Maurice a ratifié la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPs), il y a vingt ans, lors de son précédent mandat ministériel. Lundi, le ministre de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique, Rajesh Bhagwan, a présidé l’atelier de validation du Plan national de mise en œuvre (NIP) actualisé sur les POPs dans le cadre de cette Convention en présence de la Junior Minister, Joanna Bérenger. Cet atelier marque une étape décisive dans le processus de finalisation du rapport mis à jour, six mois après le lancement du projet en mars dernier.
« Maurice a ratifié la Convention de Stockholm il y a vingt ans, lors de mon précédent mandat comme ministre de l’Environnement. Ce chantier témoigne de notre engagement constant pour la protection de la santé humaine et de l’environnement. Aujourd’hui, nous réaffirmons notre engagement à mettre en œuvre ses objectifs », a affirmé le ministre Bhagwan.
La Convention de Stockholm sur les POPs, signée par Maurice en 2001 et ratifiée en 2004, vise à éliminer ou réduire la production, l’utilisation et le stockage de ces substances chimiques toxiques, incluant les pesticides, capables de se propager sur de longues distances et de s’accumuler dans les écosystèmes.
Le nouveau plan actualisé prend en compte l’évolution du cadre international : le nombre de POPs est passé de 12 en 2005 à 34 substances identifiées à ce jour. Sur ces 34, 18 ont déjà été intégrées dans la législation nationale via la Dangerous Chemicals Control Act de 2004, et 12 autres sont sous contrôle administratif à travers le Dangerous Chemical Control Board en attendant leur intégration dans les amendements à venir.
Le rapport actualisé 2025 dresse un état des lieux du cadre légal et institutionnel, ainsi que de l’inventaire des POPs à Maurice. Le ministre a tenu à préciser que « Maurice ne compte aucune industrie productrice de POPs ni de substances chimiques synthétiques de ce type. »
Il ajoute que les nouveaux polluants identifiés sont principalement présents comme sous-produits dans des mousses anti-incendie, des équipements électriques et électroniques, des encres d’impression ou des toners.
Le NIP met également en avant un plan d’action robuste, articulé autour d’un calendrier d’exécution à court terme de deux ans et à long terme de dix ans. Le financement reposera sur une combinaison de ressources publiques, d’aides de la Global Environment Facility et de mécanismes durables tels que la responsabilité élargie des producteurs et le principe du pollueur-payeur.
Rajesh Bhagwan a salué le soutien indéfectible du GEF et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il souligne également le rôle d’Amanda Serumaga, ancienne représentante résidente du PNUD, pour son accompagnement technique. Il a insisté sur la nécessité d’une approche intégrée, tirant profit des synergies entre la Convention de Stockholm et d’autres accords multilatéraux environnementaux tels que ceux de Bâle et de Rotterdam, ainsi qu’un alignement avec la feuille de route nationale pour l’économie circulaire.
« Comme nous luttons contre la pollution sonore et les véhicules fumigènes, nous devons aussi combattre ces polluants invisibles qui nous empoisonnent lentement. Notre objectif, c’est de protéger la vie, la nature et l’avenir de nos enfants », a lancé le ministre.
Un atelier de sensibilisation est aussi prévu pour approfondir la compréhension des POPs, partager les résultats de l’inventaire national et identifier les mécanismes de financement et les priorités d’action.
Rajesh Bhagwan a conclu en invitant l’ensemble des participants à « poser des questions, débattre et s’impliquer activement » dans la mise en œuvre du plan, « pour assurer ensemble un avenir plus sûr et plus durable pour notre pays ».