Relations industrielles — Shanto : « Pas d’argent pour les salariés mais Golden Handshake pour Sithanen »

La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) est montée au créneau pour dénoncer la compensation, à hauteur de Rs 5,5 millions accordée à Rama Sithanen à son départ en tant que gouverneur de la Banque de Maurice. Ce montant a été dévoilé par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, à l’Assemblée nationale, mardi. Pour Atma Shanto, cette situation est en contradiction avec l’argument Lakes Vid du gouvernement. Il déplore le fait que les salariés soient appelés à consentir à des sacrifices alors que tel n’est pas le cas pour d’autres.

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Atma Shanto, qui avait pris l’initiative de mettre sur pied une plateforme syndicale, suivant la décision du gouvernement de repousser l’âge d’éligibilité de la pension à 65 ans, est mécontent. L’annonce de la compensation de Rs 5,5 millions accordée à Rama Sithanen, passe mal. « Comment peut-on demander aux travailleurs d’une part de faire des sacrifices, de renoncer à leur pension à 60 ans, car le gouvernement n’a pas d’argent, et de l’autre, donner un Golden Handshake à Rama Sithanen ? » se demande-t-il.

Pour lui, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un coup de couteau dans le dos des travailleurs. « Combien de personnes sont poussées à la démission aujourd’hui, sans avoir droit à aucune compensation? Mais cela ne s’applique pas à Rama Sithanen. Il semblerait que cela faisait partie de son contrat. C’est une politique de deux poids deux mesures », poursuit-il

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Le négociateur de la FTU se demande ainsi si c’est cela la politique de rupture que l’Alliance du Changement avait promise à la population. « Ce qui s’est passé est révoltant. Les travailleurs sont très en colère. Eux doivent attendre 65 ans pour toucher la pension parce que le gouvernement n’a pas d’argent. Mais l’ex-gouverneur de la Banque de Maurice qui n’a même pas fait un an à ce poste, se retrouve avec une compensation de Rs 5,5 millions », dénonce-t-il.

Entre-temps, poursuit Atma Shanto, les travailleurs doivent évoluer dans des conditions difficiles et incertaines. Il cite en exemple, la situation actuelle au sein du groupe Innodis, où un Merging entre Poulet Arc-en-Ciel et Innodis Poultry est en cours. « La compagnie n’a même pas jugé nécessaire de consulter le syndicat pour cela. Il a fallu que nous intervenions auprès du ministère du Travail, pour qu’une réunion nous soit accordée », fait-il ressortir.

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Mais entre-temps, ajoute-t-il, les travailleurs de Poulet Arc-en-Ciel ont déjà fait l’objet de transfert de Beau-Vallon, à Beau Climat, chez Innodis. « La fiche de paie a également changé. C’est un manque de respect pour le syndicat alors que les discussions sont déjà en cours concernant les conditions de travail », ajoute-t-il. De même, il met en avant que l’accord collectif a expiré depuis plus de trois ans et attend toujours les discussions pour son renouvellement.

Pour Atma Shanto, il ne devrait pas y avoir une politique de deux poids deux mesures, entre ceux qui sont en haut de l’échelle et ceux qui sont au bas. « Les travailleurs sont ceux qui mettent souvent leurs vies en péril au service de la population. À l’exemple des employés de Poulet Arc-en-Ciel qui avaient dû travailler et faire des livraisons pendant la pandémie de Covid-19, pour que la population ait à manger. »

Il fait ressortir également, que ce Merger a lieu alors qu’il y a plusieurs cas en suspens devant l’Employment Relations Tribunal. Parmi les points de litige, il y a le Performance Bonus, introduit en 1993 et qui n’est plus honoré. « Quand on parle d’économie, il ne faut pas se concentrer uniquement sur l’investissement. Il faut aussi s’intéresser aux conditions dans lesquelles les travailleurs évoluent », devait conclure le négociateur.

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