Le Housing and Population Census 2022 indique que Maurice comptait 86 607 personnes handicapées, dont 82 815 âgées de 16 ans et plus. 42 674 personnes étaient retraitées, 6 009 occupaient un emploi et 927 cherchaient activement un emploi. C’est ce qu’a répondu le ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron, suite à une interpellation parlementaire de Sandeep Prayag.
Le ministère de la Fonction publique et des Réformes administratives indique de son côté que 110 personnes handicapées sont employées dans le secteur public.
Concernant les données relatives au secteur privé, le ministère du Travail ne conserve aucun registre de ce type à son niveau, a précisé le ministre.
D’après le registre des personnes handicapées tenu par le Training and Employment of Disabled Persons Board, seules 527 personnes handicapées sont inscrites auprès du Conseil à la recherche d’emploi ou de formation.
Actuellement, la Training and Employment of Disabled Persons Act 1996 oblige tout employeur – qui a à son actif 35 employés – à embaucher 3 % de ses effectifs tombant dans la catégorie de personnes handicapées. La loi exige également la tenue de registres des personnes handicapées et d’un registre des employeurs, la création d’une commission d’audition chargée d’examiner les cas de non-conformité et la possibilité d’imposer des amendes aux employeurs contrevenants.
Bien que le cadre susmentionné ait été progressiste à l’époque, il n’a pas pu être appliqué et mis en œuvre efficacement pour diverses raisons, notamment le manque de personnel et de ressources. Le nombre de formations dispensées au fil des ans a systématiquement diminué, tandis que les mécanismes de Reporting et de conformité sont restés faibles, a indiqué le ministre.
Le ministère de tutelle travaille actuellement sur la réforme des pensions d’invalidité. Un volet relatif à l’employabilité sera inclus dans le nouveau modèle d’évaluation.
Ainsi, le nouveau comité d’évaluation comprendrait, entre autres, une évaluation de la capacité professionnelle des personnes handicapées, et il transmettrait tous ces dossiers au Conseil pour la formation et l’emploi des personnes handicapées, ou, à terme, à la National Empowerment Authority, conformément à la nouvelle loi.
« Nous prévoyons que la première phase de la réforme entrera en vigueur très prochainement. Deuxièmement, avec les modifications à venir de la loi de Protection and Promotion of the Rights of Persons with Disabilities Act 2024 non encore promulguée, il y aura : un système révisé de quotas d’emploi ainsi que de nouvelles cotisations mensuelles pour les employeurs ne respectant pas ce système, la Training and Employment of Disabled Persons Act sera abrogée et une autorité unique, la National Empowerment Authority, sera créée pour en assurer les fonctions ; tout employeur devra fournir des aménagements raisonnables à tout employé handicapé, sauf s’il peut prouver que les aménagements requis porteraient indûment préjudice au fonctionnement de son entreprise ; et tout employeur devra soumettre à l’Autorité un rapport annuel sur l’emploi des personnes handicapées au sein de son organisation, au plus tard le 31 mars de chaque année », a dit le ministre.
Grâce à ces mesures, le gouvernement pose les bases d’un marché du travail plus inclusif où les personnes handicapées pourront accéder à l’emploi, le conserver et progresser dans l’emploi sur la base de l’égalité avec les autres, respectant ainsi les engagements nationaux et les obligations internationales découlant de la United Nations Convention on the Rights of Persons with Disabilities.