Jusqu’au 20, deux représentantes de l’organisation réunionnaise ADAPEI seront à Maurice dans un contexte d’échanges de pratiques éducatives et paramédicales sur le Handicap Intellectuel. Elles donneront une série de formations théoriques et pratiques à l’intention des éducateurs de l’APEIM ainsi que des équipes médicales-paramédicales.
Les deux professionnelles, issues du Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile (SESSAD) de l’ADAPEI La Réunion, animeront un atelier, aujourd’hui, pour une vingtaine de parents de l’APEIM sur la question de la santé mentale des aidants de personnes avec Handicap Intellectuel, ainsi que sur celle de l’autonomie des personnes avec handicap intellectuel. Cet atelier-sommet sera officiellement lancé par la ministre de l’Égalité des Genres et du Bien-Être de la Famille, Arianne Navarre-Marie.
La venue des deux professionnelles réunionnaises, Elodie Ferrère, Psychologue clinicienne, et Isabelle Ethève, Coordinatrice-Psychomotricienne, est rendue possible à travers le soutien financier du groupe Leal. « Chez Leal, nous mettons l’humain au centre de nos actions et créons des opportunités pour favoriser le bien-être, la croissance et un impact positif dans nos communautés », souligne Joseline Leriche-Etiennette, responsable CSR du groupe.
Dans les échanges préalables entre les deux organisations, l’APEIM a manifesté le souhait d’étoffer ses compétences et techniques en psychomotricité, en prise en charge sensorielle et en accompagnement de l’autisme, afin de renforcer les connaissances de ses équipes pluridisciplinaires (aides-soignants, ergothérapeutes, assistants sociaux, éducateurs). Par le biais de cette intervention d’une dizaine de jours, l’ADAPEI de La Réunion permet un transfert de compétences vers les équipes de l’APEIM.
L’Association Départementale des Amis et Parents d’Enfants Inadaptés (ADAPEI), créée en France en 1948, agit pour la défense des droits, l’accompagnement et l’inclusion des personnes en situation de handicap intellectuel, autisme, polyhandicap ou handicap psychique.
Un bilan des activités de la semaine écoulée se tiendra en guise de clôture jeudi, Journée Internationale des droits de l’Enfant, en présence des partenaires du projet et des équipes concernées. Une remise de certificats aux parents ayant participé à l’Atelier-Sommet du 15 aura également lieu ce même jour, un clin d’œil bienvenu de l’APEIM aux enfants en situation de handicap, souvent oubliés dans la revendication des droits, alors qu’ils sont autant citoyens du monde que les autres. Dans leur cheminement à eux vers l’autonomie et l’inclusion, le rôle des parents, leurs aidants principaux, est primordial et tenace.
Formation continue
Pour Jocelyne Beesoon, directrice de l’APEIM, ces échanges de bonnes pratiques tombent à point nommé dans un contexte où l’APEIM, actuellement en phase transitoire, souhaite asseoir de manière plus soutenue la formation continue autour du handicap intellectuel.
« De manière générale, l’APEIM souhaite s’appuyer sur son demi-siècle de présence pour mieux se positionner sur le plan régional et sur la question des droits des personnes en situation de handicap. Cela passe entre autres, par le renforcement en capacités des équipes via des formations croisées du personnel et des familles, ainsi que via une exposition des équipes aux pratiques d’ici et d’ailleurs », estime Jocelyne Beesoon.
Ainsi, forte de son demi-siècle à œuvrer pour les personnes en situation de handicap intellectuel à Maurice, l’APEIM, aiguille sa direction stratégique aujourd’hui vers le renforcement de ses axes de formations internes et externes autour du handicap intellectuel, son plaidoyer pour l’inclusion, les capacités et les droits des personnes avec Handicap Intellectuel, ainsi que son service d’Entreprenariat Social « Callithea », porté sur la vision plus élargie d’accessibilité à l’emploi et à l’autonomie de vie de ses bénéficiaires.
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L’APEIM inaugure le Callithea Learning Centre
Mercredi, l’APEIM a procédé au lancement officiel de son Callithea Learning Centre, espace dédié à la formation de son personnel et son public-cible autour de la question du Handicap Intellectuel. Cela s’insère dans ses trois axes de plaidoyer pour les personnes avec Handicap Intellectuel – inclusion, droits et capacités. Le Callithea Learning Centre est un espace dédié et équipé pour pouvoir accueillir une vingtaine de personnes à la fois.
L’APEIM insère ce projet dans son volet d’Entreprenariat Social « Callithea », dont l’objectif est de générer des revenus pour l’association par le biais de services proposés notamment par des bénéficiaires en situation de handicap intellectuel spécialement formés à l’emploi. Le Callithea Learning Centre, basé à Trianon, dans l’enceinte même de l’APEIM, sera disponible en location au public souhaitant trouver un lieu central et bien situé pour la tenue de formations ou conférences privées.
“À la MCB, nous croyons fermement que l’inclusion est une richesse. Chaque initiative qui favorise l’accès à l’éducation, à la connaissance et à l’autonomie, contribue à construire une société plus juste et plus humaine. Ce partenariat entre la MCB Forward Foundation et l’APEIM illustre parfaitement la philosophie de la MCB ; qui est l’inclusion, parce qu’une société juste ne laisse personne de côté, ni ne les marginalise. Nous croyons aussi en l’éducation, parce qu’elle est la clé de l’autonomie et du progrès, et la responsabilité collective, parce que bâtir un avenir meilleur est l’affaire de tous. Nous sommes convaincus que ce centre deviendra un espace vivant, ouvert et inspirant, un lieu où les jeunes apprendront, s’exprimeront et développeront leurs talents, soutenus par des éducateurs passionnés et des familles engagées”, soutient Juliette François, CSR Manager de la MCB Forward Foundation, qui finance le Callithea Learning Centre.
Plusieurs sessions de formation autour du handicap intellectuel ont déjà eu lieu au courant de cette année à travers le Callithea Learning Centre de l’APEIM, en interne auprès des parents et du personnel de l’ONG, mais également en externe à l’intention d’entreprises souhaitant rendre leurs espaces et lieux plus inclusifs pour les personnes porteuses de handicap.
La plus récente a été animée par Loveena Luximon, ergothérapeute de l’APEIM, pour l’équipe de Funtopia, qui gère l’aire de jeux indoor du Tribecca Mall. Cela aura permis à Funtopia de lancer un créneau de jeux adapté aux enfants à besoins sensoriels spéciaux, le Sensory-Friendly Playtime, ouvert à tous les enfants de 1 à 13 ans, les dimanches de 10h à 11h. Suite aux recommandations de l’APEIM et à la formation reçue, l’espace a été aménagé avec une musique réduite, des lumières tamisées et des pictogrammes pensés pour rendre l’espace accessible aux enfants porteurs de handicap intellectuel.
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Mieux connaître l’APEIM
L’Association de Parents d’Enfants Inadaptés de l’Ile Maurice (APEIM), fondée en 1970, œuvre pour le développement, l’intégration et l’épanouissement des enfants et adultes porteurs de handicap intellectuel à Maurice. Depuis, +7000 bénéficiaires sont passés par les services de l’APEIM. 150 bénéficiaires en moyenne passent chaque année par le service Médical et Paramédical. À noter qu’une quarantaine sont actuellement sur liste d’attente.
Forte de son demi-siècle à œuvrer pour les personnes en situation de Handicap Intellectuel à Maurice, l’APEIM, aiguille sa direction stratégique aujourd’hui vers le renforcement de ses axes de formations internes et externes autour du Handicap Intellectuel, son plaidoyer pour l’inclusion, les capacités et les droits des personnes avec Handicap Intellectuel, ainsi que son service d’Entreprenariat Social « Callithea », porté sur la vision plus élargie d’accessibilité à l’emploi et à l’autonomie de vie de ses bénéficiaires.
Les principaux services de l’APEIM sont aujourd’hui :
•L’intervention précoce
•Le Médical-Paramédical
•Le Psychosocial
•Les ateliers protégés
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Dr Julien Quenette, directeur-adjoint: « Augmenter les chances d’inclusion »
« Notre service médical et paramédical effectue une moyenne de 150 à 180 évaluations d’enfants et d’adultes chaque année. 75% de ces évaluations concernent des enfants de moins de 5 ans. Parmi eux, 85 % ont été évalués vers l’âge de 3 ou 4 ans comme étant sur le spectre de l’autisme et/ou avec une déficience intellectuelle. Or, ce diagnostic peut être posé dès l’âge de 2 ans. Alors, j’ai envie d’être optimiste aujourd’hui en disant que plus nous allons former et sensibiliser,
•plus nous aurons d’enfants référés vers nos services dès l’âge de 2 ans. Un diagnostic précoce permet une intervention précoce et celle-ci impacte directement le développement à venir de l’enfant et sa prise en charge.
•plus les méconnaissances sur ce qu’est le handicap, le handicap intellectuel ou l’autisme seront réduites ; ce qui aidera à augmenter les chances d’inclusion des personnes avec Handicap, dans le milieu scolaire, dans le milieu de l’emploi, dans la société…”

