Post-Wakashio : Le National Oil Spill Contingency Plan revu pour une gestion plus efficace

Le ministère de l’Environnement a réagi rapidement aux critiques et recommandations de la Cour d’investigation sur l’échouement du MV Wakashio. Un nouveau National Oil Spill Contingency Plan a ainsi été préparé et validé par le Conseil des ministres. Une nouvelle législation, des partenariats internationaux et un renforcement ciblé des capacités sont prévus afin de mieux préparer le pays à faire face aux marées noires. Plusieurs organisations régionales et internationales ont apporté leur collaboration.

- Publicité -

L’échouement du MV Wakashio en juillet 2020 a mis en évidence des lacunes critiques en matière de coordination, d’équipement, de formation et de mobilisation communautaire. Le ministère de l’Environnement en a profité pour enclencher des réformes. Un nouveau National Oil Spill Contingency Plan a de ce fait été élaboré. Cela implique une nouvelle législation, des partenariats internationaux et un renforcement ciblé des capacités. Ce plan moderne, inclusif et opérationnel intègre les leçons tirées des incidents passés et positionne Maurice pour répondre plus efficacement aux menaces futures de pollution par hydrocarbures.

Parmi les principales mises à jour du NOSCP, il y a d’abord l’aspect juridique et institutionnel. L’Environment Act 2024 impose désormais un examen du NOSCP tous les cinq ans. La mise sur pied d’un National Oil Spill Coordination Committee est aussi prévue. La participation de volontaires sera officiellement inclu dans le plan. Les compagnies pétrolières auront désormais l’obligation de déclarer et de maintenir à jour leurs inventaires d’équipements. Elles auront également l’obligation d’élaborer des plans d’urgence et de notifier tout déversement. De même, elles devront procéder à une évaluation des risques.

- Publicité -

Par ailleurs, des critères spécifiques seront clairement définis pour les opérations de nettoyage. Les pouvoirs du directeur de l’environnement seront aussi renforcés pour la mise en application du plan.

L’autre aspect du nouveau NOSCP concerne les outils de planification et améliorations techniques. Une première révision et validation du plan par les parties prenantes a eu lieu en 2021. Une évaluation, avec le soutien du secrétariat de la Convention de Nairobi, a été réalisée en 2022. D’autres révisions ont été faites en 2023, suivant des consultations avec des partenaires de dix secteurs, différents départements du gouvernement et des Ong.
Le National Incident Management System a ainsi été remplacé par l’Incident Command System, offrant une chaîne de commandement plus claire et adaptable à l’ampleur de l’incident. Les rôles et responsabilités ont été identifiés et renforcés. La classification des niveaux de réaction (Tier Response) a été révisée, fondée non seulement sur le volume, mais aussi sur la sensibilité et le contexte.

- Advertisement -

De nouveaux sous-plans spécialisés ont aussi été réalisés, avec le soutien de l’Agence Française de Développement. Ce qui inclut un plan de coordination des volontaires pour les marées noires, un plan de gestion des déchets liés aux marées noires et un cadre d’évaluation des impacts environnementaux et socio-économiques.

Un Coastal Sensitivity Atlas and Tactical/Operational Map pour Maurice et Rodrigues a par ailleurs été élaboré. Et ce, en collaboration avec le PNUD, la JICA et le Nairobi Convention Secretariat (NCS). Un Integrated Environmental Monitoring Plan a aussi été développé afin de suivre la restauration des écosystèmes sur le long terme.

La préparation et le renforcement des capacités sont un autre pilier du nouveau plan. La JICA a soutenu au renforcement des capacités institutionnelles et la préparation de l’Oil Spill Preparedness and Response Management Programme 2022-25. Les experts japonais ont ainsi formé sept officiers, soit trois du ministère de l’Environnement, deux de la National Coast Guard et deux de la Special Mobile Force. Ils agiront comme experts nationaux. Des fiches tactiques pour Port-Louis, les régions du Sud-Est et du Nord-Est ont aussi été élaborées.

Des formations nationales, incluant à Rodrigues, seront menées en vue de former plus de 500 intervenants, issus du gouvernement, du secteur privé et de la société civile. La formation de cadres supérieurs de niveau 3 de l’Organisation Maritime Internationale est aussi au programme afin de renforcer les capacités décisionnelles.

En ce qui concerne les équipements et les infrastructures, un audit a été réalisé avec le soutien de l’AFD. La JICA a fait don d’équipements à utiliser pour les formations ou en cas de marée noire. Le gouvernement fera acquisition de plus de 8 000 mètres de barrages flottants, d’écrémeurs, de pompes, de réservoirs de stockage et d’accessoires associés. Tout cela en plus d’une étude de faisabilité pour un dépôt régional d’équipements à Maurice et dans d’autres pays de l’océan Indien, avec le soutien de la COI.

La coopération régionale et internationale constitue justement un autre pilier du NOSCP. Ce qui passe d’abord par un alignement avec le Regional Oil Spill Contingency Plan, sous la Convention de Nairobi et la COI. Des exercices de simulation au niveau local et régional seront organisés. Différentes organisations – dont l’OMI, la JICA, le PNUD, l’AFD, l’USAFRICOM et la COI – apporteront leur soutien pour le renforcement des capacités, l’acquisition d’équipements et le développement institutionnel en matière de lutte contre les marées noires.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques