Jet privé 5R-HMR Saga : Entre le Bypass du PMO samedi et le départ contrarié de Mamy

Le Draft Report Seebaluck sur la séquence précédant l’atterrissage du Cessna Citation de Madagascar au SSRIA dans la nuit de samedi à dimanche soumis au Premier ministre suppléant, Paul Bérenger

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Les propriétés immobilières de luxe et autres placements financiers à Maurice de l’homme d’affaires, Mamy Ravatomanga, l’objet d’une Preliminary Enquiry au niveau de la Financial Crimes Commission

Intrigante présence d’une valise restée à bord du jet privé lors du débarquement du tandem et de leurs proches aux petites heures du matin dimanche

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L’atterrissage du jet privé, immatriculé 5R-HMR par les autorités malgaches, dans la nuit de samedi à dimanche au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, avec à, son bord des VVIPs en fuite, en l’occurrence l’ancien Premier ministre de la Grande Île, Christian Ntsavy, et le deuxième homme le plus riche de la Grande-Île, Maminiaina Ravatomanga, aussi connu sous le sobriquet Mamy, et de leurs proches, continue à défrayer la chronique à Maurice. Et ce, en dépit des développements sur le plan purement politique à Madagascar, la Haute Cour constitutionnelle de Madagascar (HCC) annonçant, hier, avoir constaté la vacance des postes de président de la République et de président du Sénat, ainsi que l’impossibilité pour le gouvernement d’exercer les attributions du chef de l’État. Ainsi, la cellule de crise, instituée à la demande du Premier ministre par intérim, Paul Bérenger, en vue de faire la lumière sur les zones d’ombre entourant l’arrivée du jet privé, opéré par la société Malgache Sodiat, a déjà soumis son rapport. Après avoir analysé la teneur de ce rapport, Paul Bérenger s’est lancé dans la journée d’hier dans une série de consultations au plus haut niveau du Prime Minister’s Office en vue d’un point de presse devant se dérouler en fin de matinée.

En parallèle, le plan initial de départ pour Dubaï de Maminiaina Ravatomanga, dit Mamy, et des membres de sa famille se retrouve désormais contrarié. Placé sous surveillance policière depuis dimanche, ce bras droit financier du président Andry Rajoelina, a vu la Financial Crimes Commission avoir recours à un Notice of Report Upon Departure en vue d’une enquête, qui vient de démarrer au sujet des Sources of Funds pour des acquisitions immobilières de luxe au Nord et à Ebène et des placements d’investissements.

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En sus de ces éléments, des informations circulent à l’effet qu’une valise suspecte avait été laissée dans le jet privé sous la garde des membres d’équipage alors que les autres passagers VVIPs avaient débarqué pour se rendre dans une villa huppée au Nord pour le reste de la nuit de dimanche. Des sources officielles, approchées par Le-Mauricien à ce sujet, confirment la présence de ce bagage dans l’avion, toutefois sans vouloir s’aventurer pour confirmer le moindre détail du contenu. « Cette affaire relève de la responsabilité du département des douanes de la Mauritius Revenue Authority. Nous n’en pouvons dire plus à ce stade », souligne-t-on.

Le dossier à charge contre Maminiaina Ravatomanga a été porté à l’attention de la Financial Crimes Commission par un des membres de la Génération Z malgache, installé à Maurice. Dès lundi, il s’était rendu au QG de Reduit Triangle pour consigner une déposition réclamant une enquête sur l’homme d’affaires malgache. Le plaignant avance que ce businessman malgache controversé et ses proches auraient acquis des biens à Maurice, et plus particulièrement une villa dans la région de Mont-Choisy. Il ajoute que cette acquisition aurait été financée par du Tainted Money alors que la transaction date d’avant les élections générales de novembre 2024.

En plus, ce membre de Génération Z dit disposer de renseignements selon lesquels au moins trois proches de Mamy Ravatomanga auraient obtenu des Occupational Permits, cela grâce à des investissements à Maurice. De ce fait, ils sont en mesure de résider sur le territoire mauricien. Sauf que le plaignant soutient que cet argent est d’origine douteuse. Il demande donc à la Financial Crimes Commission de mener une enquête sur les biens et transactions financières locaux de Mamy Ravatomanga et son entourage.

Dans cette perspective, un document émanant du Procureur de la République Française à l’encontre de l’homme d’affaires malgache circule sur la toile avec des révélations troublantes sur le patrimoine foncier du couple Ravatomanga, évalué à plus de Rs 200 millions à l’époque. D’autre part, le réseau local tissé au nom de Mamy Ravatomanga, dont une importante enseigne, opérant dans le Global Business Sector de même que l’homme de loi et le directeur d’entreprise, très actifs depuis dimanche, se retrouve davantage sous intenses pressions avec une éventuelle enquête pour le délit de Money Laundering se précisant. Les contacts politiques à Maurice sont également sur le radar de la Financial Crimes Commission.

Au Réduit Triangle, des sources autorisées avancent que ces éléments doivent tout d’abord faire l’objet d’une enquête préliminaire avant d’établir s’il y a matière à mener une Full-Fledged Enquiry. Entre-temps, il y a confirmation que la Financial Crimes Commission a logé une demande de Notice on Departure au Passport and Immigration Office contre l’homme d’affaires malgache. La Financial Crimes Commission indique que ce Notice ne veut en aucun cas dire « arrestation », mais tout simplement qu’elle souhaite être informée si Mamy Ravatomanga quitte le pays.

Néanmoins, la conséquence directe est que l’homme d’affaires malgache et ses proches, qui avaient vu en Maurice un Safe Haven dans leur fuite, sont bloqués au sol avec des restrictions contre tout mouvement hors de frontières. C’est ce que fait comprendre l’Hôtel du Gouvernement, ajoutant jusqu’à la décision de la Financial Crimes Commission, qui devra entendre le dénommé Mamy Ravatomanga.

En anticipation au point de presse du Premier ministre suppléant ce mardi, la State House a apporté un démenti à une information diffusée par Africa Intelligence.  Dans un communiqué émis, hier, la State House note avoir pris connaissance d’informations relayées dans la presse locale, citant un article d’Africa Intelligence selon lequel le président Gokhool aurait été en contact avec le chef d’État malgache. « La présidence affirme qu’aucun contact n’a eu lieu, à aucun moment, entre les deux dirigeants », avance la State House alors que le président se trouve à Rodrigues depuis le week-end pour le 23e anniversaire de l’autonomie.

Dans la matinée, Paul Bérenger, qui n’a pas caché son mécontentement devant la suite des événements au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport avec le feu vert à l’atterrissage du jet privé dimanche, compte s’entretenir avec la presse au sujet de cette affaire ce matin. Le rapport Seebaluck a fait l’objet de séance de travail avec le Secretary to Cabinet, la Secretary fo Home Affairs et l’Assistant Secretary to Cabinet. Très peu de détails ont transpiré de ces consultations susceptibles d’être rendues officiellement ce matin.  Pour le Premier ministre suppléant, cette enquête approfondie se révèle nécessaire « pour que cela ne se reproduise plus à l’avenir ».

Cette enquête, qualifiée de rapide et transparente avait pour attributions de déterminer les circonstances du feu vert à l’approche finale du jet malgache, si un Landing Permit avait effectivement été émis et si les services d’immigration, de douane et de sécurité avaient été informés avant ou après l’atterrissage. La coordination entre les autorités de l’Aviation civile et le Prime Minister’s Office afin d’éviter qu’un vol étranger ne puisse atterrir sans aval politique, surtout dans un contexte régional aussi sensible que la situation prévalant dans la Grande Île depuis plusieurs jours déjà.

En dépit des risques à la sécurité du pays et des séquelles politiques et diplomatiques, le Premier ministre suppléant avait été Bypassed aux petites heures du matin de dimanche et n’avait pas été informé officiellement au préalable avant l’octroi du feu vert de l’Aviation Civile.

Affaire à suivre…

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