Conférence de presse du MSM : critiques sévères contre la gestion du secteur public de la santé

Le Mouvement Socialiste Militant (MSM) a tenu, ce jeudi, une conférence de presse consacrée au secteur de la santé. Les intervenants ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « dégradation systémique » des services hospitaliers et de « démotivation inquiétante » du personnel soignant.

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Selon Kailesh Jagutpal, les plaintes quotidiennes sur les réseaux sociaux traduisent une réalité de plus en plus difficile dans les hôpitaux publics. « En 2020, face à la pandémie de |Covid, le système avait prouvé sa résilience malgré les contraintes. Aujourd’hui, même qu’il n’y a pas de crise dans le secteur de la sante ,nous faisons face à une démotivation et un découragement total des personnel de hôpital », a soutenu Jagatpal.

Il attribue cette situation aux « décisions irréfléchies » du ministre de la Santé, Anil Baichoo, et à ce qu’il qualifie de « virulentes attaques » contre le personnel médical. Un cas dramatique a été évoqué : « Des enfants atteints de cancer, qui devaient se rendre à l’étranger pour des opérations, n’ont pas pu le faire après un changement de procédures. Résultat : sept enfants ont perdu la vie », a affirmé -t-il.

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Pour Jagutpal, ancien ministre de la Santé, « l’attitude de Ministre Baichoo se résume à blâmer l’ancien régime. Mais qu’a-t-il concrètement proposé ? Aucun projet ne sort, et le service s’écroule, comme la route Terre Rouge-Verdun ».

Le dossier du paiement des heures supplémentaires a également été abordé. Le ministre Baichoo a récemment évoqué des retards, évoquant une somme de Rs 500 millions non réglée l’ ancien ministre de la sante conteste : « Si vous parlez de budget, montrez les chiffres. Vous ne pouvez pas accuser le système alors qu’il existe des procédures claires », a déclaré Jagatpal.

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Jagatpal a également réagi aux critiques du ministre Anil Baichoo concernant le prétendu manque d’unités du SAMU en 2023. Il a rappelé que chaque unité est rattachée à un hôpital régional et que le nombre d’unités demeure inchangé. « Le ministre oublie de préciser que trois unités existent : deux sont opérationnelles et une est en réserve en cas de panne », a-t-il souligné. Jagatpal a aussi rappelé qu’à Souillac, une petite unité du SAMU avait été ouverte pour des raisons de proximité, permettant ainsi à l’hôpital de dépendre de ce service en cas d’urgence « Le ministre a toutes les cartes en main pour démontrer comment il peut améliorer le service du SAMU. »martelé  -t-il

Autre grief : la fermeture de l’hôpital gériatrique depuis plusieurs mois sans explication, ainsi que l’absence de plan stratégique pour des maladies chroniques telles que le diabète ou le cholestérol.

Le dossier de la transplantation rénale a occupé une place centrale dans les critiques du MSM. En 2017, lors de la visite du Premier ministre indien Narendra Modi, un bâtiment avait été offert pour accueillir une unité moderne dédiée à la transplantation. « Ce projet, financé et soutenu par l’Inde, est resté au point mort », a martelé Jagatpal.

Selon lui, au-delà de l’infrastructure, « il faut former des médecins spécialisés, recruter des experts et mettre en place une équipe dédiée pour que cette unité fonctionne ». Or, aucune avancée n’a été constatée. « Le ministre n’a présenté ni calendrier, ni stratégie. Résultat : des patients en attente de greffe continuent de souffrir ou doivent se tourner vers le secteur privé, à des coûts exorbitants. »

Kailash Jugatpal  accuse Anil Baichoo de « manquer de vision et de planification » et de priver Maurice d’un service de pointe qui aurait pu sauver de nombreuses vies.

Enfin, les récents cas de brutalité dans les hôpitaux, largement relayés sur les réseaux sociaux, ont été évoqués. « Il faut une enquête indépendante, surtout après la mort d’enfants cancéreux privés de soins appropriés », a plaidé le MSM.

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