Le ministre des Arts et de la Culture, Mahen Gondeea, a ouvert la Convention nationale sur les arts et la culture grâce à une première rencontre avec une quarantaine d’artistes d’arts visuels à la municipalité de Port-Louis, dans la matinée de vendredi. Lors de son intervention, il a indiqué que cette convention s’aligne sur la vision du gouvernement de développer une économie créative.
Pour le ministre Gondeea, « le secteur des Arts et de la Culture à Maurice est vital et doit être redynamisé pour retrouver sa légitimité ». D’après lui, la relance doit aller au-delà de l’organisation des concerts et des expositions. Il devrait, affirme-t-il, « viser la création d’emploi, aider les jeunes à vaincre les fléaux de la drogue et rehausser la réputation de Maurice sur la scène internationale ». « Il est prévu que cette convention aligne le secteur sur la vision du gouvernement de créer une économie créative, définisse clairement les priorités et favorise la collaboration entre les artistes, les universités, la société civile et le secteur privé », a affirmé le ministre à cette occasion.
Il a parlé de la réouverture du théâtre Serge Constantin à Vacoas après quatre années de fermeture. Selon lui, ce développement marque une étape significative dans la revitalisation du paysage culturel de Maurice.
Pour sa part, la ministre déléguée aux Arts et à la Culture Véronique Leu-Govind, a mis l’accent sur « l’importance de reconnaître et de réévaluer la situation des artistes, qui demeure un défi », estime-t-elle. La Junior Minister a réaffirmé l’engagement du ministère de soutenir la communauté des artistes tout en faisant ressortir que l’obtention des résultats tangibles requiert une collaboration collective et continue. Elle a aussi mis en avant la nécessité de renforcer l’éducation artistique et culturelle pour assurer que les connaissances et les compétences soient transmises aux générations à venir. Le lord-maire, Aslam Adam Hosenally était également présent à cette occasion.
La Convention nationale sur les Arts et la Culture est une plateforme fédératrice pour les artistes, les opérateurs du secteur culturel et tout autre partenaire souhaitant partager leurs avis et participer à la structuration d’une vision collective pour l’accroissement et la revitalisation du secteur.
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HT
La création d’une galerie d’art nationale primordiale
La session inaugurale de la Convention nationale sur les arts et la culture, qui a eu lieu à la municipalité de Port-Louis, vendredi dernier, était consacrée aux arts visuels avec la participation d’une quarantaine d’artistes. Parmi les points abordés, la création d’une galerie d’art nationale et la mise en Å“uvre du projet d’allocation de 1% du budget pour tout projet d’infrastructure qui voit le jour, aux arts et à la culture.
Pour les artistes présents à la rencontre avec le ministre des Arts et de la Culture, Mahen Gondeea en présence de la ministre déléguée Véronique Leu-Govind et le lord maire Aslam Hosenally, leurs intérêts, idées et projets sont les mêmes depuis des années. Ainsi, comme le précise le plasticien et photographe Pierre Argo, « des idées et des projets pour dynamiser le secteur et donner une visibilité accrue aux travaux des artistes sont les mêmes depuis des décennies. Chacun s’est exprimé sur ce qu’il considère important, vendredi ». Le projet qui revient comme un motif conducteur est la création d’une galerie d’art. À Le-Mauricien, Krishna Luchoomun de l’association pARTage et enseignant à l’Ecole des Beaux-Arts du Mahatma Gandhi (MGI), affirme son importance.
« Il est important pour un pays d’avoir une galerie ou un musée d’art national. Cela donne une meilleure visibilité aux travaux des artistes locaux. Il montre l’histoire de l’art d’un pays mais également la création contemporaine en matière d’art. Être exposé dans un musée valorise le travail de l’artiste. C’est une vitrine pour le pays car tout visiteur qui souhaite savoir ce qui se fait en art visite une galerie ou un musée. L’espace devient aussi un centre pour d’autres activités autour de l’art : atelier, conférence, lieu de rencontre et d’exposition. Il a aussi une dimension éducationnelle. C’est une honte qu’à Maurice, nous avons une galerie d’art nationale avec un bureau et du personnel mais une vraie galerie n’existe pas », affirme Krishna Luchoomun.
Pour sa part, Pierre Argo a parlé de la multitude du centre culturel qui existe dans le pays. « Et à quand un centre culturel mauricien ? », demande-t-il. L’objectif est qu’il soit fédérateur. Comme ses confrères, il relève la nécessité de mettre en Å“uvre « la loi qui garantirait qu’un pour cent de tout budget de développement d’infrastructure soit reversé aux artistes ».
Par ailleurs, les artistes ont exprimé leur regret de voir disparaître le National Arts Fund (NAF). Ce fonds devrait être remplacé par un autre projet, apprennent-ils. Pour Riaz Alladin, président de la Mauritius International Watercolor Society (IWS) comme pour ses confrères, il convient de pouvoir bénéficier d’un fonds de soutien pour que les artistes puissent organiser des expositions ou concrétiser d’autres projets ; mais aussi de lieux d’exposition comme ce fut le cas dans le passé avec par exemple les galeries des municipalités. « Il n’y a plus d’espace d’exposition à part des galeries privées mais tout le monde n’a pas les moyens d’y exposer », observe l’aquarelliste Auladin. Il constate que lui-même ainsi que d’autres artistes ont, dans le passé, bénéficié d’un soutien du gouvernement pour réaliser leur premier solo. Il garde espoir que la voix des artistes soit entendue cette fois-ci.