Pétition : KRAK s’en remet au Parlement panafricain

Une pétition réclamant une intervention pour éliminer la classification « Population Générale » dans la Constitution

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Le collectif invite à interpeller le gouvernement sur ce qu’il a fait en cette Année de la Réparation décrétée par l’Union africaine

Le Kolektif Reparasyon Avansman Kreol (KRAK) a transmis une pétition adressée au président du Parlement panafricain, Fortune Zephania Charumbira, concernant la non-reconnaissance officielle des créoles, à Maurice. Le collectif réclame une intervention auprès de l’État mauricien afin d’en finir avec la classification « discriminatoire », des créoles en tant que « population générale ». 2025 ayant été décrétée Année de la réparation par l’Union Africaine, KRAK réclame également la mise en place de mécanismes inclusifs pour la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité et Justice.
KRAK multiplie les initiatives auprès des instances internationales et régionales autour de la situation des descendants d’esclaves. Après plusieurs Position Papers aux Nations unies, notamment sur la reconnaissance officielle des créoles et la réparation aux descendants d’esclaves, Me José Moirt, agissant au nom du collectif, a soumis une pétition au parlement panafricain. Outre José Moirt (Affirmative Action), les autres signataires sont : Bruneau Laurette (Ansam Sitwayen), Tony Evenor (Alliance Descendants Africains de Maurice), Renaud Balaho (Mouvman Verite & Zistis), Laval Batterie (Lasamb Ekonomik Kreol) et Marie-Noëllie Rioux-Chavriya (Réflexion Créole).
José Moirt explique cette démarche du fait que Maurice fait partie du Parlement panafricain. « Les pays africains doivent se rendre compte de ce qui se passe ici. Nos parlementaires qui siègent au parlement panafricain ne peuvent se contenter de toucher leurs per diem. Ils doivent répondre aux questions sur la situation des créoles à Maurice », souligne-t-il.
Le collectif trouve d’autant plus légitime d’interpeller le Parlement panafricain car l’Union africaine a décrété 2025 comme Année de la réparation. « Qu’a fait Maurice, en tant que membres de l’Union africaine, pour la réparation aux descendants d’esclaves, en cette année ? Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a assisté au Sommet de l’Union africaine, en février de cette année. Il a préféré parler des Chagos et de la réparation aux Chagossiens, mais pas aux descendants d’esclaves », indique-t-il.
José Moirt fait ressortir que le Comité des Nations Unions contre la discrimination raciale a déjà recommandé à Maurice, à plusieurs reprises, de reconnaître officiellement, l’existence des créoles, ainsi que le recensement basé sur l’appartenance ethnique. Cette demande a été réitérée, pas plus tard qu’en mai dernier. Le Comité a même fait valoir qu’en l’absence de données ethniques, il est difficile de savoir quel groupe est le plus discriminé. L’Attorney General, Gavin Glover, qui représentait l’État mauricien, avait comme ses prédécesseurs, déclaré qu’une telle démarche pourrait mettre en péril l’unité nationale.
KRAK demande ainsi, au Parlement panafricain, qu’en lien avec sa mission de promouvoir les droits humains, la démocratie et la dignité des personnes d’ascendance africaine, d’intervenir auprès de l’État mauricien. Trois demandes sont ainsi formulées. D’abord, la reconnaissance officielle des créoles comme groupe ethnique et une réforme assurant une participation adéquate dans la vie publique. La deuxième demande est une abolition « urgente » de l’appellation « population générale », afin de permettre la collection et la dissémination de « disaggregated ethnic data ». KRAK réclame également la mise en place d’un mécanisme institutionnel inclusif, avec la participation des représentants de la communauté créole, pour la réparation. Le modèle de la CARICOM Reparations Commission est cité en exemple.

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