Drogues synthétiques : R&A plaide pour une refonte de la politique antidrogue

Face à la progression inquiétante des drogues synthétiques à Maurice, le parti Rezistans ek Alternativ (ReA) tire la sonnette d’alarme. Le parti lance un appel à une réforme urgente et structurelle de la politique antidrogue, estimant que les approches actuelles ont échoué à contenir le fléau. Parallèlement, le parti annonce l’organisation d’un débat public, prévu pour le jeudi 16 octobre à 17 h, dans la salle du conseil de la municipalité de Port-Louis. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un appel à une réforme en profondeur de la politique antidrogue du pays.

- Publicité -

Ce point de presse, tenu samedi, au centre Mama Kouraz à Moka, marque une première depuis les dernières élections. À travers l’intervention de Michel Chiffonne, membre du comité national et conseiller municipal dans le Ward 1 de Port-Louis, ReA a dressé un constat sévère.  « Depuis l’arrivée des drogues synthétiques en 2014-15, les conséquences sociales sont dramatiques pour les jeunes et leurs proches. De plus, ces substances changent constamment de composition, rendant la lutte encore plus complexe », dit-il. Le parti dénonce l’inefficacité des politiques centrées exclusivement sur la répression. Face à une situation qualifiée de crise sociale, ReA milite pour une stratégie fondée sur la réduction des risques et le respect des droits humains — des principes déjà présentés par le parti à la commission d’enquête présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen.

NADC : des débuts poussifs

- Publicité -

La mise en place de la National Agency for Drug Control (NADC) fin 2024 n’a pas, selon ReA, répondu aux attentes. Le parti pointe un manque de clarté dans les orientations, une absence de coordination avec les organisations non-gouvernementales, ainsi qu’une opacité budgétaire. « On avait annoncé la mise en place d’une hotline, mais qui n’est pas opérationnelle à ce jour », a déclaré Michel Chiffonne. Interrogés par la presse sur d’éventuelles rencontres avec la NADC, les représentants de ReA ont confirmé qu’aucun échange n’a encore eu lieu, tout en relayant les appels des ONG à la création d’un sous-comité spécialisé. Quant à la direction de l’agence, le parti souligne que le problème dépasse les personnes. « Le problème n’est pas le Chairman en lui-même, mais l’absence d’une politique claire », soutient le porte-parole, réitérant que « la drogue est une problématique complexe qui nécessite des décisions collectives et urgentes. »

D’autre part, ReA annonce l’organisation d’un débat public le jeudi 16 octobre à 17 h, dans la salle du conseil de la municipalité de Port-Louis. L’objectif : ouvrir un espace de discussion autour des enjeux liés aux drogues synthétiques et à la protection de la jeunesse.

- Advertisement -

Le parti se dit encouragé par la mise en place d’un comité ministériel réunissant 16 membres du gouvernement, susceptible d’insuffler une dynamique politique. « Le comité peut prendre les décisions qu’il faut et fournir les Guidelines et la policy », avance Michel Chiffonne, tout en appelant à des mesures concrètes et coordonnées.

ReA affirme que si l’éradication totale des drogues paraît peu réaliste, il est néanmoins possible d’en atténuer les effets destructeurs. « La drogue est un fléau que nous ne pourrons sans doute pas éradiquer, mais nous pouvons en limiter les risques, protéger la jeunesse et faire reculer les drogues synthétiques », a-t-il conclu.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques