La connectivité aérienne entre Maurice et la Chine pourrait bientôt redevenir une réalité. « La connectivité est toujours essentielle à la coopération bilatérale et aux échanges entre les peuples. Nous sommes disposés à explorer des solutions pour restaurer les vols directs entre nos deux pays dans les meilleurs délais », a déclaré le Dr Huang Shih-fa, ambassadrice de la République populaire de Chine à Maurice, lors d’une rencontre avec la presse, à Belle-Rose.
Cette reprise des liaisons aériennes est envisagée comme un symbole fort du raffermissement du partenariat sino-mauricien, que Pékin souhaite inscrire dans une vision à long terme de développement partagé et d’ouverture mutuelle. La rencontre, organisée par l’ambassade de Chine, visait à présenter les dernières évolutions politiques et économiques du pays, ainsi que les perspectives de coopération avec Maurice. Le Dr Huang a rappelé que ce type d’échanges avec la presse mauricienne serait désormais semestriel afin de maintenir « une communication étroite et transparente » entre l’ambassade et les médias.
Plusieurs journalistes mauriciens participent déjà à des programmes de formation en Chine, notamment au China International Press Communication Center et au China-Africa Youth Gathering. « Nous souhaitons multiplier ces échanges, car ils permettent une meilleure compréhension mutuelle entre nos peuples », a souligné la diplomate.
Au cœur du message de l’ambassadrice figurait la Belt and Road Initiative (BRI), qualifiée de « plateforme concrète de coopération mondiale ». Elle a indiqué que plus de 150 pays et 30 organisations internationales participent déjà à cette initiative, qui a permis à plus de 40 millions de personnes de sortir de la pauvreté. « Ce n’est pas un slogan abstrait, mais une coopération appuyée par des projets d’infrastructures, d’énergie, de réseaux numériques et de formation. Nous espérons la participation active de Maurice, qui en tirerait des bénéfices tangibles », a-t-elle affirmé.
La Chine est prête à élargir l’accès de Maurice à son marché, notamment à travers la mise en œuvre de l’accord de libre-échange bilatéral et le traitement tarifaire zéro pour la quasi-totalité des produits africains. « Avec 1,4 milliard d’habitants et une classe moyenne de 400 millions de consommateurs, la Chine est un marché immense pour les produits mauriciens, y compris ceux des PME », a ajouté le Dr Huang.
La diplomate a également évoqué le Forum sur la coopération sino-africaine, qui a récemment élevé les relations entre la Chine et Maurice au rang de partenariat stratégique. Pékin souhaite désormais aligner sa coopération sur les priorités de développement du pays : diversification économique, innovation, santé, énergies renouvelables et infrastructures.
L’année 2026 a été désignée Année des échanges entre les peuples Chine-Afrique. De nombreux événements culturels – du Nouvel An chinois au Tea for Harmony Yangtze Culture Salon – seront organisés pour renforcer les liens humains et culturels entre les deux continents.
Abordant la question de la stratégie indo-pacifique, souvent présentée comme une réponse à l’influence chinoise dans la région, l’ambassadrice a adopté un ton conciliant : « Nous accueillons favorablement toutes les initiatives qui favorisent l’ouverture, la stabilité et la coopération. La Belt and Road Initiative est une plateforme ouverte à tous, y compris aux pays de l’Indo-Pacifique. »
L’ambassadrice a aussi fait état des grandes lignes de la politique internationale de Pékin, fondée sur une série d’initiatives globales – Développement, Sécurité, Civilisation et Gouvernance – destinées à promouvoir le multilatéralisme, la coopération et l’égalité entre les nations. Concluant son intervention, l’ambassadrice s’est dit confiante dans la solidité et l’avenir des relations sino-mauriciennes : « La Chine continuera à s’ouvrir davantage pour offrir plus d’opportunités au développement de Maurice. Je suis convaincue que, main dans la main, nos deux peuples sauront créer un nouvel éclat sur le chemin du développement partagé. »
Le rétablissement prochain des vols directs entre Port-Louis et la Chine s’inscrirait alors comme le symbole concret d’un partenariat appelé à se renforcer, au croisement de la coopération économique, culturelle et humaine.

