Anti-bullying Session

DR ZIBYA ISSACK

9h17. Un mois de septembre.  Une séance de travail se prépare. On me confie deux élèves à accompagner. Tranquille, je m’y rends, sans trop savoir à quoi m’attendre. 9h30, le mystère plane encore et  hop ! Notre présentateur, Preetam Mohitram, aussi vif que l’éclair, surgit sur scène avec une voix claire et percutante. Il fend le silence et nous secoue de notre torpeur. Le ton est donné. La séance commence.

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9h17. Un mois de septembre.  Une séance de travail se prépare. On me confie deux élèves à accompagner. Tranquille, je m’y rends, sans trop savoir à quoi m’attendre. 9h30, le mystère plane encore et  hop ! Notre présentateur, Preetam Mohitram, aussi vif que l’éclair, surgit sur scène avec une voix claire et percutante. Il fend le silence et nous secoue de notre torpeur. Le ton est donné. La séance commence.

On attend la première intervenante sur scène lorsque soudain, on réalise qu’elle vient de faire son entrée parmi la foule. Les élèves sont surpris et on remarque déjà que c’est une journée hors normes qui s’annonce….interactive. Le thème du jour : le harcèlement scolaire : comprendre, prévenir, agir. Plusieurs professionnels défilent pour aborder les causes, les conséquences et les initiatives actuelles. 

Première pause…

Il est 10h30. Les enfants ont faim. Moi aussi. Nous nous dirigeons vers la cantine où nous sommes encore une fois surpris. Une boîte à emporter avec de la bonne bouffe : pizza, cup cake emballé à la manière de maman, gâteau salé, jus de fruits.

On reprend la séance avec slam, musique, opinions exprimées. Les différents talents des enfants de Maurice sont dévoilés. Sans nous en rendre compte, une véritable thérapie pour rebooster la confiance chez les jeunes est offerte…en toute subtilité. L’attention est palpable. Personne ne décroche. Pas une seconde pour flâner ou s’évader.

Deuxième pause…

Non, les enfants, on ne vous laissera pas rentrer sans manger. Et là, toute l’humanité se défile dans les sacs confectionnés comme des « tant manze » préparées par grand-mère cette fois-ci ; biryani, pomme, goûter, bouteille d’eau. Sans vouloir encenser qui que ce soit, il faut bien admettre ceci : c’est bien le «papa-pré-Noël de septembre» qui est derrière les rideaux. Il veut non seulement que les enfants de zil Moris soient à l’abri du harcèlement scolaire mais pense aussi à leurs petits ventres. « Le cœur humain est un instrument de mille cordes, qui ne sont toutes accordées que par l’amour ». [Charles Dickens]. Cette citation évoque la sensibilité du cœur, capable de vibrer à l’unisson uniquement sous l’effet d’un cœur sincère. Qu’on l’admette ou qu’on le nie, Tonton Mahend a conquis le cœur des enfants…

Ce que je retiens…

Parler, signaler, soutenir, prévenir ; voilà ce que je retiens en gros de cette journée sur le harcèlement scolaire. J’aurais aussi compris une chose : si les enseignants et les psychologues accompagnent et agissent comme guides, ce sont souvent les enfants eux-mêmes, qui, grâce à leur proximité naturelle, détectent en premier les signes de harcèlement chez leurs camarades. Ces sentinelles discrètes, plus proches de leurs semblables, perçoivent avec une acuité rare le moindre signe de harcèlement, avant même qu’il ne prenne forme. Et c’est là que le reste du travail s’enchaîne…

 

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