“Road Rage”: “Une Moyenne annuelle de 63 cas à Maurice contre seulement 36 à Singapour ! »,  selon Alain Jeannot (PRAT)

• Il plaide pour un programme de service civique dès le primaire
63 cas de “Road Rage” en moyenne par an ces trois dernières années : c`est ce qui ressort, en substance, des statistiques fournies par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, au parlement récemment. A titre comparatif, Alain Jeannot de l’ONG Prevention Routière A Tout Prix (PRAT) souligne qu`à Singapour, pays réputé pour être un modèle en matière de sécurité routière, cette moyenne annuelle n`était que de 36 cas en 2021. Il pointe du doigt la propension de plus en plus prononcée d`un nombre grandissant de Mauriciens à vouloir régler leurs différends avec autrui par la violence et plaide pour un programme de service civique dès le cycle primaire.
Alain Jeannot indique que ces 237 cas de « road rage » ne sont que ceux officiellement rapportés aux autorités depuis janvier 2022, mais que le nombre réel est vraisemblablement bien plus élevé. Quoi qu’il en soit, il souligne que, parallèlement, cette moyenne annuelle de 63 cas est presque le double de celle enregistrée à Singapour en 2021 (seulement 36 cas), selon une réponse parlementaire fournie par le ministre de tutelle de ce pays. « Et cela alors que, dit-il, Maurice ne compte qu’un parc automobile de seulement 750 000 véhicules contre 1,1 million à Singapour ! »

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La violence, un mal enraciné

Pour l’animateur de PRAT, ce nombre inquiétant de cas de violence sur les routes mauriciennes s’explique largement par le fait que, chez nous, les gens ont malheureusement pris l’habitude de régler leurs différends en recourant à la violence. Selon des sources officielles, Maurice occupait en 2008 la deuxième place parmi les pays présentant le taux de violence le plus élevé au monde, avec environ 14 000 cas signalés cette année-là. « Certes, même si l’on est aujourd’hui à quelque 9 000 cas, nous restons parmi les pays où la violence est la plus prononcée », explique Alain Jeannot.
Il y a, certes, la densité du trafic, qui peut être irritante pour les automobilistes au point de les pousser à faire preuve d’incivilités. Mais le militant pour la sécurité routière soutient que les embouteillages ne peuvent servir de prétexte à de tels comportements barbares sur la route. D’où l’urgence, selon lui, de mettre en place un programme de service civique qui inculquerait à tous, dès le cycle primaire, le B.A.-BA de la courtoisie et des règles élémentaires de politesse et de civilité : être bienveillant, prévenant et respectueux envers autrui, et ne pas utiliser un langage abusif. Des habitudes à acquérir dès le plus jeune âge, dans la vie quotidienne, à l’école, au travail et aussi sur la route.

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Singapour, un modèle de fermeté

Mais faut-il également renforcer la législation pour mieux réprimer les coupables impliqués dans des cas de « road rage » ? Prenant toujours l’exemple singapourien, Alain Jeannot rappelle que, dans ce pays, la loi sur la circulation routière a été renforcée et que les personnes impliquées dans des cas de « road rage » encourent désormais même le risque de voir leur permis de conduire suspendu à vie dans les cas les plus graves. Les amendes ont également été largement augmentées. Aux grands maux, les grands remèdes !

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