La Financial Crimes Commission (FCC) prévoit d’entendre, au cours de cette semaine, les codirecteurs des sociétés dirigées par Ameersaheb Ashik Jagai (25 ans). Dans le cadre des opérations DeepCode et Tir Laliann Kanbar, l’organisme, qui prévoit de resserrer l’étau autour du Business de Jagai & Son, s’intéresse également aux anciens associés qui se seraient retirés entre 2023 et 2025, afin de mieux cerner leur rôle et la nature des activités menées.
Parmi les entreprises ciblées figure Ziya Property Development Ltd, où Steven Moothoocurpen est associé au fils du surintendant Ashik Jagai. Le gros-bras a déjà fourni des éclaircissements au Réduit Triangle, tant sur cette société que sur ses propres affaires.
Une autre société attire particulièrement l’attention des enquêteurs : Isleck Company Ltd, incorporée en 2024. L’un de ses dirigeants, habitant de la capitale, est fiché par la police. Informaticien de profession, il avait été arrêté par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) en janvier, en possession d’une certaine quantité de drogue ainsi que de 14 850 euros (soit environ Rs 745 000). Ses explications sur la provenance de ces devises avaient été jugées insatisfaisantes par la police. La Financial Crimes Commission cherche désormais à établir s’il existe un lien entre ce dossier et l’enquête actuelle pour blanchiment d’argent.
Les enquêteurs se penchent aussi sur une femme associée à Ameersaheb Jagai dans au moins deux sociétés. Elle sera convoquée pour fournir des explications sur la gestion de ces entreprises. Pour l’heure, toutes ces personnes seront entendues à titre de témoin, sauf si de nouveaux éléments justifient des mesures supplémentaires.
Parallèlement, l’interrogatoire de Wendip Appaya doit se poursuivre cette semaine. Il devra s’expliquer sur des transactions effectuées avec les sociétés d’Ameersaheb Ashik Jagai, notamment concernant la location de nacelles destinées au nettoyage de bâtiments. La FCC veut obtenir davantage de précisions sur la nature de ces activités et les flux financiers associés. Les deux hommes sont également attendus au tribunal de Port-Louis, en milieu de semaine, quant à leur maintien ou non en détention préventive.
Enfin, le cas du surintendant Ashik Jagai reste à l’agenda. Suspendu de ses fonctions, il est accusé d’avoir tenté d’influencer un comptable travaillant pour les sociétés de son fils, ce qui constituerait une interférence avec témoin. L’officier nie les faits. Il doit comparaître ce lundi devant le tribunal de Port-Louis, à la suite d’une motion de remise en liberté sous caution déposée par son avocat, Me Axel Bucktowar. Les débats sont prévus ce matin.