Bien-être mental : Doris Dardanne, présidente de Befrienders Mauritius : « Nul n’est à l’abri d’une tentative de suicide »

• Une conférence sur le thème « À l’Écoute des Cœurs en Détresse » pour le 30e anniversaire de l’ONG

« Nul n’est à l’abri d’une tentative de suicide », fait valoir Doris Dardanne, actuelle présidente de Befrienders Mauritius, Organisation Non-gouvernementale (ONG) qui assure depuis trois décennies un service de soutien émotionnel et d’écoute active auprès de personnes désespérées qui ont pensé au suicide. Pour marquer son 30e anniversaire, l’ONG a organisé une conférence de deux jours autour de la santé mentale des jeunes et sur le lien affectif parents/enfants.

- Publicité -

Affiliée à Befrienders Worldwide et à l’Institut International de la Prévention du Suicide (IASP), l’ONG Befrienders Mauritius a été, donc, fondée en 1995 par le Dr Ibhoo Mansoor, OSK. C’est le nombre grandissant de personnes en détresse et de cas de suicides à Maurice qui avait, alors, poussé le médecin à inviter un groupe de spécialistes à venir former de premiers Mauriciens aux techniques de soutien émotionnel et à l’écoute active. Befrienders Mauritius allait, ainsi, progressivement devenir une référence en matière de prévention du suicide.

« Silent Signs, Listening Hearts », ou si l’on préfère, « A l’Écoute des Cœurs en Détresse » : tel est le thème de cette conférence de deux jours organisée jeudi et hier, samedi, pour marquer le 30e anniversaire de Befrienders Mauritius. Cette rencontre a rassemblé trois expertes de l’écoute : Dr Émilie Rivet, directrice de Konekte spécialisée dans l’écoute active scolaire, et Françoise Labelle, représentante de Gordon Training International, organisation dédiée à la formation parentale et éducative. Détentrice d’une Licence en psychologie, elle termine sa Maîtrise en Thérapie maritale et familiale, et Elise Koenig, psychologue spécialisée dans le développement de l’enfance et de l’adolescence.

- Publicité -

« Nous constatons chez nos jeunes appelants une grosse fatigue psychologique alimentée par la culture de non-dits et le sentiment d’être incompris et en déphasage avec le monde dans lequel ils vivent », fait valoir aujourd’hui Doris Dardanne, actuelle présidente de l’ONG, Befrienders Mauritius. Il semble, en effet, que le manque de communication intra-personnelle favorisé par le monde virtuel d’aujourd’hui ainsi que l’évolution du modèle de familles élargies vers des familles nucléaires font que les jeunes, particulièrement, se renferment de plus en plus sur eux-mêmes et portent seuls tout le poids de leur mal-être.

Et quand on ajoute à cela toute la stigmatisation à Maurice autour des troubles de santé mentale, il n’est pas toujours facile de convaincre celles et ceux vivant un mal-être de se confier à un professionnel. « Il faut briser le tabou et oser parler quand cela ne va pas », déclare la présidente de Befrienders Mauritius. Et de préciser : « Nul n’est à l’abri » Mme Dardanne insiste : « La prévention passe par la communication ». Encore plus avec des fléaux comme le harcèlement scolaire ou le cyberharcèlement de même que les problèmes d’addiction comme la dépendance à la drogue ou à l’alcool.

- Advertisement -

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques