PSAC, 4 jours d’épreuves à partir de mardi — 14,837 candidats attendus en salles d’examens

Cette année, les garçons sont plus nombreux que les fille

14,837 candidats inscrits aux épreuves du Primary School Achievement Certificate (PSAC) sont attendus dans les salles d’examen ce mardi. Les épreuves prendront fin vendredi 31 octobre. À Maurice, les filles sont moins nombreuses : 6,788 contre 7,290 garçons. Il en va de même à Rodrigues, bien que l’écart soit moins important : 370 filles contre 378 garçons. À Agalega, 11 élèves, dont 7 filles, prendront part aux examens.

Révision, détente, repos… Chacun accordera, selon ses besoins et objectifs, les deux derniers jours précédant les examens du PSAC, ce mardi. Ces épreuves sont restées compétitives malgré les réformes visant à légitimer l’allègement du curriculum et à supprimer la compétition aux examens de fin de cycle du primaire. Aucun enseignant, pédagogue ou parent ne pourra admettre que le système de notation actuel du PSAC mette tous les récipiendaires d’un Grade 1 sur un pied d’égalité. Un candidat qui décroche un Grade I dans une matière au PSAC a obtenu entre 75 et 100 points. Ainsi, un élève ayant obtenu 99 points reçoit le même grade que celui qui en a obtenu 75. Cependant, au moment d’attribuer les places en secondaire, les candidats, qui ne connaîtront pas leurs points, seront répartis dans les établissements en fonction de leur performance réelle, c’est-à-dire sur la base des points obtenus. « Le PSAC, fait remarquer le directeur du Mauritius Examinations Syndicate, Serge Ng Tat Chung, constitue la première épreuve académique de la vie d’un enfant avant son entrée au secondaire, où il en connaîtra d’autres. »  Le système de notation sous sa forme actuelle pourrait bien changer dans un an. Cette possibilité est à l’agenda du ministère de l’Éducation. Depuis l’abolition du système de ranking, en 2002, par l’ancien ministre de l’Éducation, Steven Obeegadoo, chacun de ses successeurs a apporté un changement  « majeur » aux épreuves de fin de cycle primaire, comme pour laisser une empreinte témoignant de son passage à la MITD House. Quand on connaît les enjeux du PSAC, il est fort probable que le ministre de tutelle, Manhend Gungapersad ne s’arrête pas, cette année, à la seule abolition du Modular Assessment en Grade 5.

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ZEP : résoudre l’échec en urgence

Dans les écoles de la Zone d’Éducation Prioritaire (ZEP), des enseignants de Grade 6 nous confient n’être ni optimistes ni pessimistes quant à la performance de leurs élèves au PSAC. Réalistes, ils savent que, comme chaque année, et ce depuis bien trop longtemps, la majorité de leurs élèves n’atteindra pas la moyenne. Lors d’une visite du ministre de l’Éducation dans une école ZEP, en septembre dernier – le service de communication du ministère avait pris le soin de sélectionner la presse conviée dans cette école de Beau-Bassin, ce jour-là –, Manhend Gungapersad a re-découvert les réalités de ces établissements, notamment les facteurs qui influencent la performance académique des élèves. À la suite de ce constat, il a annoncé la mise sur pied d’un « comité pédagogique » chargé d’identifier les lacunes qui freinent l’apprentissage, et s’est dit favorable à la mise en place d’un programme différencié pour ces écoles. Cela fait 22 ans que le concept de ZEP a été introduit pour tenter de résoudre les mêmes problèmes qui, aujourd’hui encore, sont à l’origine de l’échec de plus de la moitié des élèves fréquentant ces établissements. Ce qui a changé, entre-temps : l’amplification de l’usage des téléphones portables et des réseaux sociaux.

« Miss, mo pou fel mwa »

À la veille des examens du PSAC, Malini (nom modifié), enseignante en Grade 6 dans une école ZEP, confie être « plus stressée » que ses 27 élèves qui prendront part aux prochaines épreuves. « J’ai peur et cela m’attriste », lâche-t-elle. « Certains de mes élèves m’ont prévenue : Miss, mo pou fel mwa », dit Malini. Un calcul rapide : huit d’entre eux, estime-t-elle, pourraient décrocher la moyenne dans les core subjects et prétendre à une place dans le mainstream du secondaire en janvier 2026. Ceux qui lui demandent encore : « Miss, desimal-la ki ete sa » auront moins de chance. « L’absence de suivi à la maison, parce que l’éducation n’est pas une priorité, le fait qu’on ne voie pas l’intérêt d’envoyer un enfant à l’école parce qu’il fait froid, ou encore les changements d’école liés à des conflits familiaux… tout cela affecte la scolarité de mes élèves », explique l’enseignante. Alors, quand il est question d’examens, ces enfants, dit-elle, n’abordent pas les épreuves comme un passage décisif : ils sont habitués à l’échec scolaire. « On me dit : Miss, mo papa pa ti al kolez li’nn gagn enn bon travay. Mo pa bizin resi lexamin, mo pou gagn enn bon travay mwa osi », raconte Malini.

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« Des croix partout »

L’enseignante dit savoir d’avance comment ceux de ses élèves qui ont d’importantes lacunes en lecture et en écriture répondront aux questionnaires. « Ils écriront des oui ou feront des croix partout. Et possiblement répondront en créole morisien », dit-elle. D’ailleurs, correctrice à la fin des épreuves, Malini affirme pouvoir reconnaître un candidat de la ZEP à ses réponses. « Il m’est arrivé de dire à mes collègues correcteurs : sa zanfan-la sorti kot mwa sa ! », confie-t-elle. Et poursuit : « C’est une situation triste. Ces enfants pour ceux qui ont du potentiel sont capables de réussir accadémiquement. Lorsque je traduis une question en créole, ils comprennent le sens et sont en mesure de me répondre, c’est pour cela que bien souvent j’ai eu des réponses en KM lors des évaluations et examens. Mais au PSAC, ces réponses ne seront pas notées. En mathématiques, cela risque d’être encore pire, car les questions sont longuement formulées. Ils n’y comprendront rien ! Si les épreuves étaient orales, tous obtiendraient une note supérieure à la moyenne. » Malini, comme d’autres enseignants avant elle, plaide pour l’introduction d’une pédagogie différenciée pour la ZEP. Elle se souvient encore de la réalisation d’un projet sur la thématique de l’énergie. Les élèves avaient construit un amplificateur avec un circuit électrique et avaient surpris les enseignants de l’école par leur créativité. Mais ce mardi en salle d’examens, les choses seront différentes…

 

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Correction des épreuves à partir du 11 novembre

Le nouveau directeur du Mauritius Examinations Syndicate (MES), Serge Ng Tat Chung, indique que tout a été mis en œuvre pour que les examens du PSAC se déroulent dans les meilleures conditions, tant pour les candidats que pour le personnel chargé de les encadrer. « L’organisation de cette édition du PSAC ne diffère pas des précédentes. Des dispositions ont été prises afin que les enfants à besoins spéciaux ne soient aucunement lésés. De l’accompagnement à la surveillance, nous nous sommes assurés que tout se passe bien durant cette semaine d’épreuves », déclare Serge Ng Tat Chung. Par ailleurs, l’exercice de correction débutera le 11 novembre, et des correcteurs rodriguais participeront à cette étape cruciale du PSAC. La Commission de l’Éducation prendra en charge les frais de déplacement de ces correcteurs.

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