Le ministère des Finances a refusé d’approuver leur déplacement en « business class »
L a présidente à temps partiel et le directeur général de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) n’ont pas participé à la dernière édition du World Travel Market, une des plus importantes manifestations du Tourisme mondial qui vient de se tenir à Londres. Raison de cette absence : le ministère des Finances a refusé d’approuver leur déplacement pour Londres, dont la partie aérienne avait été organisée par les intéressés en business class et qui ne respectait pas les règlements du service civil sur les voyages à l’étranger.
Les déplacements à l’étranger des cadres et présidents des corps paraétatiques, comme la MTPA, sont réglementés par la lettre circulaire numéro 10 du ministère des Finances émise en septembre 2017. Ce règlement vise à rationaliser les déplacements à l’étranger pour des raisons d’économie. Dans son article 13, cette circulaire précise que les déplacements à l’étranger en business class sont réservés aux secrétaires permanents et présidents ou CEO des corps paraétatiques dont les salaires sont équivalents à ceux d’un secrétaire permanent, ce qui n’est pas le cas de la présidente à temps partiel et du DG de la MTPA.
Selon la circulaire, ils sont classés dans la catégorie de ceux qui doivent voyager en classe économique. En dépit de cette règle précise, les deux dirigeants de la MTPA ont, dans le passé, utilisé le business class en arguant qu’il n’y avait pas de place disponible en classe économique. Malgré les demandes du ministère des Finances, ils n’ont jamais remboursé la différence entre un billet en économie et en business, considérant, sans doute, qu’un siège en classe économie est incompatible avec leur statut.
Ces deux personnages ont, encore une fois, essayé d’échapper à la règle pour aller assister au London World Travel Market. Le 15 octobre, le ministère des Finances reçoit une demande de la MTPA lui demandant d’approuver le déplacement de la présidente par intérim et du DG pour Londres sans aucune indication de date de départ et de retour. Suite à une question du ministère, la MTPA envoie des informations sur les déplacements de sa présidente à temps partiel et de son DG selon lesquelles ils voyageront en business class parce qu’il n’y avait pas de places disponibles en classe économique sur Air Mauritius. Le 21, le ministère envoie une note à la MTPA pour lui rappeler que la présidente à temps partiel et le DG ne sont pas autorisés à voyager en business, demande que les rectifications nécessaires soient faites et le règlement respecté. Le 27, n’ayant pas obtenu de réponse, le ministère envoie une autre note à la MTPA qui lui fait savoir, le lendemain, que la question sera réglée par son DG. Le ministère reçoit une lettre de la MTPA disant quelle attendait une dérogation pour que la présidente à temps partiel et le DG puissent voyager par business class. Le ministère répond immédiatement qu’aucune dérogation n’a été – et ne sera – accordée, et informe la MTPA qu’il a obtenu confirmation d’Air Mauritius qu’il y avait des places disponibles en classe économique pour les dates proposées. Il semblerait que la présidente à temps partiel et le DG de la MTPA aient essayé jusqu’à la dernière minute de faire jouer leurs contacts au gouvernement – ceux qu’ils prétendent avoir – pour obtenir leurs voyages en business, sans résultat.
Par conséquent, ils ne sont pas allés au London World Travel Market.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la présidente à temps partiel et le DG de la MTPA exigent et obtiennent de voyager en business class pour leurs missions. Lorsque Week-End avait évoqué ce premier manquement au règlement – par un voyage à Berlin avec escale à Paris –, la présidente par intérim de la MTPA avait menacé de nous poursuivre. Est-ce qu’elle poursuivra le ministère des Finances qui l’a privé, avec son directeur, d’un vol en business pour le World Travel Market de Londres ?
