Sécurité routière à Maurice  : Baisse des accidents mortels, mais des tendances inquiétantes pour les piétons

Les dernières statistiques routières comparatives pour l’année 2025 (au 13 novembre) révèlent un bilan contrasté de la sécurité routière à Maurice. Si une baisse globale du nombre d’accidents mortels et de victimes est enregistrée par rapport à 2024, l’analyse détaillée des données met en lumière des vulnérabilités croissantes  pour les piétons et les seniors.
Le nombre total d’accidents a chuté de 20%, passant de 125 en 2024 à 100 en 2025 au 13 novembre, et le nombre total de personnes tuées a également diminué de 2,8%, passant de 109 tués en 2024 contre 106 en 2025. Malgré la tendance générale à la baisse, deux catégories de victimes voient leur situation s’aggraver de manière significative : les piétons et les seniors (60 ans et plus). Les décès de piétons ont connu une augmentation alarmante de +36,8%, passant de 19 en 2024 à 26 en 2025. Le groupe d’âge des 60 ans et plus est la cible d’une explosion de la mortalité routière, avec une hausse stupéfiante de +85,7%, passant de 21 à 39 décès. Historiquement, la catégorie la plus à risque sur les routes mauriciennes, les conducteurs de deux-roues (Riders) représentent toujours le plus grand nombre de tués en 2025, avec 41 décès. Cependant, ils enregistrent une baisse encourageante de 12,8% par rapport à l’année précédente (47 décès en 2024). Le parc automobile continue de croître, les deux-roues motorisés représentant près de 35% de la flotte totale, selon les données de Statistics Mauritius. Cette omniprésence des motos sur les routes justifie la nécessité de maintenir un niveau de vigilance élevé pour cette catégorie.
L’analyse des heures d’accident révèle un point de vigilance inattendu. La tranche 6h01 – 12h enregistre la plus forte augmentation d’accidents, avec une hausse spectaculaire de 73,7% passant de 19 à 33 accidents
Le ministre du Transport, Osman Mahomed déplore « un problème quelque part »
Face à cette vague d’horreur, le ministre du Transport, Osman Mahomed a rappelé que, depuis janvier, 754 conducteurs ont été pris sous l’effet de stupéfiants, tandis que 2,837 autres ont été arrêtés pour conduite en état d’ivresse. La libération sous caution du conducteur impliqué dans l’accident fatal à Muzzamil Hussenbocus a également fait réagir le ministre, qui a déploré dans un post Facebook que si le conducteur a obtenu la liberté aussi facilement, c’est qu’il y a « un problème quelque part ».
Ces trois drames, en l’espace de quelques jours, illustrent de manière terrifiante l’urgence d’une réponse judiciaire et sociétale forte. Il est temps de mettre fin à l’impunité de ceux qui, par leur négligence criminelle – soit en absence de permis, d’usage de drogue ou de délit de fuite – transforment nos routes en zones de danger mortel.