Été 2025-2026 : Jusqu’à 13 tempêtes attendues et des pics de chaleur à 36°C

— Les services météo de Maurice et de La Réunion annoncent des températures record, des pluies tardives et une activité cyclonique supérieure à la moyenne

L’été 2025-2026 s’annonce intense, lourd et imprévisible dans le sud-ouest de l’océan Indien. Selon les prévisions conjointes de la Station météorologique de Vacoas et de Météo-France La Réunion, la saison devrait être marquée par des températures record, des pluies tardives et une activité cyclonique supérieure à la moyenne. Les deux services convergent vers une même conclusion : le bassin est entré dans une phase active, dominée par des eaux de surface plus chaudes que la normale, un dipôle océanique négatif et un anticyclone des Mascareignes affaibli — autant de conditions réunies pour favoriser la naissance et l’intensification des tempêtes tropicales.

Une chaleur étouffante avec +3°C au-dessus des moyennes

Les météorologues prévoient un été plus chaud que la normale, avec des écarts de 2 à 3 °C au-dessus des températures saisonnières habituelles.Sur les côtes ouest de Maurice, le mercure pourrait atteindre 36 °C, tandis qu’à Rodrigues, des pointes de 33 °C sont attendues dans les zones littorales.

- Publicité -

Cette chaleur sera accentuée par une humidité persistante et des vents légers entre janvier et mars 2026, créant des conditions suffocantes. Les services météo préviennent que ces périodes de chaleur prolongée pourront provoquer une sensation de lourdeur extrême et une forte détresse thermique, notamment pour les personnes vulnérables.
Les autorités sanitaires redoutent une recrudescence des malaises liés à la chaleur et des pathologies tropicales, amplifiées par la stagnation de l’air humide.

 -15 % de précipitations estivales prévues fin décembre

L’arrivée des pluies estivales devrait se faire attendre cette année. Leur onset, normalement observé début décembre, est repoussé à la seconde quinzaine de décembre 2025. Le Mauritius Meteorological Services prévoit une première moitié d’été plus sèche que la normale, avant une reprise progressive des précipitations vers février.

- Publicité -

Sur la saison complète, Maurice devrait recevoir environ 1 150 mm de pluie, soit 85 % de la moyenne annuelle, contre 90 % à Rodrigues, soit environ 745 mm. Cette baisse globale cache une autre réalité : des pluies moins fréquentes mais plus violentes, capables de déverser des dizaines de millimètres en quelques heures et de provoquer des inondations éclair dans les zones urbaines ou mal drainées.

Les météorologues mettent également en garde contre la multiplication de phénomènes orageux localisés, de mini-tornades et de tempêtes électriques, notamment sur le plateau central, où la convection diurne sera particulièrement active.

- Advertisement -

Une saison cyclonique au-dessus de la normale avec 13 ou 14 tempêtes 

C’est le chiffre qui attire toutes les attentions : jusqu’à 14 tempêtes tropicales pourraient se former cette saison dans le bassin du sud-ouest de l’océan Indien, selon les prévisions de Météo-France La Réunion. Parmi elles, 5 à 8 devraient atteindre le stade de cyclone tropical — un niveau supérieur à la moyenne climatologique (10 systèmes dont 5 cyclones).

Trois tempêtes ont déjà été observées depuis juillet, confirmant un démarrage précoce de la saison. Les trajectoires prévues seront principalement paraboliques, c’est-à-dire qu’elles se déplaceront d’abord vers l’ouest avant de s’incurver vers le sud, épargnant potentiellement les terres habitées, mais non sans risque pour les Mascareignes et Madagascar.

Les spécialistes estiment à 50 % la probabilité que la saison soit plus active que la normale, contre 40 % pour une saison moyenne et 10 % seulement pour une activité inférieure.

Le nord du canal du Mozambique devrait être relativement épargné, tandis que Maurice, Rodrigues, Madagascar et le sud du Mozambique devront composer avec un risque « climatologique » d’impact direct. Les cyclones susceptibles de passer à proximité pourraient engendrer de fortes houles, des surcotes temporaires et des rafales dépassant les 200 km/h dans certaines zones exposées.

Phénomènes extrêmes et risques côtiers

Outre les cyclones, la saison pourrait être marquée par d’autres extrêmes : vagues de chaleur prolongées, orages violents, pluies éclairs et fortes rafales liées à des cellules convectives intenses.
Les météorologues avertissent que des cyclones à intensification rapide — devenant puissants en moins de 24 heures — sont probables cette année, en raison des températures élevées de la mer et de la baisse du cisaillement des vents.

Les zones côtières seront particulièrement vulnérables à l’érosion marine, aux houles cycloniques et aux inondations temporaires, notamment sur les littoraux ouest et sud.
Les autorités recommandent d’ores et déjà aux habitants des zones à risque de revoir leurs plans d’évacuation et de s’équiper en conséquence.

Des signaux climatiques inquiétants

L’activité cyclonique accrue et la chaleur excessive trouvent leur origine dans un enchaînement de facteurs climatiques globaux.
Les spécialistes évoquent une phase faible de La Niña sur le Pacifique, combinée à un dipôle de l’océan Indien négatif, caractérisé par des eaux plus chaudes que la normale à l’est (vers l’Indonésie) et plus froides à l’ouest.
Cette configuration favorise la formation de systèmes cycloniques à l’est du bassin et une migration progressive vers le sud. Le dipôle subtropical, lui aussi négatif, devrait rendre l’anticyclone des Mascareignes moins puissant et décalé vers le sud-est, ouvrant la voie à des trajectoires de tempêtes plus recourbées.

« Il suffit d’un seul cyclone»

Les météorologues insistent : peu importe le nombre total de tempêtes, il suffit d’un seul cyclone pour causer des dégâts considérables.
Les autorités invitent la population à rester vigilante, à suivre les bulletins officiels et à préparer les dispositifs d’urgence dès à présent.
Les entreprises, les écoles et les services publics sont également appelés à anticiper les impacts possibles des chaleurs extrêmes, des coupures d’eau et des pluies intenses.

Cette saison 2025-2026 s’annonce donc comme une période à double tranchant : la chaleur des terres rivalisera avec la colère des mers. Entre 14 tempêtes possibles, des pointes à 36 °C et des pluies éclairs, l’océan Indien semble vouloir rappeler sa puissance — et la fragilité des îles qui reposent sur sa surface.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques