sinistre mémoire dans le meurtre encore non-résolu de Kaya Kistnen, chef agent du leader du MSM et ancien Premier ministre, Pravind Jugnuath, au No 8 (Quartier-Militaire/Moka), l’emballage du Cover-Up de suicide est officiellement présenté pour clore ce dossier de décès en prison.
Un détail majeur restera encore en suspens. Deux jours avant la nuit fatidique du 8 au 9 septembre 2024, John-Mick Martingale, avait transmis une correspondance à l’Office of the Director of Public Prosecutions pour faire comprendre qu’il était disposé à coopérer dans cette enquête sur le trafic de drogue avec en toile de fond l’Ukrainian Network on the West Coast et surtout faire des révélations sur ceux qui tiraient les ficelles de ce réseau de trafic de cocaïne pour satisfaire la consommation d’un segment de drogués plus huppés.
A la suite d’une motion, la Bail and Remand Court avait accordé la liberté conditionnelle à John-Mick Martingale. Mais le représentant du DPP avait saisi les instances juduciaires d’une demande de Review de cette décision. Le dossier avait été traité au niveau de la Cour suprême et une décision était attendue le 9 septembre de l’année dernière.
Présentant les faits, Me Rama Valayden, dont les services ont été retenus par les proches de John-Mick Martingale, indique que « ses proches étaient confiants qu’il allait retrouver la liberté provisoire le 9 septembre 2024. Ils l’avaient rencontré quelques heures avant la nuit du drame et il paraissait bien et il n’y avait aucun signe évident de détresse ou encore qu’il allait se suicider.»
Après une première contre-autopise, dont les conclusions contredisaient le Post-Mortem du Police Medical Officer, les proches de John-Mick Martingale devaient solliciter une contre-expertise d’un spécialiste d’Afrique du Sud. Le rapport Dr Sipho Mfolozi de Forensic Pathology Consutants (Pty) Ltd d’Afrique du Sud a servi d’arguments pour pousser le Directeur des Poursuites Publiques à instituer une Judicial Inquiry en vue de faire la lumière sur des zones d’ombre sur ce qui s’est passé dans la nuit dominicale du 8 au 9 septembre de l’année dernière dans l’enceinte de la Prison de Beau-Bassin.
Dans le contre-rapport, le Dr Mfolozi dresse un constat sans compromis d’agressions physiques sur John-Nick Martindale, comme suit: - External signs of blunt-force trauma - External signs of sharp-force trauma - Features consistent with suffocation by obstruction of the mouth and the nose - Feature consistent with neck-compression by arm-lock restraint technique - Features of torture.
En conclusion, le consultant de Forensic Pathology Consutants (Pty) Ltd met l’accent sur le fait que « no features of a natural cause of death. As a result of my observations, I concluded that the causes of death were : asphyxiation by smothering and arm-lock compression (unnatural death).»
Cet aspect du dossier de John-Mick Martindale relève de l’enquête judiciaire, instituée par le DPP, avec la prochaine séance au tribunal de Rose-Hill fixée au lundi 13 octobre prochain. En parallèle, la Financial Crimes Commission accentuera la pression sur l’Ukrainian/West Coast Connection pour répondre à la question fondamentale: à qui profite le crime?
D’abord, ceux, qui, à la veille du week-end 7/8 septembre 2024, étaient dans le secret des dieux au sujet du State of Mind résolu de John Nick Martindale visant à devir bol dal sur les cerveaux de ce trafic de drogue ne sont pas légion. Surtout le réseau de transmission d’informations pour exécuter la mission nocturne entre les murs de la prison un dimanche, visant à éliminer un électron, devenu incontrôlable.
Les prochaines assignations à interrogatoire au QG de la Financial Crimes Commission pourraient être révélatrices de la protection plus qu’occulte dont bénéficiait l’Ukrainian Connection on the West Coast sous le précédent gouvernement.
Ces développements devraient apporter la preuve flagrante à la thèse étayée par Me Valayden dans sa demande initiale au DPP pour une enquête judiciaire, soit « la mafia de cocaïne est puissante. La cocaïne n’est pas la drogue des pauvres. Il y aurait l’implication des personnes au plus haut sommet de l’État d’alors (avant les élections). »
Un dossier, qui devient de plus en plus lourd de par les ramifications…
Entre janvier 2020 et mars 2025
Le Kingpin Appaya et sa flotte de 34 voitures à Rs 80 M
• Ziya Property & Development Ltd, enregistrée à Petit-Verger, une alliance infernale sous le signe du W avec Steven Moothoocurpen et Ameersaheb Ashik Jagai pour partenaires d’affaires
Au cours de la période allant de janvier 2020 à mars 2025, le Kingpin du réseau W, Wendip Appanah, a engagé un financement de l’ordre de Rs 80 millions dans l’achat de 34 voitures, dont entre autres des McLaren Artura, Ford Mustang ou autres BMW. L’arrestation de cet habitant de Tranquebar, âgé de 42 ans, constitue un Breakthrough dans l’opération Tir Laliann Kanbar dans la mesure où la Financial Crimes Commission est en mesure de relier les Missing Links avec Steven Moothoocurpen, âgé de 34 ans, et Ameersaheb Ashik Jagai,(25 ans), le fils du surintendant de police, Ashik Jagai, et Muzzaffar Lallmamode (31 ans). Des sociétés écran dont Ziya Property & Development Ltd, enregistrée à Petit-Verger, constituent la preuve de cette alliance infernale pour commettre des délits de Money Laundering à grande échelle et de manière systématique.
A ce stade, même si la Financial Crimes Commission soupçonne que d’autres voitures attendent d’être répertoriées, les Rs 80 millions relevées dans le système W se répartissent comme suit:
• Rs 64 930 459 pnur l’acquisition de 23 véhicules au cours de la période couvrant janvier 2020 à mars 2024 pour le compte de Dynapro Cleaning Services Ltd, dont il est l’unique directeur
• Rs 7 979 565 pour trois autres véhicules pour le compte de la compagnie susmentionnée entre avril 2024 et mars 2025
• Rs 4 257 000 pour cinq autres véhicules entre janvier 2020 et mars 2024 et
• Rs 2,3 millions pour trois autres véhicules entre janvier 2020 et mars 2024 au nom de Rent a Cradle Co. Ltd, dont il est toujours l’unique directeur.
Auparavant, au moment de l’arrestation de ce suspect, la Financial Crimes Commission a placé sous séquestre trois autres bolides, dont une McLaren Artura (Rs 12 millions), une BMW de série 8 (Rs 5 millions), et un Land Rover SUV (Rs 9 millions).Wendip Appanah a été placé en détention policière le temps que l’enquête progresse et les séances d’interrogatoire se succèdent.
Traduit devant le tribunal de Port-Louis au cours de la semaine écoulée, Wendip Appanah été inculpé de quatre charges provisoires de Money Laundering sous les sections 3 (1)(a), 6 et 8 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act et sous les clauses 36(1)(a) et 38 de la Financial Crimes Commission Act.
La Financial Crimes Commission s’intéresse davantage aux liens avec le fils du surintendant Jagai, dont des premiers éléments au sein de la société Ziya Property & Development Ltd, enregistrée à Petit-Verger. D’autres sociétés-écrans, dont A. Painting Ltd Sediablo, Société Jardin de Guardia, Nabsha Uclean Trading Ltd et EA Smart Choice Business Enterprise Ltd sont sur le radar des limiers au QG du Réduit Triangle à cette étape de l’opération Tir Laliann Kanbar.
Le W Network aurait élaboré une série de mécanismes pour procéder au Money Laundering des recettes générées par le trafic de drogue. Parmi,
• le Leasing abusif, dont des voitures de luxe financées par des arrangements de crédit-bail et les remboursements en provenance de fonds illégaux, assurant une touche de fausse légitimité à des actes criminels sous la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act
• les locations fictives : plusieurs voitures auraient été déclarées en location à des particuliers pour des mariages ou événements, avec des reçus de paiements fictifs oscillant entre Rs 7 500 et Rs 10 000 par jour
• les sociétés-écrans, deb Ziya Property au projet équestre du Morne, en passant par des restaurants et commerces de biryani, plusieurs structures auraient servi de canaux pour intégrer de l’argent sale dans le circuit normal
• l’événementiel : festivals mondains, soirées privées, cachets d’artistes étrangers… autant de flux financiers difficiles à tracer avec sponsors fictifs, servant à gonfler artificiellement les recettes déclarées.
Opération Maradiva Lakaz Mama
Kobita Jugnauth à la FCC: mystère et boule de gomme!
En plein tourbillon des opérations DeepCode et Tir Laliann Kanbar, la Financial Crimes Commission a convoqué celle qui fut la personnalité la plus puissante sous le précédent Prime Ministership de Pravind Jugnauth. Mercredi dernier, Kobita Jugnauth, qui de première vue intéresse les limiers de la Financial Crimes Commission dans l’enquête Maradiva Lakaz Mama avec des valises contenant Rs 113,8 millions en roupies et en devises, a passé moins d’une heure au Réduit Triangle.
Même si à la demande de son avocat, Me Raouf Gulbul, l’épouse a obtenu un renvoi de son interrogatoire, le mood se résume à une situation de mystère et boule de gomme pour les raisons de son déplacement avec toute la smala du Sun Trust en force. Les conjectures se multiplient de la confrontation aux bijoux, soit les montres Cartier et Rolex dans les valises aux documents personnels ou encore une éventuelle demande de se soumettre à un test ADN ou encore des empreintes digitales pour les besoins de cette enquête, qui avait démarré le jour de la Saint Valentin
Mais aucune confirmation officielle de toutes ces éventualités susmentionnées et si cette convocation avait trait à autre chose, comme le laissaient entendre certaines sources. Mais, avec les heures, l’on devrait voir plus clair et le prochain rendez-vous devrait s’avérer plus que déterminant…