Fermé depuis quatre ans, le théâtre Serge Constantin a été rouvert au public, vendredi soir, après six mois de travaux de rénovation. C’est l’une des premières mesures fortes du nouveau ministre des Arts et de la Culture, Mahen Gondeea, qui a, lors de son discours, souligné l’importance d’offrir aux artistes des conditions dignes pour exprimer leurs talents. Les travaux de rénovation ont permis de moderniser le backstage, d’installer un nouveau
système de sécurité incendie et de remettre en état la scène ainsi que la grande salle. Le ministre a soutenu que « l’art et la culture sont des outils essentiels pour transmettre des messages forts, lutter contre les divisions et résister aux fléaux sociaux tels que la drogue. Ansien gouvernma ti tourn ledo avek bann artist. Zot ti les lar ek kiltir dan trou… »
Sous les yeux Mahen Gondeea, Joanna Bérenger, Junior Minister à l’Environnement, Véronique Leu-Govind, Junior Minister aux Arts et la Culture, et Sunjeevsing Dindyal, maire Vacoas-Phoenix, entre autres, plusieurs artistes se sont produits, vendredi, pour cette réouverture, sur la scène où, il y a 25 ans, presque jour pour jour, le spectacle de danse de Jean-Renat Anamah, intitulé Humanhum, avait ouvert le bal… C’est, en effet, le 4 septembre 2000 que le théâtre Serge Constantin a été inauguré par le ministre de tutelle de l’époque, Joseph Tsang Mang Kin. Le site avait abrité durant presque un siècle, dans un bâtiment en bois, un complexe militaire britannique (Garrison Hall) avant sa reconversion en une enceinte cinématographique (Trafalgar Hall). Serge Constantin a marqué de son empreinte le monde artistique, ayant orchestré la décoration du Plaza, à Rose-Hill. Son fils, David Constantin, était présent dans la salle pour assister au spectacle haut en couleur.
À l’issue des travaux, le site se présente comme une salle de spectacle de bonne qualité, garantissent un confort optimal, une scène suffisamment large et profonde, et d’équipements performants en termes de son et d’éclairage.
« C’est un moment fort pour notre patrimoine artistique et pour tous les amoureux de la scène. Nou finn refer backstage pou bann artist. Li bien inportan ki zot gagn enn plas konfortab kot zot kapav prepar zot travay. Sa batiman-la ti ena enn gro problem Fire Safety. Nou finn sanz system-la. Travay-la pa ankor fini. Nou ena enn nouvo system klimatizazion ki pe instale. Il faut aussi peindre le bâtiment », a soutenu Mahen Gondeea.
Durant ces 25 dernières années, de grands artistes se sont produits au théâtre Serge Constantin. Comme lors de la Journée internationale du Théâtre, célébrée le 27 mars 2015, quand la pièce Golden Box de l’Argentin John Prada, dirigée par Gilbert Bozelle, a été présentée au public. À l’époque, des travaux de rénovation, au coût de Rs 12 millions, avaient été entrepris, mais le théâtre a de nouveau été fermé en 2021, faute d’entretien.
Convention Nationale sur les Arts et la Culture
Mahen Gondeea : « Le secteur a trop longtemps été négligé »
La mairie de Port-Louis a accueilli, vendredi matin, la Convention Nationale sur les Arts et la Culture, organisée par le ministre de tutelle, Mahen Gondeea. Cet événement marque une nouvelle étape dans la réforme du secteur culturel, dans la continuité des Assises des Arts et de la Culture.
L’objectif du ministère des Arts & de la Culture est clair : proposer un vrai plan pour le secteur, identifier les lacunes et couvrir aussi toutes les formes d’art. Ainsi, cette convention va durer pendant tout le mois de septembre, avec neuf secteurs d’activités visées : arts visuels, audiovisuels, arts de la scène, danse, livre et édition, musique, événementiel, patrimoine, tourisme culturel. Le ministère a établi une liste pour ceux qui seront présents, vu la capacité de la salle de la municipalité. Ceux qui n’ont pas été choisis pourront toujours envoyer des courriels au ministère pour leurs propositions….
Dans son discours, le ministre a rappelé l’engagement qu’il avait pris dès son entrée en fonction : « Donner une vraie voix aux artistes et professionnels du secteur. Le secteur a trop longtemps été négligé, et qu’il est temps de lui redonner vie. » Mahen Gondeea affirme vouloir faire de la culture un pilier de développement social et économique, à travers la création d’emplois, la lutte contre les fléaux sociaux, et le rayonnement international de Maurice. Il a rappelé que « la convention vise à donner la parole aux acteurs culturels, aligner le secteur avec l’économie créative, encourager les partenariats, identifier les priorités et soutenir la National Arts Open Commission dans l’élaboration d’un plan stratégique. »