L’affaire entourant l’arrestation du journaliste Narain Jasodanand continue de susciter des remous au sein des forces de l’ordre. Ce mardi 7 octobre, le Premier ministre Navin Ramgoolam a révélé au Parlement que six policiers impliqués dans l’opération ayant mené à l’arrestation du journaliste ont été mutés vers d’autres unités.
Cette décision, a-t-il précisé, a été prise afin d’« éviter de compromettre l’enquête » en cours.
L’arrestation de Narain Jasodanand fait suite à deux plaintes enregistrées par un haut cadre de la Mauritius Investment Company le 29 août et par le CEO d’Elysium Capital le 11 septembre.
Selon les informations communiquées au chef du gouvernement par le Commissaire de police, le Central CID aurait tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec Narain Jasodanand, sans succès. Face à l’absence de réponse, une réunion a été convoquée au siège du CCID, au cours de laquelle il a été décidé de recourir à un mandat de perquisition. Ce mandat a été émis par la Cour de Curepipe, sans que le Commissaire de police n’en ait été informé, a souligné le Premier ministre.
Suite à son arrestation, le journaliste a lui déclaré avoir été victime d’intimidations. Ce qui a poussé le chef du gouvernement a demandé à ce qu’une enquête soit faite sur cette affaire, réaffirmant son attachement au respect des droits humains. Par ailleurs, Navin Ramgoolam a précisé que, selon les informations obtenues auprès du Commissaire de police, le journaliste aurait lui-même jeté son téléphone portable au sol lors d’un accès de colère. « I am informed that Mr. N.J. grew vexed and threw his two mobile phones on the floor », a-t-il déclaré.
« I made it clear on numerous occasions… I consider respect for human rights and application of section 5(1) and section 5(2) of the Constitution as the bedrock of any civilised society », a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement a insisté que son administration ne tolérera aucune violation des droits fondamentaux, contrairement, selon lui, à ce qui prévalait sous l’ancien régime.
« I asked the Commissioner of Police to carry out an enquiry into the action taken by the Police Officers. Upon the outcome of the enquiry, appropriate disciplinary actions will be taken », a soutenu le Premier ministre.