Santé publique : La première Clinical Trial Unit lancée

Le ministre de la Santé, Anil Bachoo, a procédé, hier, au lancement de la première Clinical Trial Unit dans l’enceinte du Cardiac Centre à Pamplemousses en présence du Dr Nishant Nundlall, Senior Advisor, du département NCD, Health Promotion and Research Unit, du Pr John Malcom Walker, cofondateuet Clinical Director du Health Cardiovascular Institute et du Pr Derek Yellon, directeur du Hatter Cardiovascular Institute.
S’adressant à l’assistance, le ministre a déclaré que la pratique de la médecine exige la maîtrise de la science et de l’art. Pour obtenir les meilleurs résultats pour chaque patient, nos médecins et notre personnel soignant doivent posséder les meilleures connaissances scientifiques possibles, associées à une approche bienveillante au chevet du patient, combinant la puissance de la science médicale et la chaleur du contact humain. Mais à l’ère moderne de la médecine, acquérir les meilleures connaissances scientifiques ne se limite plus à fréquenter l’université, à assister à des cours magistraux ou à lire des articles de revues et des manuels, a dit le ministre.
En effet, les soins de santé sont aujourd’hui un domaine en constante évolution, avec un flux constant de nouveaux défis et où les avancées de la recherche conduisent régulièrement à de nouvelles connaissances médicales. Par conséquent, le cursus universitaire d’hier en faculté de médecine peut être obsolète au moment où le médecin obtient son diplôme et se retrouve au chevet du patient. Dans le domaine de la médecine, les cours suivis et les livres et revues lus deviennent rapidement obsolètes.
S’il est vrai que la recherche menée à l’étranger est facilement accessible via internet, « nous devons garder à l’esprit que la recherche menée sur des populations étrangères n’est souvent pas utile dans le contexte mauricien. À Maurice, nous sommes une population multiculturelle, avec notre propre combinaison de gènes reflétant nos origines multiethniques du monde entier, et avec nos propres habitudes de vie, vivant dans notre environnement mauricien unique. Par conséquent, se fier uniquement à la recherche menée dans d’autres pays, sur des personnes ayant un patrimoine génétique différent, des habitudes de vie différentes et vivant dans un environnement différent, ne serait pas à notre avantage pour prendre des décisions médicales éclairées et équilibrées. »
C’est pourquoi, dit-il, la création d’une unité d’essais cliniques, qui facilitera les études de recherche clinique adaptées aux besoins de la population mauricienne, constitue un tournant dans l’histoire du secteur de la santé à Maurice. Il s’agit d’une étape historique vers des soins de santé modernes, axés sur la recherche et centrés sur le patient. La création de l’unité d’essais cliniques répond à un objectif clé du budget national 2025/2026, qui met l’accent sur la recherche, l’innovation, l’éducation et la création d’emplois dans le secteur de la santé, a fait ressortir le ministre.
La nouvelle unité permettra aux patients mauriciens de bénéficier de traitements de pointe développés pour la population locale, mais avec l’expertise supplémentaire apportée par les partenariats de recherche internationaux, garantissant un accès équitable à l’innovation médicale pour tous les citoyens.
L’unité d’essais cliniques débutera ses activités avec l’étude sur le conditionnement ischémique à distance en Afrique, menée en collaboration avec le Hatter Institute, de l’University College London (UCL) et l’université de Cape Town. Ce partenariat intègre Maurice à un réseau international de recherche reconnu, marquant la participation du pays à un important essai clinique multicentrique dirigé depuis le continent africain. Cette étude vise à améliorer les résultats pour les patients cardiaques, en particulier ceux souffrant d’infarctus du myocarde, en testant des thérapies innovantes qui protègent le cœur pendant les traitements critiques.
« Avec cette unité d’essais cliniques, nous espérons que les patients mauriciens bénéficieront de protocoles de traitement conformes aux normes internationales, adaptés au contexte local, afin de fournir les meilleurs soins possibles centrés sur le patient. L’unité servira également de centre de formation et d’éducation en recherche médicale pour les médecins, infirmiers et professionnels de la recherche locaux, contribuant ainsi à renforcer les capacités nationales en sciences cliniques et en gestion des données », dit-il encore.
Dans la prochaine phase, cette unité permettra d’améliorer les soins aux patients, d’accroître les connaissances et les compétences des professionnels de santé et d’apporter un nouvel espoir pour l’avenir des soins de santé dans le pays. « Celle-ci est un symbole de progrès, d’innovation et de fierté nationale, offrant une recherche et des soins médicaux de classe mondiale à la population mauricienne », a conclu le ministre.

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