Le voyage du Premier ministre, Navin Ramgoolam, en Inde, du 9 au 16 septembre dernier et de la délégation ministérielle, a coûté Rs 3,8 millions. Cela comprend les billets d’avion et les indemnités, selon le barème en vigueur depuis 2017. Une cinquantaine de représentants du secteur privé ont également fait le déplacement à leurs frais, a précisé le Premier ministre.
Navin Ramgoolam a d’abord mis en exergue que dès le jour de son élection, il avait reçu une invitation du Premier ministre indien, Narendra Modi, pour une visite d’État. Toutefois, il a préféré régler d’abord les affaires urgentes du pays et ce n’est qu’au mois de septembre qu’il a pu effectuer cette visite. La mission, a-t-il précisé, a abouti à un Special Economic Package d’un montant de 680 millions USD, soit environ Rs 31 milliards de roupies, accordé à Maurice par le Premier ministre indien, Narendra Modi. Cette aide financière répondra aux besoins et priorités de Maurice dans plusieurs domaines, a-t-il précisé. L’Inde a également convenu d’octroyer une subvention de 25 millions USD comme soutien budgétaire pour l’exercice financier en cours.
Concernant la requête du député Adrien Duval pour qu’une copie détaillée du programme de la visite soit déposée à l’Assemblée, Navin Ramgoolam estime que cela relève d’un manque de respect envers le Premier ministre indien. Il a tout de même évoqué les principaux points de la visite d’État. Soit un Forum économique Inde-Maurice, tenu le 10 septembre à Mumbai, organisé conjointement par l’Economic Development Board et la Federation of Indian Chambers of Commerce and Industry, de l’Inde. Cet événement a permis de réunir 200 acteurs économiques indiens et 55 opérateurs mauriciens du secteur privé, jetant ainsi les bases d’une collaboration. 
Autre retombée de la mission : la venue à Maurice de la Fondation Lilavati, qui entreprendra la construction d’un hôpital pluridisciplinaire de 200 lits. L’Economic Development Board a également collaboré avec InvestUP pour organiser une rencontre économique Inde–Maurice à Varanasi. Cet événement a attiré 50 opérateurs privés de l’Uttar Pradesh et les discussions ont porté sur la promotion de partenariats et la facilitation d’investissements bilatéraux.
La partie officielle de la visite a débuté à Varanasi, une première pour un chef de gouvernement mauricien. Une séance de travail avec le Secrétaire aux Affaires étrangères de l’Inde, Vikram Misri, était également au programme. Les discussions ont porté sur le lancement de nouveaux projets et sur la mise en œuvre d’accords existants, notamment le traité de non-double imposition. Le 10 septembre 2025, Navin Ramgoolam a eu un tête-à-tête avec Narendra Modi, à Varanasi.
Cet entretien a été suivi d’une séance de travail. Des questions d’intérêts mutuels, notamment la sécurité régionale et les engagements communs pour un partenariat stratégique renforcé, ont été abordées.
Le traité de non-double imposition était aussi au menu des discussions, notamment, le protocole signé par le précédent gouvernement en mai 2016, qui compromet notre secteur des services financiers au profit de pays comme Singapour et les Pays-Bas. Il a ainsi été convenu de poursuivre les consultations, afin de parvenir à un résultat mutuellement bénéfique et à un alignement sur les points clés avant la signature d’un nouveau protocole.
De même, a précisé Navin Ramgoolam, le Premier ministre indien a répondu favorablement à sa demande de faciliter le prochain déplacement d’une délégation mauricienne, qu’il conduira lui-même, vers l’archipel des Chagos.
La signature de sept protocoles d’accord a également été signée au cours de cette visite et trois autres sont annoncés, concernant la recherche spatiale, les sciences marines, l’énergie, les énergies renouvelables, l’éducation et les technologies. D’autre part, le Premier ministre a aussi eu des rencontres avec le Président et le Vice-Président de l’Inde, le ministre de la Santé et du Bien-être familial, ainsi qu’avec le chef de l’opposition.
Navin Ramgoolam a qualifié cette visite d’État de « civilisational symbolism with strategic purpose. » Depuis notre indépendance, a-t-il rappelé, le rôle de l’Inde a été déterminant en tant que partenaire indéfectible de notre développement. Cette visite a confirmé les relations privilégiées entre nos deux nations, a souligné Navin Ramgoolam.
Ce dernier n’a pas manqué de faire une boutade à Adrien Duval, en mentionnant que durant son court mandat de 78 jours, comme Speaker de l’Assemblée nationale, il avait effectué trois missions, de plus de 13 jours, dont les retombées sont inconnues. Celles-ci ont coûté Rs 800 000 à l’État.
À cela, Adrien Duval a rétorqué qu’il avait été invité par le Président du Lok Sabha et qu’il a eu une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, ainsi que le Vice-président de l’Inde. Concernant les retombées, il a indiqué avoir reçu le soutien technique pour la retranscription du kreol et du français à l’Assemblée. Six membres du personnel de l’Assemblée ont été formés en Inde pour cela, aux frais de la Grande Péninsule.

 
                                    
