Décision DPP :La méthode Planting Dip/Jagai au banc des accusés

Les charges provisoires logées par la SST contre Moheeputh, les frères Bissessur, Laurette, père et fils, Sabapati rayées bientôt

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La méthode Dip/Jagai de lutte contre le trafic de drogue, teintée d’allégations de Drug Planting, est désormais au banc des accusés. C’est ce qui découle de la dernière décision du Directeur des Poursuites Publiques, Me Rashid Ahmine, Senior Counsel. Toutes les charges provisoires de trafic de drogue logées par la Police Headquarters Special Striking Team contre Akil Bissessur, Bruneau Laurette, Vimen Sabapati, Avinash Bissessur, Doomila Moheeputh et Ryan Laurette, seront rayées.
En outre, le DPP a réclamé des enquêtes approfondies sur des allégations de Drug Planting dans huit cas traités par la PHQ Special Striking Team (SST). Les personnes arrêtées à l’époque sont Akil Bissessur (1098/2022 et 1364/2023), Avinash Bissessur (1363/2023), Doomila Devi Moheeputh (1099/2022 et 1365/2023), Jean Bruneau Laurette (1212/2022), Jean Luca Ryan Laurette (1214/2022) et Vimen Sabapati (2942/2023). Ainsi, toutes les accusations provisoires contre eux seront rayées.
Me Ahmine a recommandé que tous les cas mentionnés fassent l’objet de Further Investigations de la part de la police. Ainsi, il fait ressortir que son bureau prendra un peu plus de temps que prévu pour décider de la marche à suivre sur chacun des dossiers concernés. « The further investigation requested will include but will not necessarily be limited to the allegation made by the suspects. These must adequately and fairly looked into before any decision is taken », fait-il comprendre.
Le DPP souligne que ces cas ont été portés de l’avant en 2022 et 2023 et il a recommandé que les charges provisoires soient rayées « in the interest of justice and in fairness ». Ainsi, il demande aux différentes Cours de justice où ces cas sont traités de fixer une date rapidement afin que les accusations provisoires soient rayées. Ce n’est qu’après cette étape que les protagonistes ne seront plus sujets aux conditions rattachées à leur remise en liberté conditionnelle.
Entre-temps, Me Ahmine affirme avoir pris cette décision après consultation avec le commissaire de police, Ravine Sooroojebally. Il précise que l’abandon d’acte d’accusation provisoire à ce stade ne doit pas être considéré comme une No Further Action. Il indique qu’une décision sera prise sur ces dossiers à la fin des Further Investigations menées par la police sur les allégations de Drug Planting.
Par ailleurs, Me Ahmine dit avoir tenu compte du fait que les mêmes officiers de la SST qui ont mené les opérations sur le terrain sont les mêmes à avoir conduit l’enquête. Et ces derniers font l’objet d’accusations de Drug Planting. « These are extremely serious allegations against police officers who were investigating into the different cases », met-il en exergue. Il dit être au courant de plusieurs plaintes déposées par les suspects concernés contre la SST à l’Independent Police Complaints Commission.
Les saisies de drogue concernées par cette décision du DPP sont les suivantes : le 19 août 2022, la SST a débarqué chez un proche de Doomila Moheeputh à Palma pour une fouille. Cette dernière était avec son compagnon Akil Bissessur. La police a saisi 53 grammes de drogue synthétique valant Rs 260 000. Ils nient les faits et avancent que la drogue a été « plantée ».
Le couple est de nouveau arrêté sur le parking de l’immeuble Dreamton Park, Sodnac, le 16 juin 2023. Ils ont refusé de prendre un colis contenant de la drogue livrée par un officier de la SST habillé en facteur. Akil Bissessur et Doomila Moheeputh affirment qu’ils n’avaient rien commandé d’Allemagne. Ils sont quand même arrêtés ainsi qu’Avinash Bissessur car le paquet portait son nom avec l’adresse de son frère. Le colis contenait 1 022 comprimés soupçonnés d’être de la drogue.
Par ailleurs, la SST a arrêté Bruneau Laurette et son fils Ryan Luca Laurette le 4 novembre 2023 à Saint-Pierre. Les policiers découvrent 46,2 kg de haschich d’une valeur marchande de Rs 230 millions dans le coffre de la voiture de l’activiste politique. Son fils est aussi arrêté car il dormait dans la maison. Les deux nient être impliqués dans un trafic de drogue. Bruneau Laurette évoque un “drug planting” car le coffre du véhicule n’était pas fermé à clé. Il a donné d’autres éléments pour appuyer ses accusations contre la SST.
Vimen Sabapati, ex-garde du corps personnel du Premier ministre, Navin Ramgoolam, est arrêté par la SST à Port-Louis le 3 mai 2023 avec 10,3 kg d’héroïne d’une valeur de Rs 155 millions dans son sac de sport. Il nie les faits et avance que la police a mis les paquets de drogue dans le sac. Lui aussi porte plainte à l’IPCC en remettant certaines vidéos.
Tous ces protagonistes, qui ont comme similarité d’être les opposants de l’ancien régime, ont toujours clamé leur innocence. Désormais, ils seront convoqués au Central CID dans les prochains jours pour donner plus de détails sur les allégations de Drug Planting.

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