« Le dialogue sur l’État de droit acquiert une plus grande importance lorsqu’il est considéré par rapport au partage qui existe entre nos deux pays », a affirmé le chef juge de l’Inde, Bhushan Ramakrishna Gavai, à l’occasion de la première conférence organisée dans le cadre du Sir Maurice Rault Memorial Lecture. Cette première conférence a été donnée devant une salle comble composée de légistes mauriciens et en présence du président de la république, Dharam Gokhool, du Premier ministre, Navin Ramgoolam, du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, et de la cheffe juge, Rehana Mungly-Gulbul.
Le chef juge indien a rendu un vibrant hommage à l’ancien chef juge sir Maurice Rault, « un juriste qui a laissé une marque indélébile sur les questions juridiques. Someone whose career in law was testimony to the higher earnings of justice, fairness and fidelity to the rule of law. »
Il s’est également appesanti sur les liens historiques entre les deux pays. « L’Inde et Maurice partagent une histoire profonde et déterminante. Les deux nations ont vécu les épreuves de la colonisation et ont émergé après des décennies de luttes pour déclencher leur dur travail vers l’indépendance. Les colonisateurs français ont emprisonné les Indiens de la région de Pondichéry jusqu’à Maurice en 1729, les forçant à travailler comme artisans et médecins loin de leur maison », a-t-il faut ressortir.
Bhushan Ramakrishna Gavai a aussi relevé qu’entre 1834 et les années 90, près de 500 000 Indiens ont été expulsés de leur pays et envoyés vers Maurice. « Ces hommes et ces femmes ont été soumis à l’injustice coloniale et ont survécu avec une résilience remarquable. Au cours des générations, ils ont fait de Maurice leur maison, leur langue, leurs traditions et leur culture, leur très propre nation. Cette histoire reflète non seulement les moments forts entre nos pays, mais aussi les émotions profondes partagées entre nos peuples. Notre voyage en tant qu’indépendants a aussi été unifié par l’héritage de Mahatma Gandhi. Hier, il a été commémoré le 156ᵉ anniversaire de Mahatma Gandhi », a-t-il indiqué.
« J’ai eu le privilège de le saluer à l’Institut Mahatma Gandhi, à Port-Louis. Sa vie a démontré que la loi et l’éthique, quand alignées, peuvent devenir une force capable de libérer les nations et de transformer les sociétés. Il est resté à Maurice du 29 octobre au 15 novembre 1901. Pendant ce temps, il a inspiré les travailleurs indiens avec trois messages transformateurs : l’importance de l’éducation, la nécessité de l’engagement politique et la signification de la connexion avec l’Inde. En son honneur, la fête nationale de Maurice est célébrée le 12 mars, marquant la date de la Salt March historique de Gandhi », a-t-il ajouté.
Le chef juge a aussi déclaré qu’«aujourd’hui encore nos relations ont évolué dans un partenariat solide de confiance, de développement et de solidarité. L’Inde a été un partenaire fiable dans le parcours de Maurice, que ce soit à travers des initiatives de développement, des projets d’infrastructures transformateurs, des collaborations culturelles ou la sécurité maritime. »
Pour conclure ce chapitre, Bhushan Ramakrishna Gavai a affirmé que Maurice n’a jamais failli à son soutien à l’Inde dans ses moments de nécessité. « Le voyage partagé a transformé nos sociétés, nos valeurs et notre engagement à la justice, à la liberté et à la gouvernance démocratique. Le dialogue sur l’État de droit acquiert une plus grande signification tenant compte de tout ce que nous avons en commun. »
Il est revenu à l’Attorney General, Gavin Glover, de présenter initialement le distingué visiteur. Il a expliqué que cette nouvelle plateforme a d’abord été conçue par le président de l’Association du Barreau de Maurice en collaboration avec la Cour suprême « afin d’enrichir notre tradition juridique et d’élever le débat public dans ce pays, par l’intermédiaire d’éminents intervenants du monde entier ».
« We hope to renew our understanding of the very foundation of our democracy, the rule of law. This is the principle that all persons and entities, including the State itself, must be accountable to laws that are publicly promulgated, equally enforced and independently adjudicated. It is therefore very fitting to have named the first of this series after Sir Maurice Rault, a former Chief Justice and Attorney General, for his life epitomized the one trait that makes the rule of law possible – courage of conviction », a-t-il conclu.
Le CJ de l’Inde : « Le dialogue sur l’État de droit prend plus d’importance »
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