Turbulences à Air Mauritius : l’ex-président Beegoo impute sa démission au refus de se plier aux « directives politiques »

Il tire à boulets rouges sur « l’ingérence » de Paul Bérenger

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Kishore Beegoo, le Chairman d’Air Mauritius, a confirmé sa démission en tant que Chairman de la compagnie d’aviation nationale, cela avec effet immédiat. Il a aussi annoncé sa démission comme membre du conseil d’administration de ce corps paraétatique. C’était lors d’un point de presse, hier, au Paille-en-Queue Court, Port-Louis.

Il a pris cette décision après une réunion du conseil d’administration tenue jeudi matin. Kishore Beegoo fait ressortir ceci : « Je refuse de travailler sous des directives politiques ». Il refuse d’entreprendre certaines choses « qui pourront me valoir une visite de la Financial Crimes Commission (FCC) dans quatre ou cinq ans, si jamais il y a un changement de gouvernement à cette date ». Malgré les questions pressantes de la presse sur ce sujet, il a expliqué qu’il y a des choses « qu’il ne peut pas dire pour le moment ».
Kishore Beegoo maintient que « nou finn travay prop » durant les dix mois qu’il a occupé le poste de Chairman, et que personne ne peut lui pointer du doigt pour le « millier de décisions » prises. Il dit avoir hérité d’une situation « catastrophique » à Air Mauritius quand il avait pris les rênes de cette compagnie dix mois de cela. L’ex-Chairman maintient aussi qu’il a travaillé d’arrache-pied pour remettre sur la bonne voie la compagnie d’aviation nationale. Air Mauritius accumulait des pertes de plus d’un milliard par année, mais sous sa présidence, celle-ci, met-il en exergue, avait commencé à réaliser des profits de plusieurs millions, comme en témoignera le bilan de la compagnie, qui sera déposé dans les jours à venir.

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« Baton dan larou »

Par ailleurs, Kishore Beegoo affirme n’avoir touché qu’un salaire de Rs 75 000 mensuellement durant ces dix derniers mois, cela alors qu’il occupait le poste de Chairman et qu’il agissait de facto comme le CEO, ce qui devait revenir en principe à un salaire de Rs 1 175 000. Question privilège, il maintient qu’il n’a pris qu’une fois un billet gratuit pendant tout ce temps, pour un voyage d’affaires.
Répondant aux questions des journalistes, il a accusé Paul Bérenger d’être celui qui lui mettait une « pression politique ». Pour lui, le leader des mauves « ti pe met baton dan larou », et cela depuis qu’il avait commencé à occuper le poste de Chairman. Il a aussi accusé Bérenger d’avoir lancé des affirmations qui ne sont pas fondées ; par exemple, concernant les récents vols annulés vers Madagascar, et qui ont été critiqués par Bérenger, il a expliqué qu’il s’agissait d’une décision du Safety Board de MK pour la sécurité des passagers.
L’ex-Chairman a confirmé qu’il a parlé avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam, mais n’a pas voulu divulguer la teneur de cette conversation. Il a même tenu à remercier le leader de l’opposition et le MSM, qui d’après lui, n’ont jamais dit quoi que ce soit de négatif durant son passage à Air Mauritius. « Je fais cette remarque tout en précisant que je ne suis pas pour autant proche du MSM », lance Kishore Beegoo.

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