Linley Mootien, président de l’association Quatre Tilapat a réagi à l’annonce faite par le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, concernant la construction d’un hôpital vétérinaire moderne.
Pour rappel, lors de sa conférence de presse la semaine dernière, le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, a annoncé la construction d’un hôpital vétérinaire moderne, opérationnel 24 heures sur 24, ainsi qu’une école de formation destinée aux futurs vétérinaires. Un projet qui s’inscrit dans un plan de développement financé par l’Inde à travers une subvention de 215 millions de dollars — soit environ 10 milliards de roupies — couvrant quatre projets phares, parmi lesquels figure la mise en place de cet hôpital pour animaux.
Pour le défenseur de la cause animale, l’annonce est accueillie avec prudence. Linley Mootien, président de l’association Quatre Tilapat souhaite que cet hôpital soit gratuit pour les animaux, comme ces le cas pour les hôpitaux publics. « Des soins gratuits aux animaux permettraient d’alléger le fardeau financier des familles qui n’ont pas les moyens de consulter un vétérinaire privé. Cela contribuerait à réduire l’abandon d’animaux, les accidents sur les routes et, à terme, le nombre de chiens errants. »
« Je sais que la mafia des cliniques vétérinaires n’accueillera pas favorablement le principe de la gratuité. Mais, tout comme les cliniques privées humaines ont dû accepter la réalité des hôpitaux publics gratuits, il devrait en être de même pour le secteur animalier », ajoute-t-il.
Mais l’activiste insiste : la réussite de cet hôpital dépendra surtout de sa gestion. Il met en garde contre les risques de nominations politiques ou de responsables sans expertise réelle. Le Premier ministre a affirmé que l’établissement sera ouvert à tous les animaux. Dans la foulée, il se demande si le futur hôpital prendra également en charge les singes blessés issus des fermes d’exportation controversées.
Linley Mootien rappelle que l’expérience de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), perçue par certains comme une simple vitrine de communication, ne doit pas se répéter. Pour elles, il est essentiel que les feeders et rescuers crédibles, ceux qui œuvrent chaque jour sur le terrain, soient intégrés au fonctionnement de l’hôpital et du sanctuaire national qui doit l’accompagner.
Pour Linley Mootien, la vision doit également être globale : un hôpital central pour traiter les cas les plus graves, quatre dispensaires répartis stratégiquement au nord, au sud, à l’est et à l’ouest afin de garantir un accès de proximité, ainsi que deux cliniques mobiles sillonnant l’île pour répondre directement aux besoins du terrain.
Une telle infrastructure, si elle voit le jour, combinerait soins médicaux, prévention et sensibilisation. Elle représenterait aussi une avancée majeure vers une gestion plus responsable et plus humaine de la place des animaux dans la société mauricienne.