Océan Indien – Avec l’ex-PM malgache à bord — Turbulences politiques et diplomatiques avec le jet 5R-HMR de la Grande Ile

L’Hôtel du GM : Les autorités ne sont pas satisfaites des conditions dans lesquelles ce vol privé a été autorisé à atterrir à Maurice aux petites heures dimanche matin Le PM suppléant, Paul Bérenger, cache difficilement son agacement devant les circonstances du débarquement au Prime Jet Lounge de l’ex-PM malgache, Christian Ntsay et de l’homme d’affaires Maminiaina Tavatomanja et de leurs proches Les personnalités malgaches en fuite, avec pour contact local deux de leurs partenaires d’affaires, dont un membre de la profession légale Politically Connected, logent au Nord et à l’Ouest La parade de la Home Affairs Division est que l’avion privé de Trans Ocean Airways ne disposait que de 1 heure et 20 minutes de carburant et ne pouvait regagner Madagascar après le refus essuyé précédemment par La-Réunion

La première journée de la suppléance de Paul Bérenger au poste de Premier ministre, Paul Bérenger, n’a pas été tout repos. Dès hier matin il a été réveillé avec une bombe à retardement politique et diplomatique sur le plan régional, avec des personnalités malgaches en fuite, dont l’ancien Premier ministre, Christian Ntsay et l’homme d’affaires Maminiaina Tavatomanja et de leurs proches, ayant débarqué d’un jet privé, le 5R-HMR, opéré par la société Trans Ocean Airways au Prime Jet Lounge du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport aux petites heures dimanche matin. Devant les circonstances troubles quant aux procédures adoptées pour autoriser cet atterrissage, le Premier ministre suppléant a ordonné une enquête de haut niveau avec une cellule de crise instituée au Prime Minister’s Office se réunissant très tôt ce matin pour tirer au clair les zones d’ombre dans cette sinistre affaire alors que la situation politique à Madagascar se dégradait de manière dramatique depuis samedi (voir texte plus loin).

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Dans une première réaction officielle, hier après-midi, après un premier exercice de collecte d’informations autour de l’atterrissage de ce jet privé malgache et devant la pression exercée par des représentants de Génération Z Malagasy Maurice, exigeant de l’Hôtel du Gouvernement des explications au sujet de l’atterrissage de cet avion et réclamant l’arrestation des occupants, le ministère des Affaires étrangères a émis un communiqué officiel, hier après-midi.

« Le gouvernement mauricien n’est pas satisfait des conditions dans lesquelles ce vol privé a été autorisé à atterrir à Maurice. Les autorités mauriciennes communiqueront ultérieurement sur les conditions d’atterrissage et, contrairement aux contenus de certains messages sur les réseaux sociaux, démentent toute ingérence dans les affaires intérieures de Madagascar », rassure le ministère des Affaires étrangères alors que le Premier ministre a suivi de manière systématique pendant toute la journée l’évolution de ce dossier délicat.

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D’ailleurs, dans l’entourage du Premier ministre suppléant, l’on met l’accent sur les délibérations de la cellule de ce matin, où tous les Stakeholders, engagés dans les opérations aéroportuaires, notamment en termes de Clearances, ont été convoqués pour ce matin. Les explications des autorités compétentes, que ce soit au Département de l’Aviation Civile aussi bien qu’au sein de la Home Affairs Division du PMO, sont attendues à cet effet. De son côté, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui est arrivé à Londres pour son Check-Up médical est tenu informé de manière systématique par Paul Bérenger.

En attendant le communiqué, devant être émis après la réunion de la cellule de crise de ce matin, les recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien de sources concordantes indiquent que depuis leur arrivée à Maurice, Christian Louis Ntsay, homme politique, M. Ravatomanja Maminiaina, homme d’affaires, ainsi que leurs épouses respectives et leurs proches, soit sept au total, sont logés dans des super Villas au Nord de l’île. Dans leur déclaration à l’Immigration, ils ont déclaré qu’ils comptaient passer au moins les deux prochaines semaines à Maurice. Aux dernières nouvelles, l’ancien Premier ministre malgache a préféré bouger, en fin de journée d’hier, dans un établissement hôtelier sur la côte Ouest, où se trouve son fils, qui l’avait précédé à Maurice.

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Deux principaux contacts mauriciens des Malgaches en fuite, dont un membre de la profession légale, bien Politically Connected, s’étaient signalés lors de l’arrivée de dimanche et subséquemment. Sans que les Malgaches ne soient placés en résidence surveillée au Nord de l’île, une surveillance policière discrète a été mise en place autour des lieux d’accueil.

Sur la base des informations disponibles à hier soir auprès des sources fiables, le jet privé malgache de la société Trans Ocean Airways, portant la matricule 5R-HMR devait opérer un simple vol privé entre Antananarivo et La-Réunion dans la soirée de samedi. D’habitude, ce Cessna Citation 560XL assure des vols d’affaires entre Madagascar, Mayotte et la région. Le vol avait décollé à 21 h 21 (heure d’Antananarivo) de l’aéroport international d’Ivato.

Le plan de vol initial, enregistré auprès des autorités malgaches, mentionnait Saint-Denis de La-Réunion (aéroport Roland-Garros) comme destination principale, avec un motif déclaré de visite privée et assistance médicale. Mais, des sources aéroportuaires françaises confirment que l’autorisation d’approche avait été refusée vers 23 h 15 par la préfecture de La-Réunion, sur recommandation du ministère français de l’Intérieur.
Les raisons invoquées étaient comme suit :

  • incohérences dans les informations de vol,
  • absence de documentation sanitaire ou diplomatique justifiant l’escale,
  • et flou autour de l’identité réelle des passagers.

Radio Freedom fait état que l’appareil avait alors survolé le Nord de La-Réunion pendant plus d’une demi-heure, effectuant plusieurs cercles d’attente dans l’espoir d’une révision de décision. Mais la tour de contrôle de Roland-Garros a maintenu le refus d’autorisation d’atterrissage.

Face à cette impasse, le commandant de bord aurait établi le contact avec le centre de contrôle aérien de Maurice (FIR Mauritius) à 00 h 15, indiquant être à court de carburant et signalant une urgence médicale à bord. Avec 1 h 20 de carburant dans les réservoirs et l’interdiction de La-Réunion, le jet privé pouvait rallier difficilement Madagascar. Selon des enregistrements internes de la Mauritius Civil Aviation Authority (MCAA), la demande a d’abord été classée “détresse de niveau 2”, ce qui permet un traitement accéléré mais n’implique pas automatiquement une autorisation d’entrée sur le territoire.

Un échange radio aurait alors eu lieu entre la tour de contrôle de Plaisance et un officier supérieur de la MCAA, lequel aurait validé une « autorisation exceptionnelle pour atterrissage d’urgence » à 00 h 47. L’appareil s’est posé à 1 h 03 du matin sur la piste Sud, où il a été immédiatement escorté par les services de la police aéroportuaire et de l’immigration.

À ce stade, l’affaire prend une dimension politique. Selon plusieurs sources au sein du ministère des Affaires étrangères, aucune autorisation diplomatique préalable n’avait été délivrée. Le plan de vol d’urgence a été validé sans consultation du gouvernement, alors que la situation politique à Madagascar était déjà explosive.

Le Premier ministre par intérim, Paul Bérenger, informé à l’aube, s’est dit “révolté” par ces manquements :« Des instructions claires existaient sur la nécessité d’une validation gouvernementale pour tout vol provenant de zones politiquement sensibles. Elles n’ont pas été respectées », a-t-il déclaré avant d’ordonner une enquête immédiate sur la chaîne de décision.

D’après les informations, qui sont parvenues à Le-Mauricien, le chef de la MCAA aurait invoqué le protocole international d’assistance humanitaire, arguant que refuser un avion en détresse violerait la convention de Chicago de 1944. Mais pour les autorités politiques, cette justification ne suffit pas : aucune preuve médicale d’urgence n’a été produite à l’arrivée, et le niveau de carburant n’était pas critique, selon le rapport technique.

Une fois au sol, les deux couples – Ntsay et Ravatomanja – ont été admis provisoirement sur le territoire, leurs passeports étant en règle. L’équipage, quant à lui, est resté à bord de l’appareil stationné dans une zone sécurisée du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, en attendant les conclusions de l’enquête.

Dossier hautement sensible

L’incident soulève désormais trois problématiques majeures :

  • Qui a donné l’autorisation finale d’atterrissage, en dehors du cadre gouvernemental ?
  • Les justifications invoquées (urgence médicale, détresse carburant) étaient-elles réelles ou instrumentalisées ?
  • Le protocole de coordination entre l’Aviation civile et les Affaires étrangères est-il suffisant pour éviter de futures dérives ?

Affaire à suivre…

Les AE  sur Madagascar

Maurice lance un appel au calme

Le ministère des Affaires étrangères a émis un communiqué pour commenter l’évolution de la situation à Madagascar avec le gouvernement lançant un appel au calme. La teneur du communiqué se décline comme suit :

« Le gouvernement de la République de Maurice suit l’évolution de la situation à Madagascar avec beaucoup d’inquiétude et lance un appel au calme.

« Le gouvernement demande à toutes les parties malgaches de poursuivre le processus de médiation afin de sortir de cette situation de crise qui a malheureusement déjà fait des victimes. En cette période difficile, Maurice invite au respect du cadre constitutionnel existant à Madagascar. À cet égard, Maurice se joint à l’appel de l’Union africaine encourageant toutes les parties à favoriser des solutions concertées afin d’éviter l’aggravation de la situation.

« De même, Maurice soutient la proposition de l’Union africaine visant à accompagner Madagascar dans ses efforts pour un retour à la normalité institutionnelle et à l’instauration de la paix et de la sécurité. »

 

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