Mise à la retraite de l’ex-directeur de la météo Ram Dhurmea : Une nouvelle enquête rouvre le dossier du cyclone Belal

Une alerte météo a-t-elle été effacée ? 

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  • Le Dr Dhurmea, était-il le bouc-émissaire idéal ?
Une alerte de pluies torrentielles avait-elle été supprimée du portail gouvernemental lors du passage du cyclone Belal en janvier 2024 ? C’est du moins ce que laisse comprendre une réévaluation d’un rapport officiel sur la gestion des alertes météorologiques en possession du gouvernement depuis juin dernier. Face à ces éléments révélateurs, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a annoncé l’ouverture d’une nouvelle enquête pour faire la lumière sur cet épisode, qu’il estime entouré de faits «troublants ». 

C’est à la faveur d’une interpellation du député Arvin Babajee, mardi dernier, que le chef du gouvernement est revenu sur les conclusions de l’enquête “indépendante” instituée après le passage du cyclone Belal qui avait frappé Maurice en janvier 2024. Cette enquête avait été commandée par le ministère des Collectivités locales et de la Gestion des catastrophes, à la suite des dégâts importants enregistrés à travers l’île. Le bureau de l’Attorney General avait été chargé de désigner un de ses officiers, assisté d’un conseiller technique du Mauritius Meteorological Services (MMS), pour rédiger un rapport. Ce document, rédigé par un Assistant Solicitor General et un conseiller technique du MMS, a été remis au ministère concerné le 20 juin 2024.

Des éléments « troublants » remis en cause

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Selon le rapport, il existait « des indications claires » que le cyclone Belal s’approchait dangereusement de Maurice entre le 14 janvier à 4 h et le 15 janvier à 22 h, et que le directeur des services météorologiques de l’époque, le Dr Ram Dhurmea, avait omis d’informer le National Crisis Committee de la trajectoire exacte du cyclone. Or, le cyclone avait  provoqué d’importants dégâts matériels et des perturbations majeures à travers le pays. D’où l’enquête diligentée sur la communication des bulletins météo et la coordination des instances d’urgence afin de situer les responsabilités au sein des services météorologiques.

Sur la base des conclusions de cette première enquête, le Dr Dhurmea avait été mis à la retraite « dans l’intérêt du service public », conformément à l’article 39 de la Public Service Commission. Il avait ensuite intenté une action en justice pour contester cette décision avant de retirer sa plainte le 6 octobre dernier. Mais est-il vraiment le coupable ou a-t-il été désigné bouc-émissaire pour couvrir les véritables coupables de la bourde ou de ceux qui ont manipulé les faits dans le rapport? 

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Mais le Premier ministre Navin Ramgoolam a fait comprendre que son gouvernement n’était pas satisfait des conclusions de ce qu’il a qualifié de « prétendu rapport indépendant ». Selon lui, une réévaluation du dossier a révélé des éléments « troublants ». Le Premier ministre a affirmé qu’une alerte de pluies torrentielles avait été publiée sur le portail gouvernemental à la veille des inondations du 15 janvier 2024, avant d’être supprimée pour des raisons inconnues. « After a thorough assessment of the report, some very disturbing facts have emerged… The communiqué was subsequently deleted for unknown reasons », a-t-il déclaré devant l’Assemblée nationale.

Reconstitution de la chronologie des événements

Il a également révélé que l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait prévu d’assister à des cérémonies socioculturelles dans l’après-midi de ce même jour, estimant qu’« il pourrait très bien y avoir un lien entre ces faits ».

À la lumière de ces éléments, Navin Ramgoolam a annoncé qu’une nouvelle investigation sera menée afin de reconstituer la chronologie des événements et de déterminer s’il y a eu suppression délibérée des alertes d’inondation. « Des mesures appropriées seront prises afin que la justice naturelle prévale »,
a-t-il assuré. Le chef du gouvernement a précisé que cette enquête visera à établir les responsabilités exactes et à garantir la transparence sur la gestion des alertes météorologiques pendant le passage du cyclone.

 

 

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