Que se passe-t-il dans le département de français de l’Open University of Mauritius ? Déjà, en avril dernier, des étudiants avaient adressé une lettre au ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, pour dénoncer une habitude à « faire échouer » les étudiants. Beaucoup ont abandonné par découragement en cours de route. Les résultats des examens du deuxième semestre 2025, tenus en juin/juillet, sont venus raviver la colère. Une fois de plus, un grand nombre de « U » ont été attribués dans les différents modules au programme.
« Beaucoup ont souffert en silence par le passé, mais nous, nous n’allons pas rester tranquilles. » Les étudiants de BA (Hons) French de l’Open University of Mauritius expriment toute leur détermination à faire entendre leur voix et à dénoncer des pratiques « déstabilisantes », qui poussent beaucoup à abandonner leurs études. En avril dernier, les étudiants avaient déjà écrit au ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, lui-même ancien directeur de l’Open University, pour réclamer une enquête indépendante sur les agissements d’une chargée de cours. « We believe her conduct warrants an independent inquiry due to the severe impact on the student’s academic progress and well-being », faisaient valoir ces étudiants.
Aucune suite n’avait été donnée à cette affaire depuis. Sauf que les résultats du dernier semestre, tombés il y a quelques jours, sont venus raviver la colère. Un grand nombre de « U », synonymes d’échec, ont en effet été attribués dans les différents modules au programme. Les résultats étaient quasi similaires au premier semestre. Certains qui ont dû repasser des modules ont échoué une nouvelle fois. Ces étudiants se disent ainsi découragés : « Sommes-nous nuls à ce point ou est-ce une tactique pour nous décourager ? »
Ces derniers font ressortir que le problème est similaire dans les différentes promotions. À titre d’exemple, pour la Graduation Ceremony de décembre 2024, seuls deux étudiants ont pu décrocher leurs diplômes. « Quand nous regardons le livret de Graduation, nous constatons que le BA (Hons) French est le seul programme à avoir aussi peu de diplômés. Pour le BA (Hons) English, par exemple, il y avait 15 diplômés, dont deux ont obtenu un First Class Degree. Ce qui est un paradoxe, car il est connu que les Mauriciens sont plus à l’aise avec le français que l’anglais », insistent des étudiants.
Cette affaire a été répercutée sur les réseaux sociaux et a donné lieu à de nombreux commentaires. Certains ont témoigné que la situation était la même quand ils faisaient leurs études au sein de cette institution. Les étudiants dénoncent également la venue récente d’un chargé de cours dans le département, qui serait « en déphasage avec la réalité numérique ». Or, les cours à l’Open University sont justement des cours en ligne. De plus, déplorent-ils : « Il passe son temps à parler de lui et de son parcours au lieu de faire le cours. »
Les étudiants souhaitent que le ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, intervienne pour mettre un terme à ces pratiques. Selon les témoignages, la situation dans le département de français ne lui est pas inconnue. Il serait même déjà intervenu par le passé, alors qu’il était directeur de l’Open University, afin que des étudiants puissent valider leurs diplômes.
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Kaviraj Sukon promet une enquête
Sollicité concernant la situation à l’Open University, le ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, a indiqué qu’il a demandé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur toute cette affaire. Concernant les allégations de racisme avancées par certains sur les réseaux sociaux, il a fait comprendre qu’il ne tolérera aucun acte de ce genre envers les étudiants.
