HÔTELLERIE : Lux libère sa capacité d’investissement grâce à une dette allégée

Le groupe hôtelier Lux Island Resorts (LIR) a bouclé son exercice financier au 30 juin sur une note positive. Malgré un contexte marqué par la flambée des coûts opérationnels avec le CCR Levy, le réalignement salarial et le paiement du 14e mois, le groupe démontre sa résilience et préserve sa trajectoire de croissance.

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« Au 30 juin, les arrivées touristiques au niveau national affichaient une hausse de 3,8 %. Nous allons atteindre 1,4 million de touristes pour l’année calendaire, vu la tendance actuelle », souligne Désiré Elliah, Chief Executive Officer (CEO) de Lux Island Resorts. L’archipel des Maldives a, lui aussi, battu des records, franchissant la barre des 2,1 millions de touristes, en hausse de 9 % sur un an. La Chine et la Russie représentent désormais un quart de ce flux, aux côtés du Royaume-Uni et de l’Allemagne.

Quant à La-Réunion, Lux y consolide sa présence avec une clientèle majoritairement française (64 %), suivie des locaux et des marchés allemand et belge. Pour l’ensemble du groupe, le profil des touristes accueillis reflète une forte domination des Britanniques (36 %), suivis des Français (20 %) et des Allemands (13 %).

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Sur le plan financier, Lux Island Resorts a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de Rs 10,6 milliards, contre Rs 9,7 milliards l’an dernier, soit une croissance de 9,3 %. Cette performance est soutenue par une hausse du taux d’occupation moyen, passé de 77,9 % à 81,4 %, avec des pics atteignant 92 % sur certains mois. « Pour le groupe, ce taux est exceptionnel. Notre meilleur hôtel a affiché 93 % de remplissage en basse saison, ce qui montre que cette notion de basse saison tend à disparaître », explique Jean-Claude Béga, président de Lux Island Resorts.

L’EBITDA global du groupe s’établit à Rs 2,74 milliards, en hausse de 2,2 %, porté principalement par Maurice qui génère près de 70 % des revenus. Les Maldives contribuent à hauteur de 20 %, et La-Réunion à 9 %. Le résultat avant impôt s’améliore de 6 %, atteignant Rs 1,45 milliard, tandis que le bénéfice net attribuable ressort à Rs 1,21 milliard. Les actionnaires obtiennent ainsi un bénéfice par action de Rs 8,81, en progression de 6,5 %.
Cette performance a été réalisée malgré des charges accrues. Le paiement du 14ᵉ mois en décembre 2024 et le réalignement salarial ont pesé sur les comptes, de même que le Corporate Climate Responsibility Levy. « Comme toutes les compagnies, nous avons été impactés par le CCR. Cela a augmenté notre charge fiscale, en plus de l’ajustement des salaires. Mais nous avons tenu le cap grâce à la bonne dynamique des marchés et l’efficience opérationnelle », dit Désiré Elliah.

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Pour Jean-Claude Bega, l’effort consenti en faveur des salariés est une évolution positive : « travailler dans l’hôtellerie demande beaucoup de sacrifices. Cette révision salariale contribue à rendre notre industrie plus attractive. »

Lux poursuit sa stratégie de désendettement, avec le remboursement de Rs 924 millions de prêts en 2025. L’endettement total s’élève désormais à Rs 3,2 milliards, contre Rs 4,2 milliards un an plus tôt, ramenant le ratio d’endettement à 15 %. Parallèlement, la trésorerie atteint Rs 1,5 milliard, renforçant la flexibilité du groupe. « Nous ne sommes pas inquiets sur notre capacité à financer de futurs projets », poursuit le CEO.
Le dividende est maintenu à Rs 2.50 par action, pour un décaissement total de Rs 342,8 millions, confirmant une politique équilibrée entre rémunération des actionnaires et préservation des liquidités.

Les mois de juillet et août se sont révélés particulièrement positifs, et les réservations pour septembre dépassent celles de 2024. Le groupe s’attend donc à un premier trimestre 2025/26 supérieur à celui de l’exercice précédent. « Jusqu’au 31 décembre, le niveau des réservations est très satisfaisant. C’est rare que nous réalisions des profits entre juin et septembre, c’est-à-dire pendant la basse saison, mais cette année, ce sera surement le cas », souligne Désiré Elliah. Néanmoins, les nouvelles taxes, comme la Fair Share Contribution et l’Alternative Minimum Tax, devraient peser sur les résultats futurs.

Avec une trésorerie renforcée et un niveau d’endettement assez bas, le groupe est prêt à saisir de nouvelles opportunités de croissance. « Nous avons du cash et vu notre endettement, on a un gros potentiel pour développer des activités ailleurs. Nous cherchons des opportunités dans la zone océan Indien et en Afrique. Les Seychelles nous intéressent aussi, mais la priorité est de trouver les bons partenaires », confie Jean-Claude Béga. Le groupe envisage donc de renforcer son empreinte régionale, potentiellement en cohérence avec les investissements réalisés par son actionnaire de référence, IBL, notamment au Kenya.

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