- Plusieurs accès principaux entravés par la circulation intensive des camions et engins de chantier
Les travaux de construction tous azimuts en cours dans l’Ouest de l’île causent bien des maux de tête aux automobilistes confrontés, depuis plusieurs jours, aux embouteillages monstres qui se forment aux heures de pointe. Cette convergence inhabituelle de chantiers, avec pour toile de fond les déviations liées à l’aménagement du Bypass de Flic-en-Flac, occasionnant le report des bouchons d’un point critique à l’autre, pose un autre sérieux problème : le fait que plusieurs accès principaux sont entravés par la file de camions faisant la navette entre les chantiers et la chaussée de 7h à 9h et après 16h.
Course contre la montre permanente, un chantier n’est jamais une opération singulière, mais les choses se corsent lorsque plusieurs chantiers se déroulent simultanément dans une même zone embouteillée, comme c’est le cas actuellement dans l’Ouest du pays. La liste est longue comme un bras. Outre la dernière ligne droite des travaux du pharaonique projet de la route de liaison La Vigie/La Brasserie/Beaux-Songes jusqu’à Pierrefonds (phase 2) et les déviations relatives à l’aménagement du Bypass de Flic-en-Flac (phase 3) — qui pourraient valoir leur pesant d’or dans la fluidification du trafic lorsque les chantiers seront livrés —, l’agrandissement du centre commercial de Cascavelle et la construction du Milestones Motor Musuem à Beau-Songes rendent la circulation particulièrement difficile.
Comme si ça ne suffisait pas, le Groupe Medine, après avoir reçu, en juin 2025, l’approbation environnementale pour le développement dans la région de Pierrefonds d’un des plus grands morcellements du pays, a amorcé ses travaux. Le projet s’articule autour d’un lotissement de 1 789 parcelles résidentielles et 72 parcelles à usage mixte réparties sur 125 hectares. Résultat : en sus de la déviation de la circulation autour du futur Bypass de Flic-en-Flac, nombreux sont ceux à avoir parfaitement compris l’origine du goulot d’étranglement qui ébranle les principales artères des villages de Rivière-Noire et des quartiers avoisinants : le va-et-vient incessant des camions et engins de chantier avançant à pas de tortue devant le flot de véhicules… sur fond de klaxons ininterrompus.
« On est au bout du rouleau »
Des embouteillages massifs, des retards, de l’exaspération… Aux heures de pointe, il n’est pas rare que des trajets habituellement effectués en une vingtaine de minutes s’étendent sur plus d’une heure et demie. Habitants, artisans et milieux économiques dénoncent une situation intenable. Au-delà des graves ralentissements provoqués par la circulation intensive des poids lourds, le bruit des moteurs, la décompression de leurs freins lorsqu’ils tournent sur la rue, la poussière qui se dépose sur les voitures mettent les nerfs des usagers de la route à rude épreuve. « Ce chamboulement constitue véritable parcours du combattant pour mes enfants et moi. On sort de la maison le plus tôt possible, mais on se retrouve souvent englués dans le trafic monstre qui atteint son point d’ébullition autour des chantiers. On est au bout du rouleau, d’autant qu’on sait que notre calvaire devrait durer encore plusieurs semaines », confie une automobiliste.
Un artisan menuisier, alerte : « On n’arrive plus à prévoir les temps de trajet pour aller chez les clients pour effectuer les travaux. On est même obligés de devoir annuler certaines interventions, parce qu’on ne sait plus quand on va arriver. On nous dira faut faire des concessions lorsqu’il y a des projets de développement. Oui, mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin ! Ça ne peut plus durer parce que sinon de petites entreprises comme la mienne vont souffrir. Je pense aussi au secteur touristique qui en pâtit ». Autre conséquence, cette congestion encourage les téméraires à commettre de nombreuses fautes pour tenter de s’extirper de la cohue. Avec une telle tension, les noms d’oiseaux ne sont pas rares.
L’impact est réel pour tous les usagers des routes. Au bord de la crise de nerfs, ils sont nombreux à nous avoir contactés afin que les autorités échafaudent un plan de décongestion en guise de solutions alternatives pour que leur circulation subisse moins les désagréments consécutifs aux chantiers. La limitation des navettes en direction et au départ du chantier aux heures de pointe revient en boucle, ainsi qu’un plus gros déploiement des membres de la force policière pour réguler le trafic.
Route de liaison La Vigie /La Brasserie /Beaux-Songes /Flic-en-Flac
Phase 2 (La Mairie-Pierrefonds) : Lancement imminent
La construction route de liaison La Vigie/La Brasserie/Beaux-Songes, qui mène vers le Bypass de Flic-en-Flac (phase 3), tire à sa fin. La phase 2 du projet s’étendant sur 9,5 km de La Marie Road (B102), traversant plusieurs localités jusqu’à Pierrefonds, où un rond-point a été construit, a été complétée. Sa mise en opération est imminente et pourrait constituer un bon bol d’air frais en cette période d’asphyxie au niveau de la circulation. Un rond-point a été construit à Pierrefonds ainsi qu’une chaussée unique de sept mètres de large avec un accotement pavé de 1,5 mètre de chaque côté, en direction de Cascavelle et Flic-en-Flac (phase 3).

