Dans huit jours, cela fera exactement un an que l’électorat, appelé aux urnes, faisait son choix en faveur du changement face à un Pravind Jugnauth 3.0. Dans sa sagesse, alimentée par la brise de Missie Moustass Leaks, la population a fait son choix avec un 60-0 sans appel. Un an après, le gouvernement de l’Alliance du Changement maintient que le mandat est de cinq ans et que le programme annoncé est applicable sur la même période de temps.
L’opposition parlementaire, avec l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, se redécouvrant après une longue période d’hibernation politique, affirme que le pays a connu une année de deuil. Comme pour remuer le couteau dans la plaie face à des signes visibles d’énervement au sein de l’électorat dans la conjoncture. Une façon de se positionner sur l’échiquier politique pour aborder la deuxième année de la présente législature.
Aucun doute que dans les jours à venir, l’opposition tentera de mettre du vent dans les voiles de sa campagne Lepep pe soufer en vue de raffermir ses muscles politiques pour la seconde tranche menant aux prochaines échéances électorales.
Pour sa part, l’Hôtel du Gouvernement préparera la riposte en approfondissant les réformes annoncées dans le programme gouvernemental. Les travaux de la Commission constitutionnelle, dont la composition se fait encore attendre, constituent une pièce maîtresse. Le comité des experts sur la réforme de la pension est attendu au tournant pour un éclairage des plus limpides sur la problématique de l’éligibilité à la Basic Retirement Pension (BRP) à 65 ans.
Toutefois, dans l’immédiat, à l’issue des examens de fin de cycle, que ce soit dans le primaire ou le secondaire, le secteur de l’éducation a droit à un bilan. Dans l’immédiat, peut-être pas pour les étudiants, dont les résultats des examens ne seront connus que vers la fin de cette année ou le début de l’année prochaine, selon le cursus.
Par contre, la nouvelle administration politique dans l’éducation doit sortir des sentiers battus du taux de réussite aux examens académiques pour se demander en toute âme et conscience si elle n’a pas échoué face à la Crisis of Expectations suscitée en début d’année. La nouvelle formule du Foundation Programme, en remplacement de l’Extended Programme, comporte-t-elle ce potentiel d’inclusiveness, nécessaire à l’épanouissement de la société ?
Le fait de renvoyer une partie de ces adolescents vers des collèges hors du mainstream, soit dans les MITD ou autres filières de formation technique, est-il conforme à cette définition selon laquelle « inclusiveness involves intentionally including all members in systems and actions, such as in educational settings where students with and without disabilities learn together » ? L’establishment politique et ses sbires défendront leur bifteck. En contrepartie, les élèves concernés, écartés du système, continueront à manger leur margose matin, midi et soir.
Probablement, en adoptant un langage de non-confrontation, l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône, n’a-t-il pas remis en perspective la pertinence de ce concept d’Inclusiveness et d’intégration dans le système scolaire, clé de toute société, en affirmant haut et fort : « Tous les enfants mauriciens ont les mêmes valeurs. Il faut un système où tous pourront grandir. » À ce stade, la question posée reste ouverte.
Mais ce ne sera pas l’élément d’échec de la Crisis of Expectations associée à l’avènement du changement à l’Éducation. Les Assises de l’Éducation, l’une des premières mesures courageuses énoncées en début d’année, ont laissé plus d’un sur leur faim. La lourdeur de la bureaucratie fait sa loi. En début d’année, beaucoup d’espoirs, pour ne pas dire tous les espoirs, étaient permis autour du retour de la discipline dans le monde scolaire — même l’interdiction de l’usage des téléphones portables dans les écoles. Et quid du bullying et du cyberbullying avec le traumatisme individuel et familial qui les accompagnent ?
Le changement miroité pour une plus grande sécurité dans les établissements scolaires s’est-il opéré ? La réalité est évidente avec les murs d’enceinte des collèges devenant des plus vulnérables aux assauts des Marsan Lamor.
En cette période de fin d’année scolaire, ou au mieux en ce début de vacances scolaires, l’administration de l’Éducation gagnerait à revoir ses ambitions de changement pour que les écoles soient transformées en une source de sérénité, de respect de l’autre, du sens de la discipline, du travail et du devoir accompli — et pour que la République puisse rayonner As One People, As One Nation in Peace, Justice and Liberty.
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