Assemblée régionale de Rodrigues: Le rapport du PAC égrène des lacunes et faiblesses en série

Le premier rapport du Public Accounts Committee sur les rapports du Directeur de l’Audit pour l’Assemblée Régionale de Rodrigues pour les exercices financiers 2020/2021, 2021/2022, 2022/2023 et 2023/2024 a été rendu public. Le comité a identifié et dénoncé une série de lacunes et de faiblesses qui nuisent à la bonne gestion des finances publiques, à l’utilisation efficace des ressources publiques et à la qualité des services fournis aux citoyens. Si elles ne sont pas corrigées, ces lacunes pourraient également nuire à la réputation de l’Assemblée régionale de Rodrigues auprès des bailleurs de fonds internationaux et des partenaires au développement, indique le rapport.
Le président du PAC, Jean Rex Ramdally, a affirmé que le comité a toutefois été confronté à un certain nombre de contraintes et de difficultés dans l’exercice de ses fonctions. Parmi celles-ci figuraient principalement le manque de réponses rapides aux questions adressées aux départements, l’absence de soutien technique et de recherche de la part du National Audit Office et le suivi insuffisant de certaines entités, même en réponse aux questions spécifiques soulevées par le Directeur de l’Audit.
Un exemple frappant de manquement administratif a été constaté dans le cas de la commission de l’Agriculture et de la Commission de la Santé et autres, qui ont systématiquement omis de fournir les informations demandées dans les délais impartis. Dans un cas précis, le comité a été contraint de saisir le président de l’Assemblée Régionale de Rodrigues d’une plainte pour manquement aux privilèges parlementaires suite à l’absence du chef du département de la commission de l’Agriculture à une audition dûment convoquée.
Concernant Le Choux Biogester Projet, le PAC souligne que le projet de production de biogaz à partir de déchets a été lancé en 2017 pour un coût estimé à Rs 20 millions. Le projet ciblait 153 familles à faibles revenus réparties dans six villages, qui ne disposaient pas d’installations sanitaires adéquates. Il prévoyait l’installation de biodigesteurs domestiques conçus pour convertir les déchets organiques en biogaz pour la cuisson et en biofertilisant pour les potagers familiaux.
Seuls 141 biodigesteurs avaient été installés et, en septembre 2022, une seule unité était raccordée à une cuisine. Bien qu’un expert de l’Union européenne ait recommandé un financement correctif en 2022, aucune autre mesure n’a été prise. Le Public Accounts Committee a constaté qu’en ce qui concerne le projet de biodigesteurs, bien que seulement 141 unités aient été installées, une évaluation technique réalisée en 2022 a confirmé qu’aucune n’était opérationnelle.
Au chapitre de la station d’épuration des eaux usées de Grenade, dont le contrat de modernisation des installations d’assainissement et de traitement des champs d’épuration saturés a été attribué en mars 2020 pour un montant de Rs 24,6 millions, elle a initialement été déclarée non-opérationnelle. Parmi les principales lacunes constatées figuraient l’expiration de l’assurance, le non-respect des clauses relatives aux pénalités de retard et le dépassement des délais de livraison. Les auditeurs ont recommandé à l’Assemblée régionale de Rodrigues d’accélérer l’achèvement des travaux et de déduire les pénalités des entreprises défaillantes, mais aucune preuve de la mise en œuvre de ces mesures n’a été fournie.
Lors de l’examen du comité, la station a été déclarée achevée et remise à la Rodrigues Public Utilities Company, bien que la solde des paiements reste due. Le consultant a appliqué le cadre contractuel concernant les pénalités de retard et les prolongations de délai, au lieu de se conformer aux exigences du Procurement Policy Office. Les réclamations des entreprises ont été certifiées directement par le consultant, sans vérification interne, ce qui a accru les risques de non-conformité et de non-recouvrement.
Pour ce qui est de Rivière-Coco Eco-Village Project, le rapport fait ressortir que ce projet, mis en œuvre pour un coût de Rs 15,7 millions et financé par l’Union européenne, le Central Electricity Board et l’Assemblée régionale de Rodrigues, visait à démontrer la possibilité d’une couverture énergétique 100% renouvelable pour l’île d’ici à 2030. Ce projet, réalisé entre le 9 août 2017 et le 31 mai 2020, ciblait le village de Rivière-Coco comme modèle pilote à être répliqué dans l’ensemble de Rodrigues.
Il comprenait trois composantes : six digesteurs de biogaz pour convertir les déchets d’élevage en gaz de cuisson ; des panneaux photovoltaïques pour recharger les véhicules et vélos électriques et fournir de l’électricité au CEB et un éclairage public solaire.
Le Public Accounts Committee a constaté qu’à Rivière-Coco, l’installation photovoltaïque reste opérationnelle, générant environ Rs 30 000 par mois, avec des recettes totales dépassant les Rs 2 millions. Cependant, plusieurs équipements annexes se sont détériorés : le véhicule électrique est hors service en raison de défauts de batterie et de chargeur. Près de la moitié des lampadaires sont corrodés et hors service en raison de l’environnement côtier. L’une des deux bornes de recharge a été déplacée et six biodigesteurs de grande capacité restent inutilisés.

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