Institutions : crises et… surprises !

Il convient de saluer bien bas les actions et choix du Premier ministre Navin Ramgoolam s’agissant de la crise sans précédent qui a secoué la Banque de Maurice. D’abord, sa promptitude à désamorcer une situation qu’il a lui-même qualifiée d’intenable. En invitant celui qui avait toute sa confiance et qu’il avait lui-même nommé à la tête de la BoM à démissionner, Navin Ramgoolam a fait preuve de justice et de justesse. La scabreuse affaire impliquant Sithanen Jr a énormément éclaboussé son vieux routier de père. Celui-ci portera cette cicatrice pendant de très longues années. Ce “move” de Ramgoolam lui a valu un gros capital de confiance auprès du grand public, certainement. Surtout après la valse de nominations des proches et d’autres éléments qui n’ont pas manqué de rappeler les pires moments du régime de Pravind Jugnauth !
Ensuite, le choix de Ramgoolam de nommer une femme, en l’occurrence, le Dr Priscilla Muthoora Thakoor, à la succession de Rama Sithanen. Voilà qui consolide davantage ce capital de confiance. Against all odds, contre toutes les spéculations (inévitables et si caractéristiques du Mauricien !), ce Premier ministre qui faisait de la rupture son cheval de bataille durant la campagne 2024 traduit en action ses promesses ! Nommer une femme, le Dr Muthoora Thakoor, pour beaucoup, une inconnue, mais qui, dans l’arène économique et financière, nationale et internationale, n’en est pas du tout une !
Audace. Méritocratie. Reconnaissance. Valorisation. Le gouvernement du changement semble commencer à trouver enfin (après dix longs mois et encore une foule de ratages) de bons repères. Autant pour fédérer la population autour des valeurs et des principes de base qui ont été brutalement bafoués précédemment.
En revanche, avec l’interpellation, suivie de la détention de l’ancien commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, dans la saga “Reward Money”, il est on ne peut plus clair que cette institution traverse une grave crise ! De l’histoire de notre jeune démocratie, l’on n’a jamais vu un CP être traduit en cour et détenu… comme un vulgaire bandit ! Et pourtant, sous le commandement d’Anil Kumar Dip aux Casernes centrales, des hors-la-loi, portant l’uniforme et d’autres en civil, ont sévi ! Il revient au gouvernement du changement d’agir, là aussi, avec beaucoup de maîtrise et d’efficacité. Car il en va de la sécurité de la nation. Police et prisons sont deux sceaux qui doivent impérativement demeurer inviolables. Et pourtant !
L’autre secteur où l’on attend surtout le DPM Paul Bérenger est le dossier des drogues, plus précisément auprès de la NADC. Cet organisme que les deux leaders ont soutenu et créé est très cher au vice-Premier ministre. Ses proches collaborateurs en ont bien fait état sur différentes plateformes relatives. Toutefois, avec l’urgence sur le terrain, de par l’infestation des drogues synthétiques, dites “simik”, et avec le nombre important de jeunes vulnérables et victimes, une réaction diligente est attendue et souhaitable.
Après l’explosion au Népal, cette fin de semaine est marquée par les violences à Antananarivo, capitale de Madagascar. Ce qui a démarré par une manif pacifique a brutalement pris des allures d’émeutes. Des scènes de pillages, des lancers de pierres, des tirs de balles en caoutchouc et d’autres de résistance de la part des manifestants inondent les réseaux sociaux. La colère des Gasy s’explique par leur ras-le-bol face à des promesses non tenues et qui se traduisent par le manque cruel d’eau et d’électricité. Tana est une ville de notre région où travaillent et vivent de très nombreuses familles mauriciennes. L’instauration du couvre-feu par les autorités dès jeudi soir, et l’accessibilité via les réseaux sociaux, permettent aux parents et proches à Maurice de se tenir au courant. L’on prie que cette crise soit rapidement désamorcée et que revienne le calme.
L’explosion de colère des Malgaches n’est pas sans rappeler celle des Népalais, et précédemment, des Bangladais et des Sri Lankais. Face à des dirigeants qui prennent leur population pour acquise, désormais, la génération émergente refuse de se soumettre. Une leçon à retenir, définitivement !
Une nouvelle semaine s’est passée sous les bombes, à Gaza. Malgré le tsunami de votes des pays du monde entier à la United Nations General Assembly reconnaissant un État Palestinien. Et en dépit d’un discours incendiaire aux accents d’une troisième guerre mondiale, signé Donald Trump…

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Husna Ramjanally

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