Le Conseil des ministres a approuvé de nouveaux règlements pour renforcer le contrôle sur les sacs en plastique et autres produits à usage unique. Deux textes seront adoptés soit l’Environment Protection (Banning of Plastic Bags) (Amendment) Regulations 2025 et l’Environment Protection (Control of Single Use Plastic Products) (Amendment No. 2) Regulations 2025.
De plus, la définition de « plastique » est désormais élargie à 14 matières issues du pétrole. Les sacs qui ne respectent pas les normes internationales de biodégradabilité ou de compostabilité seront classés comme plastiques classiques, afin d’éviter toute confusion avec les sacs réellement biodégradables ou compostables. Par ailleurs, la mention interdisant l’usage de dérivés pétroliers dans les sacs biodégradables ou compostables disparaît et deux standards supplémentaires pour le compostage domestique sont introduits, permettant une élimination correcte de ces sacs dans les bacs à compost.
Le combat contre l’utilisation de plastique à usage unique ne date pas d’hier à Maurice. Si selon Statistics Mauritius, le nombre de déchets enfouis à Mare Chicose en 2024 était de 498,309 tonnes, soit 7.9 % moins qu’en 2023 (541 141 tonnes), la pollution plastique demeure un problème national. À Maurice, un habitant produirait en moyenne 500 kilos de déchets plastiques et les autorités concernées parlent de plus de 116 000 tonnes de déchets plastiques générées par an, parmi lesquelles seulement 5 000 tonnes sont recyclées, tandis que le reste atterrit dans le site d’enfouissement, déjà saturé, de Mare Chicose.
Pour rappel, l’utilisation des sacs en plastique devait être interdite depuis 2016, et ce, dans le cadre de l’Environment Protection (banning of plastic bags) Regulations 2015. En outre, depuis le 15 janvier 2021, les Environment Protection (Control of Single Use Plastic Products) Regulations 2020 sont entrées en vigueur, interdisant, pour les consommateurs, l’usage de plusieurs produits en plastique à usage unique, dont les couverts en plastique, les assiettes jetables et gobelets, les touillettes à boisson (stirrer) et de récipients de toute forme avec ou sans couvercle qui sont utilisés pour contenir des aliments destinés à la consommation immédiate, sur place ou à emporter, et qui sont fournis par une entreprise de restauration.
Quelques mois plus tard, de nouveaux types de sacs en plastique non biodégradable, notamment les petits sacs (pocket type) couramment utilisés pour les « dholl-puris » notamment ont été interdits sous l’Environment Protection (Banning of Plastic Bags) Regulations 2020. Pour les producteurs et importateurs de produits plastiques, le moratoire pour les Environment Protection (Control of Single Use Plastic Products) (Amendment) Regulations 2025 en ce qui concerne l’interdiction des bols en plastique non biodégradable à usage unique, des gobelets en plastique et des plateaux en plastique a été une fois de plus étendu pour une durée d’un, et ce, jusqu’au 14 janvier 2026. Le ministère de l’Environnement indique que ce nouveau délai permettrait au secteur industriel à faire la transition vers des alternatives sans plastique.
Cependant, les bouteilles Polyéthylène Téréphtalate (PET) sont, qui représentent 17 % des déchets plastiques à Maurice, sont toujours sur les étagères des commerces. À cet effet, il est bon de noter qu’il existe les Environment Protection (Polyethylene Terephthalate PET Bottle Permit) Regulations 2001, qui exigent que les entreprises effectuant l’embouteillage de boissons en bouteilles en PET aient un permis d’embouteillage, ce qui permet aux autorités d’avoir les chiffres exacts sur le volume de bouteilles PET utilisé à Maurice. Il faut par ailleurs noter que sous l’Excise Act, une taxe de Rs 2 est prélevée sur les bouteilles PET. Pour info, pour savoir si le produit utilisé est fait de PET, sur vos emballages, le PET est symbolisé par le chiffre 1 entouré des flèches disposées en triangle.
Si à Maurice l’on avance lentement, mais sûrement, Rodrigues demeure l’exemple d’une île Plastic Waste-free. L’île Rodrigues figure parmi les premiers Petits États insulaires en développement à interdire les sacs plastiques à usage unique en 2014 et depuis l’Assemblée régionale de Rodrigues, en collaboration avec la population locale, a proposé plusieurs actions pour réduire les déchets plastiques sur l’île, notamment l’interdiction des fleurs en plastique et des emballages alimentaires en polystyrène. Néanmoins, les autorités rodriguaises ne s’endorment pas sur leurs lauriers et ont prévu plusieurs autres projets, dont l’ouverture d’un centre pour le tri des déchets, en l’occurrence plastiques.