Éducation – Secondaire : Le syndicat des recteurs clarifie la situation avec le ministère

L’UDRRU plaide pour une bonne communication afin de préparer l’année scolaire 2026 dans les meilleures conditions

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Après avoir tapé du poing sur la table suivant certaines situations prévalant dans les collèges d’État, l’United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU) a eu une réunion avec le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad et son état-major, lundi. Parmi les principaux sujets de discorde : le fait de réquisitionner des enseignants par le Mauritius Examinations Syndicate (MES) pour les examens du National Certificate of Education (NCE), les transferts et l’absence de clarté sur les changements à venir.

Après plusieurs demandes de réunion, les dirigeants de l’UDRRU ont finalement été reçus au ministère de l’Éducation, lundi. Le syndicat des recteurs des collèges d’État était monté au créneau la semaine dernière, après avoir vu une nouvelle fois leurs établissements être dépouillés de leurs enseignants, pour assurer la surveillance du NCE. Une semaine plus tôt, le MES avait organisé deux réunions, pendant les heures de classe, concernant ces examens. Ce qui a provoqué des inconvénients dans les collèges, où les cours ont dû être interrompus, en l’absence des enseignants.

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L’UDRRU a exposé cette situation au ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, plaidant pour une intervention auprès du MES, afin que cet organisme trouve des solutions alternatives concernant la surveillance des examens, au lieu de puiser dans le bassin des éducateurs. D’autant que ces derniers sont aussi engagés dans la surveillance des examens de School Certificate (SC) et de Higher School Certificate (HSC).

Vikash Ramdonee, président de l’UDRRU, se dit satisfait de cette réunion et souhaite que les actions discutées soient mises en œuvre. « L’écoute est la plus grande forme de respect envers l’autre. Nous apprécions que le ministre nous ait accordé du temps pour cela, même s’il avait un agenda chargé. Nous avons parlé des problèmes rencontrés avec le MES, concernant les examens du NCE. Il est d’accord qu’il ne faut pas tenir des réunions pendant les heures de classe. Il faudra maintenant trouver des solutions pour la surveillance. Nous avons suggéré de se tourner vers l’Université de Maurice, par exemple, qui a son Pool of Invigilators. »

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L’UDRRU a plaidé également pour une ligne de communication avec le ministère sur des sujets en particulier. « Il n’est pas nécessaire que le ministre soit là à chaque fois, mais nous pouvons avoir des réunions, avec ses officiers de temps à autre pour aborder des sujets liés au bon déroulement de la vie scolaire », dit-il. Le syndicat a également demandé des précisions sur le maintien ou pas des examens du NCE l’année prochaine, afin d’informer les parents et préparer leurs élèves.

Il lui a été demandé d’attendre la publication du Blueprint annoncé après la tenue des Assises de l’éducation, pour en savoir plus. Le syndicat a profité de cette occasion également pour aborder le dernier rapport de Statistics Mauritius sur l’éducation, qui démontre que la performance est en baisse. « À l’UDRRU, nous avons fait une analyse et nous avons attiré l’attention sur le fait que les Contact Hours entre enseignants et élèves ont été réduits. »

Les éducateurs ont droit à plusieurs types de congé en dehors des vacances scolaires, dont le Vacation Leave de 19 jours, sans compter les Sick Leaves, Casual Leaves et absences pour la surveillance des examens. « Cela impacte fortement les 38 semaines de cours. Nous n’avons pas demandé la suppression de ces congés, mais de travailler ensemble pour trouver des solutions afin que les élèves ne soient pas pénalisés. Le jour où nos collèges publics – États et privés – tombent, c’est Maurice qui va couler avec. Les familles de la classe moyenne n’ont pas d’argent pour envoyer leurs enfants dans les collèges payants », devait s’appesantir Vikash Ramdonee.

L’autre sujet au menu des discussions concerne le transfert des recteurs. L’UDRRU a demandé une représentation au comité de transfert, comme tel est le cas pour les syndicats des enseignants du primaire et du secondaire. « Moi-même, en tant que président du syndicat des enseignants, j’avais participé à ces comités. Pourquoi n’est-ce pas le cas pour les recteurs ? », a mis en avant le syndicaliste avant d’ajouter : « L’UDRRU n’a pas l’intention de dicter le ministère à ce sujet mais de s’assurer que ses membres aient droit à un traitement équitable et que l’exercice soit effectué dans la transparence.»

Le cas d’une rectrice de la zone 1, tombée malade après une situation conflictuelle au sein de son établissement, couplée de trois transferts en deux jours, a aussi été abordé. Le syndicat a fait valoir que cela aurait pu être évité si le directeur de la zone avait agi promptement. Le cas est actuellement en cour.

Concernant le bullying, l’UDRRU a plaidé pour une formation et sensibilisation continue. Un atelier d’un jour ne peut régler tous les problèmes, a expliqué Vikash Ramdonee, qui est d’avis qu’il ne faut pas tout mettre sur le dos des recteurs et que chaque autorité, à différents niveaux, doit assumer ses responsabilités.

Le syndicat a également insisté pour que la formation pédagogique soit maintenue pour les enseignants : « Nous sommes d’accord que l’obligation de détenir le PGCE a été abolie pour régler le problème de manque d’enseignants. Mais nous sommes d’avis que ceux qui sont recrutés doivent le faire dans les deux années suivant leur prise de service. La dimension pédagogique est aussi importante que le diplôme universitaire. »

Le syndicat a suggéré que cette formation ne soit pas réservée exclusivement au Mauritius Institute of Education (MIE), qui souvent, ne peut répondre à la grande demande. « Nous sommes d’avis que l’Open University, l’Université de Maurice et l’Université de Technologie, qui sont des institutions d’État, peuvent aussi offrir ces cours. »

L’UDRRU estime que pour que la rentrée 2026 soit sereine, tous les sujets en suspens doivent être réglés au plus vite. Le syndicat est disposé à collaborer avec les autorités dans l’intérêt des élèves : « La priorité des priorités demeure les élèves et chacun doit assumer ses responsabilités, à son niveau, pour leur offrir une bonne éducation et dans les meilleures conditions », indique-t-on.

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