Pour marquer la nouvelle identité de l’école RCA de Mahébourg, l’évêque de Port-Louis, Monseigneur Jean-Michaël Durhône, a célébré une messe d’action de grâces, hier. Cette école, initialement réservée aux filles, sera dorénavant connue comme Mahébourg Notre-Dame des Anges RCA. Mgr Durhône a émis le souhait que l’éducation catholique puisse apporter sa contribution, face aux nombreux défis sociaux.
L’école RCA de Mahébourg a été créée à l’initiative du père Thiersé, curé de la paroisse Notre-Dame des Anges. Ce missionnaire avait demandé à la congrégation Filles de Marie, en 1864, de mettre sur pied une école pour les filles. Le but étant de permettre à ces dernières d’avoir accès à l’éducation, tout en leur inculquant les valeurs morales et spirituelles.
Dès 1865, une école et un orphelinat virent le jour, sous la responsabilité des Filles de Marie. Deux ans plus tard, c’était au tour des Frères des Écoles chrétiennes de mettre sur pied une école pour les garçons. En dépit des conditions difficiles, le père Thiersé allait permettre la mise sur pied de neuf écoles dans le district de Grand-Port.
L’école de Mahébourg a accueilli 160 filles à son ouverture. Il faudra attendre 1946 pour voir l’arrivée des garçons. Ce qui a mené à un changement également au niveau du personnel. « Après 98 ans au service de l’enseignement, les Filles de Marie ont transmis la mission aux laïcs », confie Ursula Véronique Constant, la maîtresse d’école.
Aujourd’hui, en 2025, Mahébourg Notre-Dame des Anges RCA compte 200 élèves et une cinquantaine d’adultes encadreurs. Les parents et des bienfaiteurs apportent aussi leur collaboration. Après 160 années d’existence, l’école adopte une nouvelle identité la rapprochant de la paroisse Notre-Dame des Anges. « Avec cette nouvelle identité, la communauté scolaire aura un repère, un modèle, une patronne messagère de la paix », a souligné la responsable de l’établissement.
Ce changement, a-t-elle ajouté, est une continuité dans l’histoire de l’école. « La Vierge Marie, modèle de disponibilité, de sagesse et d’unité, veille sur tous les enfants et adultes. » Se référant au logo de l’école, montrant une pirogue, symbole du village, elle a souligné que « les adultes et les enfants sont ensemble dans cette pirogue, tournés vers l’avenir et ouverts sur le monde ».
Une messe d’action de grâces a ainsi été célébrée pour marquer l’occasion. Dans son homélie, Mgr Durhône a mis en avant que dans l’expérience biblique, un nom donne aussi sa mission, comme c’est le cas le jour du baptême. La nouvelle identité, a-t-il affirmé, sera ainsi un témoignage de la façon de vivre, les uns avec les autres. « Pour qu’une école existe, il faut avoir des élèves, des responsables, ceux qui font l’entretien, et ainsi de suite. » Il a également mis en avant le rôle des parents, du conseil pédagogique et du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC).
L’évêque de Port-Louis a fait aussi part de sa préoccupation, concernant le manque d’élèves dans certains collèges, en raison de la chute de la natalité. « Certains collèges se vident. Sans élèves, l’école perd son âme. S’il n’y a pas de gens, il n’y a pas de relations humaines. Pourvu que cela n’arrive pas à nos écoles RCA un jour », dit-il.
Faisant une incursion dans le passé, il a fait ressortir qu’il y avait les écoles paroissiales, liées à la paroisse. « C’est une histoire de relation construite d’année en année. » L’adoption du nom de la paroisse Notre-Dame des Anges, par l’école RCA de Mahébourg, s’inscrit dans cette optique.
Parlant des difficultés auxquelles l’école doit faire face aujourd’hui, il a souhaité que l’éducation catholique puisse apporter sa contribution à trouver des solutions. « Des fois, la vie à l’école n’est pas facile. Il y a des enfants qui ne veulent pas venir à l’école, car ils disent :profeser fatig latet. Mais il arrive que les enseignants aussi ne veulent pas venir à l’école parce que zanfan fatig latet… Les parents vivent eux aussi des situations difficiles. Dans de telles conditions, on peut parfois perdre son sang-froid. »
Il a invité à suivre l’exemple de Marie, pour son attitude et son respect envers les autres. « Cette école, c’est vous qui la portez. » Selon lui, il faut comprendre les enjeux d’aujourd’hui et non pas vivre dans la nostalgie des années 70. « Apprenons à vivre comme Marie, afin que chacun puisse trouver une paix intérieure. C’est ce chemin-là que nous voulons emprunter. Il faut voir comment l’éducation catholique peut apporter sa contribution dans la société. Il faut s’asseoir, regarder, comprendre, pour bâtir des êtres humains solides. »
Il a ainsi invité la communauté scolaire à participer à la construction de l’école et à œuvrer pour la paix intérieure.

