Propositions et consultations : la CTSP réclame une compensation de Rs 855 Across the Board

La Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP) réclame une compensation salariale uniforme de Rs 855 pour l’ensemble des salariés. Rencontrant la presse hier, le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, a exprimé son mécontentement face au retard du gouvernement à convoquer les consultations tripartites chargées de déterminer le taux de compensation salariale annuelle.

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« Nous sommes déjà à la mi-novembre, et toujours aucune annonce concernant la réunion du comité tripartite. Tout le monde reconnaît — y compris les parlementaires — que la population traverse actuellement une période extrêmement difficile. Pas plus tard que mercredi, un rapport a révélé que certaines familles mauriciennes sont contraintes de sauter des repas faute de moyens. Personne ne conteste le fait qu’il existe un grave problème inflationniste à Maurice, et pourtant, le gouvernement tarde à agir pour compenser la perte du pouvoir d’achat », s’indigne le syndicaliste.

Reeaz Chuttoo a également mis en exergue que, selon le Household Budget Survey publié en 2023 par le Bureau Central des Statistiques — après six ans d’attente alors qu’il est normalement rendu public tous les cinq ans —, une famille de quatre personnes avait besoin de Rs 39 960 par mois pour couvrir ses dépenses en décembre 2023, soit l’équivalent de 1,4 revenu moyen. « En décembre 2025, ces dépenses mensuelles atteindront Rs 45 030 pour une famille de quatre personnes. Si nous étudions la Monthly Expenditure Per Capita, nous arrivons à Rs 32 169, ce qui représente, selon moi, la véritable valeur du Living Wage. Le Bureau des Statistiques prévoit également un taux d’inflation de 3,8 % d’ici décembre prochain. Ainsi, pour un salarié touchant Rs 22 515 par mois, une compensation de Rs 855 est pleinement justifiée », prévoit-il.

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Le syndicaliste dénonce le fait que, l’année dernière, les travailleurs à bas revenus — gagnant jusqu’à Rs 30 000 — n’avaient pas réellement bénéficié d’une compensation. « L’employeur devait verser Rs 610, mais ce montant a été déduit de la CSG Allowance. Résultat : le revenu net des salariés est resté inchangé. Cette année encore, la situation risque d’être la même, car le gouvernement prévoit de supprimer progressivement la CSG Allowance d’ici à 2028. Nous lançons un appel au gouvernement pour revoir sa politique de gel des salaires pour ceux au bas de l’échelle. Les prix des produits de base continuent d’augmenter de manière conséquente. Si rien n’est fait, nous courons tout droit vers une explosion sociale », met-il en garde.

Le président de la CTSP a également critiqué l’absence de régulation concernant l’importation de la main-d’œuvre étrangère, précisant que ces travailleurs pourront désormais rester jusqu’à dix ans dans le pays. « Les Mauriciens ne continueront pas à souffrir en silence. Si les parlementaires aiment vraiment leur pays, qu’ils cessent de jouer les béni-oui-oui en répétant mon leader, mon leader. Ils ont un cerveau, qu’ils l’utilisent ! », a-t-il lancé.

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De son côté, la secrétaire générale de la CTSP, Jane Ragoo, a déclaré que le principal sujet de discussion dans le pays reste la Basic Retirement Pension (BRP), désormais accessible à 65 ans. « Nous avons réclamé le changement, mais pas un changement qui pénalise la population. Aujourd’hui, nous avons éliminé la pension de vieillesse à 60 ans. La lutte continue à travers la plateforme La Voix Lepep », a-t-elle affirmé.

Elle a annoncé que la prochaine activité de la CTSP aura lieu, samedi, à Mahébourg, devant le Beau-Vallon Shopping Mall, suivie d’une manifestation prévue pour le 17 janvier à Mahébourg. Elle a également précisé que la CTSP déposera pour la deuxième fois devant le comité des experts sur la réforme de la pension le 27 novembre.

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