On ne compte plus le nombre de fois où les amoureux du patrimoine ont mis en avant l’état lamentable dans lequel se trouve l’édifice en bois du Mauritius Underwater Group (MUG). Une partie du terrain ayant été restitué au ministère du Logement et des Terres en 2019 pour y construire une route, dans l’optique de l’aménagement de la ligne de chemin de fer, les locataires avaient été contraints de plier bagage. Certains ministres, députés et Junior Ministers du gouvernement du Changement étaient alors montés au créneau pour exiger la conservation et la réhabilitation de ce bâtiment, qui avait fait office jusqu’en 1956 de résidence pour les chefs de gare ferroviaire avant d’accueillir, jusqu’en 1969, le chef de poste de Phoenix. Mais leurs revendications semblent avoir été rangées aux oubliettes.
SOS Patrimoine en Péril, toujours à l’affût, nous rafraîchit la mémoire. « Malgré plusieurs représentations officielles faites aux autorités, ainsi que deux questions adressées à l’ancien ministre du Patrimoine culturel au Parlement, l’ancienne maison du MUG se trouve toujours un état de délabrement regrettable. Dans ce contexte, il apparaît difficile de considérer que ceux qui avaient la responsabilité d’agir, mais se sont abstenus, puissent désormais invoquer l’ignorance », dit l’Ong.
Cette dernière cherche maintenant à connaître le pourquoi de cette inaction. « Il serait souhaitable qu’à un moment donné, des explications soient apportées quant à la situation de ce vestige historique. Il importe aussi de rappeler que durant toute la période d’occupation par le MUG, le bâtiment a été maintenu dans un état satisfaisant, et que c’est uniquement à partir du moment où il a été demandé au groupe de quitter les lieux que sa détérioration s’est accélérée de manière significative », reprend l’Ong.
Les matériaux traditionnels qui composent la bâtisse – tels le bois, la pierre et la tôle – figurent parmi les éléments qui contribuent le plus à son cachet colonial, rappelle-t-on. De plus, le toit incliné et le bois procurent une atmosphère chaleureuse à l’intérieur, où les murs sont ornés de photos retraçant les événements ayant jalonné l’histoire du MUG, dont l’exploit de la découverte, en septembre 1964, de l’épave du HMS Sirius, un vaisseau ayant coulé lors de la bataille de Vieux-Grand-Port, en 1810.
L’on y retrouve aussi les noms des membres fondateurs du club, dont Johnny Wood, Roger Rivalland, Fakhru Currimjee, Gisèle Poncini, Victor Latimer et son fils, Robert Latimer, qui a publié un livre en 1977 pour raconter la genèse du club, de 1963 à 1977.
LÉGENDES
Le bois, la pierre et les pièces de tôle composant la bâtisse figurent parmi les éléments contribuant le plus à son cachet colonial