Pénurie de main-d’oeuvre  — Chuttoo : « Les étrangers pourront travailler dix ans à Maurice »

Après avoir étudié la teneur du rapport du comité inter-ministériel sur la main-d’œuvre étrangère, le président de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé, Reeaz Chutoo, a déclaré que la recommandation est que les travailleurs étrangers pourront rester dix ans dans le pays. Rencontrant la presse, hier, au siège de la CTSP, il a souligné que ce rapport a proposé d’éliminer le système de quota pour l’embauche des travailleurs étrangers.

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« Je profite de l’occasion pour poser la question à l’honorable Ashok Subron. Est-ce que ce n’est pas lui qui avait manifesté dans les rues de Port-Louis pour dire que les jeunes quittent le pays et qu’il faut réintroduire le système de quota ? », s’est-il demandé. « Auparavant, on a enlevé le système de quotas dans le secteur de BPO et dans le secteur de l’agriculture. Maintenant le quota va être enlevé pour tous les secteurs. Ce qui fait que plus tard, des entreprises comprendront 100 % de main-d’œuvre étrangère. Pour tous les secteurs donc, les travailleurs étrangers seront obligés de rester dans le pays pendant dix ans et s’ils veulent retourner dans leurs pays c’est eux qui auront à payer leurs frais de retour », poursuit-il.

Le syndicaliste dit regretter que ce rapport n’ait pas fait provision pour une protection sociale en faveur de ces travailleurs étrangers qui travailleront à Maurice pendant dix ans. Il a dénoncé ce manquement. « Par contre, nous voyons beaucoup de demandes de la part des employeurs pour faciliter le recrutement des travailleurs étrangers. Je pense qu’il faut faire très attention à cela. Ainsi, si une compagnie dispose d’une maison-mère ou d’une Sister Company à l’étranger, elle pourra effectuer le transfert à Maurice de ses travailleurs étrangers. Ce genre de recommandations doit faire l’objet d’un débat élargi. La question que nous nous posons est comment est-ce que les négociations collectives vont se faire avec les syndicats. Tant que le contrat de dix ans sera en vigueur, les syndicats ne pourront pas s’engager dans des négociations collectives. Nous proposons des négociations sectorielles comme c’est le cas dans le secteur de la construction », propose-t-il.

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La secrétaire générale de la CTSP, Jane Ragoo, se dit choquée que le mois dernier lorsqu’elle a participé à une réunion de l’Occupational Health and Safety Committee elle fut mise en présence d’un projet de loi sur les Domestic Workers pour les Carers venant travailler à Maurice. « Nous avons objecté dans le passé contre cette pratique car il n’y a pas de loi pour protéger les Domestic Workers et pour les Carers, Lorsque nous parlons de Foreign Domestic Workers et Foreign Carers, il faut savoir que ces gens-là travailleront à domicile. Comment va-t-on contrôler leurs conditions d’emplois, de santé et de sécurité à domicile ? Nous avons des travailleurs qui ont fait le déplacement à Maurice avec un visa de touriste pour travailler à domicile. Nous avons enregistré deux cas. La première, une femme du Bangladesh basée à Sodnac. Nous avons dû agir avec l’aide de la police pour l’emmener à l’hôpital de Candos. Un deuxième cas a été rapporté à Baie-du-Tombeau. Il s’agit d’une Malgache. Le patient dont elle s’occupait est décédé et l’employeur a décidé de demander à la fille de nettoyer au moins trois maisons. Quand elle a refusé, l’employeur a saisi son passeport et son téléphone portable. Comme elle, il y aura des milliers de cas », dénonce-t-elle.

Les dirigeants de la CTSP ont aussi invité les Mauriciens à participer en foule à la prochaine manifestation prévue le 30 pour dire non à la Basic Retirement Pension (BRP) à 65 ans.

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