La traque d’un Habitual Criminal, âgé de 24 ans a pris fin par une arrestation décisive lundi, après plusieurs jours d’investigation intense. La Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU) Nord, sous la supervision du sergent Boodhun, en collaboration avec la Criminal Investigation Division de Grand-Baie, a procédé à l’interpellation de deux frères à Pavillon, Cap-Malheureux. L’un d’eux est soupçonné d’être impliqué dans deux affaires criminelles majeures survenues quelques jours plus tôt à Grand-Baie, soit une agression brutale au couteau sur un Français (55 ans) et un vol d’une somme de Rs 700 000 chez un Suisse (46 ans).
Les faits remontent à la soirée du jeudi 18 septembre vers 22 h 45, lorsque le Français, résidant à Fontaine Bleue, à La-Salette, a été surpris chez lui par un intrus armé d’un couteau. Pris au dépourvu, il a tenté de résister, mais l’agresseur a sorti un couteau et l’a violemment attaqué, le blessant grièvement à l’épaule, à la tête et aux bras. Alertée par les cris, son épouse s’est précipitée sur les lieux et a découvert son mari gisant au sol, baignant dans une mare de sang. L’agresseur avait pris la fuite à la faveur de la nuit.
La victime a été transportée en urgence vers une clinique de Moka où une lourde intervention chirurgicale a été pratiquée. Son état reste critique, nécessitant son admission immédiate en soins intensifs.
Dans le même laps de temps, un autre résident du complexe a signalé à la police un cambriolage dans sa villa. Selon cet investisseur suisse, une somme de Rs 700 000, soigneusement conservée dans un sac en cuir noir rangé dans son bureau, a été dérobée. Le signalement du vol, ajouté à l’agression sanglante, a poussé la police à soupçonner un lien entre les deux affaires.
Dès la réception des plaintes, la DCIU Nord a lancé une vaste opération basée sur des renseignements et la technologie. La hiérarchie de la Northern Division a déployé des Field Intelligence Officers sur le terrain, multipliant les points de surveillance et récupérant des images provenant aussi bien des caméras Safe City Network que de systèmes de vidéosurveillance privés.
C’est au fil de ces analyses qu’un indice crucial est apparu. Il s’agit d’une moto de type Pulsar qui a été repérée à plusieurs reprises à proximité des lieux où avaient été commis les délits. La présence suspecte et répétée de l’engin dans la zone a conduit les enquêteurs à concentrer leur attention sur cette piste. Ainsi, une cellule spéciale, installée au Safe City Command Centre, a suivi en temps réel les déplacements de la moto, renforçant les soupçons des enquêteurs.
Après avoir recueilli des informations fiables sur les mouvements du suspect, la police a mis en place une opération ciblée à Pavillon, Cap-Malheureux. Les forces de l’ordre se sont postées discrètement dans une ruelle stratégique. C’est alors que deux hommes sont apparus, correspondant aux renseignements obtenus. Rapidement, les policiers se sont identifiés et les ont interceptés. Ces derniers ont été conduits pour interrogatoire : il s’agit de deux frères, âgés respectivement de 26 et 24 ans, habitant la même localité.
Au cours de leur audition par les enquêteurs de la CID de Grand-Baie, les deux frères ont fini par passer aux aveux. Le plus jeune a reconnu s’être introduit dans la villa du ressortissant français le soir du 18 septembre. Son intention initiale, a-t-il dit, était de commettre un simple vol, mais surpris par le propriétaire des lieux, il aurait paniqué et utilisé son couteau pour neutraliser la résistance, provoquant une agression d’une extrême violence. Son frère aîné, de son côté, a expliqué qu’il était venu le récupérer à moto après les faits. Et ce, avant d’ajouter qu’il ignore que son cadet avait commis un vol.
À l’issue de l’enquête, l’aîné a été relâché, faute d’éléments suffisants pour justifier une détention. En revanche, le cadet a été maintenu en cellule au poste de police de Pointe-aux-Canonniers, sur ordre du surintendant de police Buchoo. La police poursuit désormais ses investigations pour établir toutes les responsabilités, retracer les circonstances exactes du cambriolage et, surtout, retrouver la somme de Rs 700 000.