Maurice participera à la 30ᵉ Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), prévue du 10 au 21 novembre prochain à Belém, au Brésil. La délégation mauricienne entend y défendre les priorités des petits États insulaires en développement (PEID) et plaidera pour une solidarité mondiale renforcée face à la crise climatique.
La délégation mauricienne, conduite par Dhananjay Ritish Ramful, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international, comprendra notamment Jeanne Lan Hing Po, cheffe de cabinet au ministère de l’Environnement ; Sarita Meeheelaul, directrice du département du Changement climatique, et Parasram Gopaul, minister-counsellor au ministère des Affaires étrangères.
À Belém, Maurice défendra trois messages clés axés sur le financement climatique, l’adaptation et la transition juste. Le pays réclame des mécanismes de financement prévisibles, accessibles et adéquats, majoritairement sous forme de dons, dont au moins la moitié dédiée à l’adaptation. Il soutient également la fixation d’un nouvel objectif collectif chiffré d’au moins 1,3 trillion de dollars US par an d’ici 2035, conformément à la feuille de route Bakou-Belém.
Par ailleurs, Maurice plaide pour une adaptation équitable et inclusive, soutenue par la technologie, la participation des femmes et des jeunes, et par une réforme de l’architecture financière mondiale, afin de mieux répondre aux besoins des PEID. Une transition créatrice d’emplois et d’opportunités économiques veillant à ne laisser personne de côté sera aussi mise en avant. Le processus préparatoire a été lancé le 5 mars dernier par le Premier ministre adjoint Paul Bérenger, soulignant l’importance stratégique de la COP30 pour le pays. Sous la co-présidence de Rajesh Bhagwan et de Joanna Bérenger, plusieurs réunions de coordination ont réuni les acteurs clés, dont ministères, Statistics Mauritius et membres du Climate Change Committee, afin d’assurer une approche intégrée, à la fois politique, scientifique, financière et diplomatique.
Maurice a maintenu une position constante au sein de la CCNUCC, de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) et du Groupe africain des négociateurs (AGN), en faveur d’un financement climatique prévisible, d’une adaptation renforcée et d’une justice climatique accrue. Par ailleurs, en amont de la COP30, la délégation mauricienne a participé à plusieurs rencontres internationales, dont la Climate Week de Panama, les sessions de Bonn, la pré-COP ministérielle de Brasilia et les consultations de l’AGN en Tanzanie et à Addis-Abeba. Ces échanges ont permis d’affiner les positions du pays sur le financement, la transition juste, ainsi que les pertes et dommages.
Le gouvernement a également organisé, en septembre dernier, une formation de haut niveau avec le Commonwealth Secretariat pour renforcer les capacités de négociation de ses représentants. Le 29 septembre, la troisième Contribution Déterminée au niveau National (NDC 3.0) a été validée par le Conseil des ministres, à l’issue d’un large processus de consultation incluant le secteur privé, la société civile, les jeunes et les femmes. En outre, bien que responsable de seulement 0,01% des émissions mondiales, Maurice figure parmi les pays les plus exposés aux impacts du réchauffement planétaire. Les projections annoncent une élévation du niveau de la mer pouvant atteindre 1,08 mètre d’ici 2050, et un recul du littoral estimé entre 5 et 20 mètres, entraînant une multiplication par cinq des pertes économiques observées entre 2023 et 2024.
Pour renforcer son message à Belém, le ministère de l’Environnement a ainsi produit quatre vidéos en collaboration avec Air Mauritius, donnant la parole à des pêcheurs, agriculteurs et acteurs du tourisme. Ces témoignages seront diffusés pendant la COP30, ainsi que sur les plateformes de l’AOSIS, du Commonwealth Secretariat, de la Commission de l’océan Indien et de l’Organisation internationale de la Francophonie. Enfin, Maurice coorganisera un événement parallèle le 12 novembre, aux côtés du Commonwealth Secretariat et du Sri Lanka, consacré au financement climatique. L’objectif est de partager les bonnes pratiques, de renforcer les partenariats public-privé et d’identifier des instruments financiers innovants pour accélérer la mise en œuvre des engagements climatiques.